Prévention et gestion non médicamenteuse de l’arthrose - Le Point Vétérinaire n° 318 du 01/09/2011
Le Point Vétérinaire n° 318 du 01/09/2011

PHYSIOTHÉRAPIE ET RÉÉDUCATION

Dossier

Auteur(s) : Karine Le Bleis

Fonctions : Service de rééducation fonctionnelle/
physiothérapie
CHV Frégis
43, av. Aristide-Briand
94110 Arcueil
www.fregis.com

L’arthrose concernant des animaux souvent âgés et atteints de multiples affections, la réponse allopathique seule peut ne pas suffire à proposer une solution durable. Une prise en charge globale (médecine holistique) est utile.

L’arthrose est un phénomène lésionnel qui peut toucher l’animal dès le plus jeune âge, et qui trouve son origine dans un déséquilibre entre les qualités mécaniques du cartilage articulaire et les forces qui lui sont appliquées. Il convient de prévenir son développement, ainsi que les facteurs aggravants tels que l’obésité ou l’activité physique non adaptée (encadré 1). Différents moyens thérapeutiques non médicamenteux existent pour diminuer les signes cliniques de l’arthrose, ralentir son développement et soulager l’animal de façon durable. Ainsi, la physiothérapie, l’ostéopathie et l’acupuncture sont des médecines complémentaires qui permettent de prévenir l’arthrose et de minimiser ses effets sur le long terme, par un suivi régulier de l’animal. L’homéopathie et la phytothérapie sont des médecines complémentaires qui peuvent accompagner l’animal tout au long de sa vie, sans que le traitement mis en place, s’il est bien conduit, n’entraîne d’effets secondaires néfastes pour l’organisme. Ces disciplines sont appelées “médecines intégratives”.

1 Physiothérapie et rééducation fonctionnelle

Depuis de nombreuses années, la physiothérapie et la rééducation fonctionnelle ont leur place dans la pratique vétérinaire conventionnelle outre-Atlantique, mais aussi en Europe. La France ouvre enfin ses portes depuis quelques années à cette discipline vétérinaire spécialisée, tout d’abord exploitée dans le milieu équin.

La physiothérapie peut se pratiquer en clinique au quotidien à l’aide :

– de techniques manuelles (massages, mobilisations passives articulaires, stretching) ;

– d’exercices proprioceptifs (petit parcours d’obstacles, travail d’équilibre sur un ballon) ;

– d’exercices actifs de base (montée et descente d’escaliers, marche en pente, en danseuse ou en brouette).

Pour des techniques nécessitant un investissement plus conséquent en matériel, il est recommandé de faire appel à des confrères spécialisés et équipés (piscine, tapis roulant sec ou immergé, appareils à ultrasons, à ondes de choc, d’électrostimulation).

La gestion d’un cas arthrosique peut prendre différentes formes et il convient pour cela de bien évaluer l’animal au départ, afin de repérer des affections sous-jacentes pouvant être un facteur limitant à l’utilisation de certaines techniques (maladies cardiaques, respiratoires, épilepsie, etc.), lister les dysfonctions ostéo-articulaires et musculotendineuses, et objectiver la disponibilité réelle du propriétaire pour mener à bien le programme de physiothérapie établi. La réussite du programme est triangulaire : écoute et disponibilité du vétérinaire praticien, coopération animale, motivation et implication du propriétaire.

Dans tous les cas, il convient de veiller à restaurer une bonne souplesse articulaire par le biais de mobilisations passives des articulations concernées, de massages pour drainer, activer la circulation sanguine et chauffer les masses musculaires, de restaurer une masse et une tonicité musculaire déficiente (limiter l’amyotrophie de non-utilisation) par le biais d’exercices actifs si le cas de l’animal le permet ou de séances d’électrostimulation neuromusculaire. Toute contracture musculaire compensatoire débutante ou installée doit être soulevée au préalable par des massages avec ou sans baume décontracturant chauffant, par l’utilisation de la chaleur (thermothérapie) sous forme de hot-packs ou bouillottes, ou sous forme d’ultrasons (photos 1a et 1b).

