Veiller au bon transfert de l’immunité passive - Le Point Vétérinaire expert rural n° 308 du 01/09/2010
Le Point Vétérinaire expert rural n° 308 du 01/09/2010

Conduite à tenir

Auteur(s) : Édouard Timsit*, Jean-Marie Nicol**

Fonctions :
*Oniris, UMR 1300 BioEpar,
Atlanpole-La Chantrerie,
BP 40706, 44307 Nantes
**Cabinet vétérinaire,
15, rue des Anciens-Combattants,
44110 Châteaubriant
***Cabinet vétérinaire,
15, rue des Anciens-Combattants,
44110 Châteaubriant

Une évaluation individuelle et collective de la qualité du transfert colostral précède la formulation de conseils préventifs adaptés, pour viser moins de 10 % d’échecs.

Lors de transfert inadéquat de l’immunité passive (échec), les risques de mortalité et de morbidité des nouveau-nés augmentent [40].

Par exemple, Tyler et coll. ont observé un risque de mortalité jusqu’à 4,6 fois plus élevé durant les 16 premières semaines de vie, sur une cohorte de 3 479 génisses laitières [37]. De même, Virtala et coll. concluent à un risque de pneumonie 2 fois plus élevé dans les 3 premiers mois de vie [39].

Malgré l’amélioration des techniques d’élevage, l’échec du transfert de l’immunité passive demeure une difficulté majeure au sein des exploitations laitières. Aucune donnée sur la qualité du transfert de l’immunité passive dans les exploitations laitières françaises n’est disponible, à notre connaissance, mais dans les élevages nord-américains environ 35 % des veaux laitiers souffriraient d’un échec de ce transfert [37, 40].

Face au danger que cela représente, il semble nécessaire d’évaluer la qualité de la prise colostrale, d’une part, dans les exploitations où une forte morbidité ou mortalité des veaux est rapportée (rôle “diagnostic”), mais aussi, dans celles “sans problèmes” apparents (rôle “préventif”). Lors d’échecs de transfert de l’immunité passive à l’échelle d’une exploitation, il convient alors de savoir conseiller l’éleveur.

Les différentes méthodes et seuils permettant d’évaluer la qualité du transfert de l’immunité passive au niveau individuel et sur l’exploitation sont ici présentés, suivis de recommandations pour prévenir les échecs(1).

ÉTAPE 1 : ÉVALUER LA QUALITÉ DU TRANSFERT DE L’IMMUNITÉ PASSIVE

L’évaluation de la qualité du transfert de l’immunité passive s’effectue sur le sérum des veaux prélevés de 48 heures après la naissance et jusqu’à l’âge de 7 jours [20, 29, 33].

1. Au niveau individuel

Plusieurs méthodes sont utilisables pour évaluer la qualité du transfert de l’immunité passive [40]. Seule l’immunodiffusion radiale (IDR) permet un dosage quantitatif des IgG. Les autres techniques n’offrent qu’un dosage semi-quantitatif (immunochromatographie) ou qu’une estimation de leur concentration à partir d’autres mesures (protéines totales, globulines totales, etc.).

Dosage des IgG par immunodiffusion radiale

L’IDR est la méthode de référence [29]. Elle est maintenant réalisable en cabinet vétérinaire grâce à la commercialisation de kits de dosage “ prêts à l’emploi”(2) (photo 1). Le dosage des IgG sériques avec ces kits est relativement facile à réaliser, mais requiert du matériel spécifique (incubateur à 37 °C, micropipette de 50 à 1 000 µl avec embouts jetables, solution d’acide acétique à 2 %) et un temps d’incubation de 16 heures. Le coût par analyse est estimé à 4 € HT.

Un seuil de 10 g/l d’IgG sériques peut être utilisé pour différencier un échec du transfert de l’immunité passive (< 10 g/l) d’une réussite (≥ 10 g/l) [4, 28].

Dosage des protéines sériques totales à l’aide d’un réfractomètre

La concentration en protéines sériques totales (PST) mesurée à l’aide d’un réfractomètre est fortement corrélée à la concentration en IgG mesurée par IDR (coefficient r = 0,72) [19]. L’usage d’un refractomètre pour mesurer les PST permet ainsi, facilement et à moindre coût, de mettre en évidence un échec du transfert de l’immunité passive (photo 2).

