ANALGÉSIE FÉLINE
Fiche
Auteur(s) : Sophie Palierne
Fonctions : Service de chirurgie
ENV de Toulouse
23, chemin des Capelles
31076 Toulouse Cedex 03
Le traitement de l’arthrose chez le chat prend en compte les spécificités d’expression de la douleur, les difficultés d’observance d’un traitement à long terme et l’arsenal thérapeutique réduit dans cette espèce.
L’arthrose est très fréquente chez le chat avec une prévalence de 61 % chez les plus de 6 ans, et de 82 % après 14 ans (photo) [9]. La douleur arthrosique est souvent sous-évaluée dans cette espèce car elle s’exprime différemment de celle du chien. Elle est principalement caractérisée par une baisse de l’activité, un isolement de l’animal par rapport à ses congénères ou à l’homme, une baisse d’appétit ou encore l’apparition d’une agressivité inhabituelle [4].
La prise en charge de l’arthrose chez le chat est construite sur une approche multimodale comme chez le chien [5]. Le contrôle du poids corporel est tout aussi important dans les deux espèces. Les modifications environnementales, pour limiter les sauts par des aménagements, permettent d’améliorer les qualités de vie d’un chat arthrosique [10]. Prendre en charge la douleur constitue une part importante du traitement de l’arthrose chez le chat. La principale difficulté résulte du manque de données spécifiques et du faible nombre de molécules disponibles, et ce, pour des durées d’administration courtes (5 ou 6 jours au maximum) (tableau). Cette restriction est liée à la faible capacité du chat à la glucuronisation hépatique. Cette particularité métabolique explique les différences de toxicité de certaines molécules entre le chat et le chien (par exemple le paracétamol) ou de demi-vie (carprofène ou aspirine) [7]. Des médicaments métabolisés par oxydation doivent être utilisés en priorité. Seul le méloxicam est disponible pour un traitement de longue durée chez le chat (encadré). L’observance reste un élément essentiel de la réussite d’un traitement de longue durée contre l’arthrose. L’administration d’un médicament est souvent plus compliquée chez le chat que chez le chien. Ainsi il convient de choisir un médicament palatable pour que le chat l’accepte au-delà des premiers jours d’administration. De plus, il doit être facile à administrer pour que le propriétaire respecte bien la prescription. La formulation liquide du méloxicam semble réunir les qualités pour assurer une observance optimale [3]. Il est impératif de surveiller la fonction rénale et les éventuelles intolérances digestives lors d’un traitement de longue durée.
L’utilisation d’antalgiques est possible chez le chat [6, 7]. La réponse aux morphiniques est toutefois plus aléatoire que chez le chien et les doses doivent être personnalisées. Il convient d’initier le traitement à 0,1 mg/kg trois fois par jour et d’augmenter la dose au besoin sans dépasser 0,4 mg/kg.
Des chondroprotecteurs et autres neutraceutiques, comme l’association glucosamine et chondroïtine sulfate ou les acides gras oméga 3, sont disponibles pour traiter le chat arthrosique [1]. Cependant aucun essai clinique n’a permis d’en mettre en évidence l’efficacité et le mode d’action de ces molécules. Il serait intéressant de réaliser des essais contrôlés randomisés et de suivre l’effet de ces molécules sur un effectif suffisant, pour en assurer la puissance statistique. Même si les programmes de rééducation fonctionnelle sont plus faciles à adapter au chien, de nombreux exercices peuvent être destinés au chat, avec des résultats très encourageants [8]. Des compresses chaudes ou froides, la mobilisation passive, les ultrasons ainsi que diverses techniques de rééducation active peuvent être utilisés avec succès chez le chat.
(1) Médicament humain.
(2) Il n’existe pas d’étude de posologie chez le chat. La dose est extrapolée des études réalisées chez le chien.
Le protocole de longue durée utilisable chez le chat est de 0,1 mg/kg/j le premier jour puis 0,05 mg/kg/j pendant une durée indéterminée. L’idéal est de trouver la dose minimale efficace (0,01 à 0,03 mg/kg) pour chaque individu, afin d’obtenir une meilleure tolérance lors d’une administration de plusieurs mois [10].
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