Si le cas le permet, le traitement de choix est l’hydrothérapie, avec ou sans tapis roulant immergé. En effet, cette technique procure de nombreux bienfaits tels un effet massant-drainant et myorelaxant (utilisation d’eau chaude à 28 °C en moyenne), une pression hydrostatique permettant d’effectuer un travail précis selon le niveau d’eau (travail plus intense à l’interface eau-air, eau-peau) et un soulagement du poids du corps en flottaison pour réaliser des mouvements en pleine amplitude de façon atraumatique. L’hydrothérapie permet un travail musculaire complet, un renforcement de la colonne vertébrale, une mobilisation articulaire atraumatique et un entraînement cardiorespiratoire (photo 2).

En plus d’un traitement antidouleur, s’il s’avère nécessaire, l’application de chaleur sur la zone bloquée (hot-pack, bouillotte, lampe infrarouge) s’accompagne assez rapidement d’effets décontractant myorelaxant et analgésique.

La physiothérapie et la rééducation fonctionnelle peuvent donc se pratiquer en cabinet, conjointement ou non à l’allopathie, avec plus ou moins de matériel. Si le programme nécessite des installations et du matériel spécifiques et un temps de main-d’œuvre important (programme moyen de deux ou trois séances par semaine, de 15 à 45 minutes), il convient de référer le cas à un confrère formé aux techniques spécifiques et équipé en conséquence.

2 Ostéopathie

En ostéopathie, plusieurs méthodes de travail existent, dont le choix dépend principalement du ressenti de l’animal lors de la palpation et de l’auscultation, et des dysfonctions structurelles, organiques ou fluidiques perçues. La consultation préalable a ici aussi une grande importance et l’“écoute” de l’animal est primordiale pour localiser une dysfonction, un blocage, une tension, et déterminer l’orientation de ce blocage.

Une dysfonction ostéopathique se traduit par une atteinte fonctionnelle d’une structure articulaire et myofasciale, entraînant une diminution ou une perte de la mobilité articulaire. Les dysfonctions physiologiques sont observées dans le cas où l’axe de mobilité et la physiologie de l’articulation sont respectés. Elles peuvent être d’origine traumatique, ou résulter d’une adaptation à une lésion viscérale ou d’un défaut d’aplomb, par exemple. Les dysfonctions non physiologiques ont, en revanche, toujours une origine traumatique. Dans ce cas, les axes de mobilité articulaire ne sont plus respectés et le phénomène se rapproche de la subluxation.

Le motif de consultation en ostéopathie peut être très varié, allant de douleurs dans le squelette, de boiteries, d’une récupération postopératoire orthopédique à l’apparition de symptômes viscéraux, de troubles hormonaux ou endocriniens, par exemple.

La mise en place d’un traitement ostéopathique, ou “normalisation de la dysfonction”, s’effectue sous différentes approches selon la nature de l’atteinte. L’abord médical conventionnel est souvent nécessaire quand les structures et les tissus sont lésés (fracture, sclérose, rupture ligamentaire ou tendineuse, tumeur), l’ostéopathie pouvant alors réguler et restaurer après intervention la fonction perturbée conjointement. Pour les atteintes fonctionnelles, l’intégrité des structures et des tissus pris individuellement est préservée, mais l’ensemble ne s’harmonise pas et la fonction concernée est perturbée (douleur et anomalie de posture, boiterie d’origine inconnue, troubles de la reproduction, motricité intestinale déréglée, etc.). Il est conseillé de concilier les deux approches pour les atteintes dites mixtes, l’abord ostéopathique permettant de clarifier souvent le tableau clinique en levant les tensions et la douleur. Dans le cas d’une douleur et d’une contracture musculaire associées à une anomalie de posture compensatoire consécutive à un déplacement de vertèbre, à une rotation de bassin ou à une subluxation, l’ostéopathie permet de corriger l’anomalie de posture en normalisant la dysfonction du squelette, pour, ensuite, traiter la contracture musculaire par la physiothérapie et/ou à l’aide d’un myorelaxant ou d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) si nécessaire.