Une concentration en PST de 52 g/l équivaudrait à une concentration en IgG sériques de 10 g/l [36]. Selon le seuil choisi, le dosage des PST via un réfractomètre a permis de classer correctement plus de 80 % des veaux [36]. Un seuil à 55 g/l maximise la sensibilité (Se), c’est-à-dire limite le nombre de veaux en échec du transfert (< 10 g/l d’IgG) non détectés par le dosage de PST (faux négatifs), tandis qu’un seuil de 50 g/l augmente la spécificité (Sp), c’est-à-dire réduit le nombre de veaux dont le transfert de l’immunité passive est bon (≥ 10 g/l d’IgG), mais classés en échec par le dosage de PST (tableau 1). Chez les animaux malades, en raison de la déshydratation, c’est le seuil de 55 g/l qui permet la meilleure classification des veaux (plus de 85 % de classifications correctes) [38].

Peuvent être retenus comme seuils pour différencier un échec d’une réussite du transfert de l’immunité passive : 52 g/l de PST chez les veaux sains et hydratés et 55 g/l de PST chez les veaux malades.

Autres tests

De nombreux autres tests permettent d’évaluer la qualité du transfert de l’immunité passive tels que :

– le test de précipitation dans une solution de sulfite de sodium strictement à 18 % (Se = 0,85 ; Sp = 0,87) [40] ;

– le test de précipitation avec du sulfate de zinc (0,1 ml de sérum avec 6 ml de sulfate de zinc à 350 mg/l) (Se = 0,94 ; Sp = 0,83). Cependant, une hémolyse rend le test ininterprétable [40] ;

– le test de coagulation du sang total par du glutaraldéhyde, via le kit commercial Gamma-check B(3)) (Se = 0 à 0,41 ; Sp = 0,85 à 1) [34]. Son manque de sensibilité en limite l’emploi.

Le dosage de l’activité des γGT n’est qu’un témoin d’absorption du colostrum. Il ne permet en aucun cas d’évaluer quantitativement le transfert de l’immunité passive [40].

2. Au niveau de l’exploitation

Échantillonnage des veaux

Pour évaluer correctement la qualité du transfert de l’immunité passive dans l’exploitation, l’échantillon doit être de taille suffisante et représentatif de l’ensemble de la population des veaux, et surtout de la gestion classique du colostrum. 12 veaux au minimum ont été recommandés [20].

Afin de ne pas biaiser l’échantillonnage, il convient de ne pas prélever seulement les génisses ou les veaux auxquels l’éleveur a apporté un soin particulier pour l’administration du colostrum.

Des veaux malades peuvent aussi être prélevés, mais l’affection doit alors être prise en compte dans l’interprétation des résultats (seuil de PST : 55 g/l, contre 52 g/l pour des veaux sains).

Interprétation des résultats

Un diagnostic d’échec de transfert de l’immunité passive au niveau de l’exploitation est établi si plus de 20 % des veaux testés sont en échec de transfert de l’immunité colostrale [20]. Lors de résultat autour des 20 %, il est conseillé de tester davantage d’animaux.

Il convient de viser un pourcentage d’échec de l’immunité passive inférieur à 10 % [9].

ÉTAPE 2 : ORGANISER LA PRÉVENTION DES ÉCHECS

Pour prévenir les échecs de transfert de l’immunité passive, il est nécessaire d’agir sur les trois principaux facteurs qui influencent le transfert : la qualité du colostrum, sa quantité, et le délai entre la naissance et la distribution(1) [28]. Il convient ainsi :

– d’apprécier la qualité du colostrum distribué et de donner au veau un colostrum de qualité moyenne à excellent (≥ 40 g/l, nécessité de créer une banque de colostrum) ;

– de contrôler la quantité de colostrum ingérée par le veau (au minimum 100 à 153 g d’IgG) et le moment d’ingestion (dans les 6 premières heures de vie, voire 12 heures).

L’utilisation de colostro-suppléments ou de colostro-remplaceurs peut aussi aider à la prévention [13].

1. Distribuer un colostrum de qualité moyenne à excellente

Plusieurs méthodes permettent d’évaluer la qualité du colostrum [29]. Le poids à la première traite (plus de 8,5 kg) constitue un premier indicateur [26]. Pour rappel, il n’existe aucune différence de qualité du colostrum entre les vaches en première ou en deuxième lactation (race holstein) [7, 25, 26]. Écarter systématiquement le colostrum des primipares n’est donc pas justifié. Seul un colostrum de mauvaise qualité (< 40 g/l) est à éviter, dans la mesure où une réserve de colostrums est disponible (il convient donc de constituer une “banque”) (encadré 1).

Immunodiffusion radiale

Comme pour le dosage sérique des IgG, la méthode de référence pour une mesure colostrale est l’IDR. Le kit commercial présenté précédemment(2) permet aussi de les doser. L’IDR n’est pas réalisable par l’éleveur, et ne permet donc pas une décision “en temps réel au cas par cas”. Cette technique est intéressante pour une évaluation rétrospective de la qualité du colostrum distribué au veau : l’éleveur conserve au congélateur (– 20 °C) 2 à 5 ml de chaque colostrum distribué (dans un tube sec par exemple). Un échantillon de 10 à 12 colostrums semble suffisant pour évaluer la qualité du colostrum distribué.

Colostromètre

La densité du colostrum est corrélée avec la concentration en IgG (r2 = 0,69) [11]. L’usage d’un colostromètre permet alors d’évaluer la concentration en IgG.

La densité du colostrum est toutefois fortement influencée par d’autres facteurs tels que :

– la température du colostrum (il convient de respecter les recommandations du fabricant) ;

– la race (par ordre de densité croissante : jersey, holstein, brune des Alpes et ayrshire) ;

– le nombre de lactations (densité colostrale inférieure aux 1re et 2e lactations, comparativement aux 3e et 4e lactations) ;

– ou encore la saison (par ordre de densité croissante : été, printemps, hiver et automne) [24].

Un colostromètre peut différencier un colostrum de bonne qualité (≥ 50 g/l d’IgG) d’un colostrum de mauvaise qualité (< 50 g/l d’IgG). Cette mesure est qualifiée de sensible (probabilité que le colostromètre indique une IgG < 50 g/l pour les colostrums de mauvaise qualité) et de spécifique (probabilité que le colostromètre indique une IgG > 50 g/l pour les colostrums de bonne qualité) [7]. La condition est toutefois de réétalonner cet outil. Les colostromètres commerciaux testés surestiment la qualité du colostrum [7]. Pour obtenir une sensibilité supérieure à 0,75, il est proposé de rehausser le seuil de 50 g/l à 70 g/l, voire 87,5 g/l (tableau 2) [7].

Pesée du colostrum à la première traite

Les colostrums issus de vaches produisant moins de 8,5 kg sont significativement plus riches que ceux de vaches produisant plus de 8,5 kg de lait [26]. Toutefois, la pesée du colostrum à la première traite (au seuil de 8,5 kg) n’est ni suffisamment sensible (Se = 0,42), ni assez spécifique (Sp = 0,69) pour être utilisée en pratique [7].

2. Contrôler la quantité de colostrum distribué et le moment d’administration

Le veau laitier peut recevoir du colostrum directement de sa mère et/ou de l’éleveur, grâce à une bouteille ou à un seau à tétine, ou bien par une sonde œsophagienne (“drencher”).

Laisser le veau avec sa mère durant les 3 premiers heures de vie représente le facteur de risque principal d’échec du transfert de l’immunité passive (odds ratio [OR] = 2,05) [33]. Besser et coll. ont révélé que 61 % des veaux qui restent avec leur mère présentent un échec du transfert de l’immunité passive alors que ce taux s’abaisse à 19 % et 10 % pour les veaux nourris respectivement au seau à tétine ou à la sonde œsophagienne [4].

De plus, laisser le veau avec sa mère favorise la contamination oro-fécale (coliforme, etc.) [20].

Il convient donc de privilégier une séparation précoce (avant l’âge de 2 heures) [33]. De plus, la prise colostrale du veau est systématiquement assistée (même si l’éleveur suppose qu’il a déjà ingéré le colostrum) afin qu’il reçoive au minimum 4 à 5 l (IgG > 40 g/l) dans les 12 premières heures de vie (figures 1 et 2, encadré 2) [13].

3. Utiliser des colostro-suppléments ou des colostro-remplaceurs

En l’absence de banque et pour pallier un colostrum de mauvaise qualité, un colostro-supplément ou un colostro-remplaceur peut être administré aux veaux [13].

Seuls les colostro-remplaceurs contiennent au moins 100 g d’IgG. Ils ne sont pas commercialisés en France [21]. Les colostro-suppléments disponibles en France contiennent moins de 30 g d’IgG par dose [21]. Cette quantité est largement en dessous des 100 g, voire des 153 g, recommandés. Les colostro-suppléments ne contiennent pas non plus de cellules immunitaires, et peu ou pas d’énergie, de vitamines et/ou d’oligo-élements [21]. Ils doivent donc être employés en supplément, et non en remplacement du colostrum. Ils peuvent alors améliorer la qualité du transfert de l’immunité passive chez les veaux recevant un colostrum de qualité moyenne à faible [2].