L’ostéopathie a donc pour objectif de lever les tensions et les dysfonctions articulaires, musculaires et fasciales, afin de restaurer une mobilité harmonieuse du corps. Pour cela, la palpation, la mobilisation passive et active des membres et des articulations, le toucher proprioceptif permettent de mettre en évidence les dysfonctions ostéopathiques, de les typer et de les hiérarchiser dans une chaîne lésionnelle à traiter. La prise en charge consiste alors en une association de plusieurs techniques afin d’obtenir une normalisation des structures perturbées (photo 3).

Le bilan ostéopathique peut ainsi s’intégrer dans un tableau plus large, orthopédique ou gériatrique. Il est possible de référer l’animal arthrosique à un vétérinaire ostéopathe à tout moment (en prévention, en première intention ou en entretien). Souvent, un traitement homéopathique et/ou phytothérapique de soutien est associé. L’acupuncture peut être utilisée après manipulation ostéopathique, une fois que les blocages sont levés, pour régulariser la circulation énergétique dans l’organisme.

3 Acupuncture

L’acupuncture, issue de la médecine traditionnelle chinoise vieille de 3 000 ans, traite de nombreuses affections physiques et comportementales, tant chez l’être humain que chez l’animal. À la différence de la pratique occidentale, la médecine chinoise repose sur une approche holistique et prend l’individu dans son ensemble et dans son environnement pour établir un diagnostic : prise en compte, entre autres, de la constitution de l’animal, de la saison de survenue des symptômes, du lieu et du mode de vie, de l’attitude émotionnelle ou du tempérament de l’animal. L’énergie de l’organisme, le qi, circule le long de méridiens (réseaux invisibles parcourant tout le corps de façon symétrique par rapport à l’axe sagittal), sur lesquels se trouvent les points d’acupuncture. Chaque méridien est en communication avec un organe et une grande fonction de l’organisme, et les points font la relation entre l’extérieur et l’intérieur de l’organisme. Il existe six méridiens yang, disposés à la face externe des membres, chacun en relation avec son entraille :

– le gros intestin (GI), le triple réchauffeur (TR) et l’intestin grêle (IG) au membre antérieur ;

– l’estomac (E), la vésicule biliaire (VB) et la vessie (V) au membre postérieur.

Les six méridiens yin se trouvent à la face interne des membres et sont en relation avec les organes :

– le poumon (P), le maître du cœur (MC) et le cœur (C) au membre antérieur ;

– la rate, le pancréas (RP ou Rte), le foie (F) et le rein (R) au membre postérieur. Chaque méridien organe est couplé au méridien entraille correspondant, leur énergie se déversant l’un dans l’autre au niveau des points extrémité (figure, encadré 2).

La règle est de diagnostiquer au préalable les dysfonctions de méridiens et d’organes, de déceler les vides ou les trop-pleins d’énergie, pour mettre en place le traitement adapté au terrain de l’animal. L’acupuncture est un outil précieux pour l’harmonisation des fonctions déréglées, bien au-delà des signes cliniques visibles. Cette médecine peut être instaurée en complément à l’allopathie, ou comme un traitement de confort et d’entretien pour des individus chroniques et âgés.

4 Homéopathie

L’homéopathie considère l’animal dans son ensemble en prenant en compte son habitat et son mode de vie, sa constitution, sa morphologie, les facteurs de stress susceptibles d’influer sur son tempérament. Les fondements de cette médecine sont la similitude, la dose infinitésimale, l’individualisation : le traitement mis en place est adapté lorsque les signes cliniques de l’animal sont similaires à ceux pouvant être produits par le principe actif sur un individu sain, à dose infinitésimale, et en fonction de la réactivité personnelle de l’animal.

Les médicaments homéopathiques agissent sur la douleur et le terrain de l’animal (race, sexe, âge, antécédents médicaux, régime alimentaire), car des prédispositions individuelles existent. Ils tentent également de freiner le développement de l’arthrose.

Pour gérer l’arthrose et sa douleur, les remèdes majoritairement préconisés sont Sulfur, Natrum sulfuricum, Thuya, Lycopodium et Tuberculinum (souvent prescrits chez le chat), Causticum.

Arnica montana est un remède d’action générale en dilution 5, 7 et 9 CH, traitant les douleurs traumatiques physiques ou psychiques, aiguës ou chroniques.

Les remèdes peuvent aussi être prescrits en fonction de la localisation de la douleur, mais toujours en 4 ou 5 CH :

– pour les doigts : Actea spicata, Lithium carbonicum ;

– pour les épaules : Rhododendron ;

– pour les genoux : Benzoïc acidum, Rauwolfia, Radium bromatum ;

– pour les hanches : Allium sativum, Kali carbonicum, Rauwolfia ;

– pour les vertèbres cervicales : Actea racemosa, Niccolum, Sticta pulmonaria ;

– pour les vertèbres dorsales : Agaricus ;

– pour les vertèbres lombaires : Ruta, Ginseng.

Lors de lésions chroniques bien installées, avec des phases aiguës qui apparaissent brutalement, Harpagophytum est le remède de choix. Ce dernier existe également sous la forme de complément alimentaire.

En cas de crise aiguë, au cours de laquelle l’animal peut aller jusqu’à l’automutilation de zones douloureuses, Rhus toxicodendron est plus approprié. Il l’est également pour des raideurs articulaires aggravées par l’immobilité et l’humidité, ou un effort physique mal adapté. Bryonia, Rhus toxicodendron, Arnica montana et Pulsatilla, en remèdes aigus, sont prescrits en 5 CH : trois granules aussi souvent que possible et jusqu’à régression de la douleur.

Celle-ci peut ainsi être atténuée sans entraîner de maladie iatrogène. L’homéopathie participe de ce fait à la qualité et au confort de vie de l’animal, souvent comme seul traitement pour des individus âgés, mais aussi en association avec d’autres médecines intégratives.

5 Phytothérapie

Les plantes médicinales, utilisées depuis plus de 4 000 ans en Chine, ont fait l’objet de traités d’utilisation des plantes par les anciens Égyptiens, avant leur emploi par Hippocrate. Des préparations sont prescrites efficacement pour traiter un certain nombre de maux chez les animaux de rente ou de compagnie, dont l’arthrose et les douleurs du système locomoteur. Elles se présentent sous différentes formes : poudre, comprimé, gélule, macérat, teinture, extrait de plantes standardisé (EPS) ou plantes en vrac. La phytothérapie se décline aussi en microspécialités, comme l’aromathérapie ou la florathérapie.

Tout d’abord, le silicium, qui intervient dans la synthèse des fibres de collagène permettant le maillage et la réparation des cartilages, voit son taux diminuer fortement avec l’âge. L’apport sous forme de complément alimentaire est alors intéressant car il contribue à la restauration de l’intégrité articulaire.

Lors de douleur arthrosique sont aussi utilisés :

– l’Harpagophyton (bien connu pour son effet anti-inflammatoire phénylbutazone-like, son action sur la synthèse de prostaglandines et de leucotriènes) ;

– l’ortie dioïque (action anti-inflammatoire et reminéralisante, contient du fer et de l’acide folique), la reine des prés (“aspirine végétale”, contient des dérivés salicylés) ;

– l’écorce de Saule (a les mêmes propriétés que l’aspirine anti-inflammatoire, analgésique et antipyrétique) ;

– la scrofulaire noueuse (en remplacement de l’Harpagophyton qui a un goût amer).