Conclusion

L’évaluation de la qualité du transfert de l’immunité passive est facile à réaliser sur le terrain. Elle représente une voie d’entrée pour le conseil en élevage. Lors de formulation de recommandations, il convient de s’assurer de leur bonne observance par l’éleveur. De plus, un suivi régulier de la qualité du transfert colostral (tous les ans voire tous les 6 mois) permet à l’éleveur de confirmer sa bonne gestion du colostrum.

(1) Les principaux facteurs influençant le transfert de l’immunité passive sont rappelés dans la fiche technique “Facteurs influençant le transfert de l’immunité passive” par les mêmes auteurs, dans ce numéro.

(2) IDRing BOV IgG Test Plates, IDBiotech, 63500 Saint-Yvoine, France.

(3) Veterinary Dynamics, CA, États-Unis.

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Étapes essentielles

ÉTAPE 1 Évaluer la qualité du transfert de l’immunité passive

• Au niveau individuel ou de l’exploitation.

• Facile à réaliser sur le terrain.

• Prélèvement entre les âges de 48 heures et de 7 jours.

• L’usage du réfractomètre est le plus indiqué.

ÉTAPE 2 Organiser la prévention des échecs

• Analyser la gestion du colostrum par l’éleveur et le conseiller.

• Constituer une banque de colostrum de qualité moyenne à excellente.

• Séparer au plus tôt le veau de sa mère.

• Lui distribuer une grande quantité de colostrum de qualité moyenne à excellente à la tétine et/ou à la sonde dans les 4 et 12 premières heures de vie.

ENCADRÉ 1

Créer une banque de colostrum

→ La création d’une banque de colostrum est essentielle pour prévenir les échecs de transfert de l’immunité passive [20].

L’éleveur peut ainsi distribuer du colostrum de qualité contrôlée dans les 4 heures qui suivent la naissance, même aux veaux nés à distance de la traite du matin ou du soir (lors de séparation immédiate d’avec la mère, hors robot de traite, l’éleveur attend en général la traite qui suit le vêlage pour distribuer le colostrum maternel).

Cela permet aussi de pallier un colostrum de qualité et/ou de quantité insuffisante et/ou provenant d’une vache malade (mammite clinique), infectée et/ou infectieuse (Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis, Salmonella spp., Mycoplasma bovis, virus de la leucose bovine, etc.) [20].

→ Pour constituer une banque, il convient de conserver du colostrum de qualité moyenne à excellente (> 40 g/l) issu de vaches saines dans des bouteilles de 1,5 à 2 l [29]. Celui-ci peut être conservé à 4 °C (réfrigérateur) pendant au maximum 7 jours ou à – 20 °C (congélateur) pendant des années [20]. Pour que cette banque soit utilisée par l’éleveur, le réfrigérateur et/ou le congélateur à colostrums doivent être installés au sein même de l’exploitation (près de la salle de traite de préférence).

Le colostrum est décongelé ou réchauffé au maximum à 55 °C [29]. L’usage d’un micro-ondes est fortement déconseillé [29].

ENCADRÉ 2

Différentes méthodes de distribution du colostrum

→ Exclusivement à la sonde

L’utilisation d’une sonde œsophagienne (ou “drencher”) permet, dès les premières heures de vie, de distribuer une grande quantité de colostrum en un temps limité [16]. Chigerwe et coll. conseillent de sonder systématiquement les veaux avec 3 l de colostrum 2 heures après la naissance [8]. Ils prédisent alors une probabilité d’échec de transfert de 17 % si le colostrum contient plus de 50 g/l d’IgG et de 9 % pour plus de 75 g/l d’IgG [8]. En France, cette méthode est peu utilisée par les éleveurs (peut-être par peur des fausses déglutitions). Dans un premier temps, la tétine est préférée.

→ Exclusivement à la tétine

Cette technique prend du temps et ne permet pas toujours d’administrer une quantité suffisante de colostrum [9]. Même si elle favorise le fermeture de la gouttière œsophagienne, elle n’augmente pas significativement l’absorption des IgG par rapport au sondage œsophagien [1].

→ À la tétine et/ou à la sonde (recommandé)

Le compromis entre les deux méthodes a été récemment recommandé [9]. Le taux d’échec du transfert de l’immunité passive est alors inférieur à 10 % si un colostrum contenant au minimum 40 g/l d’IgG est administré selon les modalités illustrées dans la figure 2.

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