La flore probiotique accroît de façon très importante l’assimilation du complément alimentaire et représente un apport important de vitamine du groupe B, favorable à tous les processus métaboliques, et permet le retour à l’équilibre de la flore souvent très perturbée par les traitements chimiques, l’âge, etc. C’est pourquoi certaines formes de préparation en comportent. Bien d’autres combinaisons de plantes peuvent être bénéfiques en fonction du cas clinique et cette liste d’exemples les plus courants est non exhaustive.

Conclusion

L’exposé de toutes ces méthodes de médecines intégratives se veut explicite dans leurs grands principes de fonctionnement afin de donner des pistes de travail diagnostiques. Il est essentiel de sentir sous ses mains ce que le corps de l’animal exprime en termes de dysfonctions squelettique ou organique, pour mettre en place un protocole de soins adapté au cas par cas, de façon indépendante ou conjointe à l’allopathie si le cas le nécessite. Le facteur individuel est important, et chaque animal va exprimer différemment sa douleur, son déficit locomoteur et ses dysfonctions. L’individu adopte des compensations qui lui sont propres et qu’il convient de gérer pour prévenir les effets négatifs d’une mauvaise posture, d’un membre en surcharge. C’est pourquoi le praticien ne doit pas hésiter à référer les cas à des confrères spécialisés dans ces disciplines et équipés du matériel spécifique, afin de travailler de façon complémentaire dans le protocole de soins.

ENCADRÉ 1
Facteurs aggravant la douleur arthrosique et prévention

Facteurs individuels et environnementaux

Le développement de l’arthrose et la douleur associée peuvent être aggravés par des facteurs individuels ou dépendant de l’environnement.

→ Anomalies génétiques ou congénitales : fragilité ostéo-articulaire, mauvaise conformation du squelette et aplombs défectueux de certaines lignées. Sur un plan biomécanique, les tensions et les forces exercées sur les articulations sont réparties différemment et de façon asymétrique, ce qui implique des zones de frottements articulaires plus prononcées, des usures précoces, une inflammation et le développement d’ostéophytes au fil des mois et des années. Une dissymétrie peut être observée dans la répartition du poids du corps sur les quatre membres. La compensation et la modification de posture entraînent un soulagement du ou des membres les plus atteints et douloureux, avec ou sans soustraction d’appui, et une surcharge des membres sains ou les moins atteints. Cela va également aggraver l’usure articulaire et provoquer un développement de l’arthrose, pouvant conduire à une ankylose progressive, puis à une immobilité complète de l’animal, lequel se refuse à tout mouvement ou à tout déplacement douloureux.

→ Alimentation et obésité : rôle important tant sur le plan du développement squelettique que sur celui du développement musculaire et tissulaire. L’obésité est un facteur qui aggrave l’arthrose et la douleur consécutive, principalement sur les articulations des membres devant porter le poids du corps.

→ Environnement et habitat : pour un animal atteint d’arthrose, les escaliers, les sols glissants, les surfaces dures comme lieux de couchage, un environnement non isolé du froid, de l’humidité et des courants d’air peuvent jouer un rôle non négligeable. Les individus très sensibles au froid et à l’humidité peuvent présenter des crises d’arthrose aiguës sur une affection chronique bien installée dès que se présente un changement climatique.

→ Activité physique : en fonction de son intensité, de l’âge de l’individu et de sa condition physique, les signes cliniques de boiterie avec ou sans soustraction d’appui, de blocage vertébral souvent en zone dorso-lombaire ou lombo-sacrée peuvent être aggravés. Une activité physique et sportive canine mal conduite chez des individus atteints d’arthrose et de dysfonctions musculo-squelettiques est même susceptible de favoriser d’autres affections du squelette telles que la luxation vertébrale, la hernie discale, la rupture de ligament croisé, qui deviennent à leur tour des facteurs délétères sur le processus arthrosique.

Prévention des facteurs aggravants

→ Une bonne hygiène de vie : une alimentation équilibrée et adaptée au statut physiologique de l’animal et à son activité, et un suivi médical prophylactique sont préconisés.

→ Une activité physique quotidienne ou la plus régulière possible, conduite de façon raisonnée selon l’âge et le potentiel physique de l’individu, entretient le jeu articulaire et prévient ainsi l’ankylose et la raideur articulaire liées à l’inactivité.

→ Un bon développement des muscles et l’entretien du volume et de la tonicité des masses musculaires, selon un processus de compensation adapté, tend à préserver et à soulager les articulations de l’animal vis-à-vis des forces de pression exercées lors de la mise en charge.

Si l’animal présente déjà des signes cliniques et est atteint d’arthrose, ces principes de prévention s’appliquent également et il convient de lui apporter un confort de vie par des facilités d’accès à ses lieux de vie (rampes et plans inclinés pour éviter les escaliers et les sauts à partir des coffres de voiture, tapis sur les sols glissants, zones de couchage molles et suffisamment isolées du froid, de l’humidité et des courants d’air, etc.). Gérer cet aspect permet de limiter une avancée trop rapide de l’arthrose, de soulager la douleur et d’apporter une qualité de vie adéquate à chaque animal en fonction de ses besoins.

ENCADRÉ 2
Exemple de traitement d’un cas d’arthrose sur une dysplasie coxofémorale chez un chien beauceron de 10 ans et demi et de 47 kg

→ L’arthrose est le résultat de l’invasion du corps par les énergies dites “perverses” telles que le froid et l’humidité, avec une atteinte de la loge rein et rate. La plupart des points sont traités en tonification, chauffés aux moxas ou au briquet. Lors de symptômes aigus, une séance peut suffire (photo 4). En cas de signes plus chroniques et récurrents, la prise en charge peut débuter par une séance tous les 10 à 15 jours, puis une fois par mois si les symptômes régressent. Ensuite, un traitement préventif ou d’entretien peut être envisagé à l’entrée du printemps et de l’automne.

→ Exemple de points utilisés :

– V23 (point Yu du rein, point de départ d’un vaisseau de connexion entre le méridien vessie et l’organe ou l’entraille ; point d’accès direct pour tonifier l’organe en général) et VG2bis (vaisseau gouverneur), point clé de la locomotion du train arrière et des douleurs dorsales ;

– VB29 et VB30, points locaux de la hanche ;

– V40, point “maître des lombes” associé à V37, pour traiter des douleurs lombaires souvent présentes ;

– V60 est le point “aspirine” en dispersion, pour calmer la douleur en général ;

– R3 traité en dispersion, réputé pour son action générale sur l’arthrose ;

– VB34, point de réunion des tendons et douleur du genou ; structures pouvant être en souffrance par compensation ;

– VB44, action sur l’ensemble du méridien et notamment sur l’arthrose de la hanche ;

– F3 pour calmer les spasmes musculaires souvent associés.

EN SAVOIR PLUS

– Bockstahler B, Levine D, Millis D. Essential facts of physiotherapy in dogs and cats. BE VetVerlag, Babenhausen, Allemagne. 2004: 301p.

– Fosse F, Gimenez N. Traité pratique d’ostéopathie mécaniste chez le chien et le cheval. T. 1er : Rachis et bassin. Ed. Sully. 2008: 168p.

– Millis DL, Lewelling A, Hamilton S. Canine rehabilitation and physical therapy. Saunders. 2004: 526p.

– Molinier F, Riaucourt A. Traité d’acupuncture vétérinaire. Maisonneuve. 1986: 313p.

– Peker J. Homéopathie en médecine vétérinaire, les animaux de compagnie. Ed. Maloine. 1991: 208p.

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