Le renforcement de la barrière cutanée chez le chat - Le Point Vétérinaire expert canin n° 406 du 01/06/2020
Le Point Vétérinaire expert canin n° 406 du 01/06/2020

DERMATOLOGIE

Article de synthese

Auteur(s) : Anne Roussel

Fonctions : (Dipl. ECVD)
Clinique vétérinaire Armonia
37, rue Serge Mauroit
38090 Villefontaine
anne.roussel@vetoderm.com

En dermatologie, un traitement topique est souvent recommandé en première intention. Chez le chat, il était néanmoins considéré comme compliqué. Il peut désormais être largement utilisé grâce à la multiplication des spécialités proposées.

La peau est une véritable enveloppe protectrice qui, chez le chat comme chez l’homme et le chien, peut être altérée dans diverses situations pathologiques (états kérato-séborrhéiques primaires ou secondaires, allergies, complications infectieuses, etc.). Les produits de cosmétique et certains suppléments per os font désormais partie intégrante de la gestion de ces affections et s’intègrent notamment dans la stratégie thérapeutique multimodale de la dermatite atopique. Certaines particularités de l’espèce féline nécessitent d’être prises en compte afin d’optimiser ces soins.

NOTION DE BARRIÈRE CUTANÉE

La peau du chat est plus fine que celle du chien. Son épaisseur moyenne varie de 0,4 à 2 mm. La barrière cutanée est généralement assimilée à la couche cornée ou stratum corneum, la couche la plus superficielle de l’épiderme [11]. À l’état normal, le stratum corneum est une structure peu perméable à l’eau, limitant ainsi les pertes hydriques, donc la dessiccation, mais aussi la pénétration de substances exogènes (germes, toxines, allergènes potentiels, etc.).

La couche cornée se compose de cellules épidermiques kératinisées “mortes” (cornéocytes) associées et liées par une matrice lipidique intercellulaire organisée en lamelles. Le modèle des “briques” (les cornéocytes) et du “mortier” (les lipides intercellulaires) illustre l’organisation de la barrière cutanée (figure 1).

La barrière cutanée est renouvelée en permanence, d’une part par la kératinisation différenciée des kératinocytes et d’autre part par la desquamation progressive des cornéocytes consécutive à l’hydrolyse de leur jonction constituée par les cornéodesmosomes. Ces deux mécanismes sont physiologiquement en équilibre et permettent le renouvellement harmonieux et régulier de l’épiderme.

Cette définition est un peu réductrice. Elle implique uniquement la couche la plus superficielle de l’épiderme dans ce rôle de protection, car la barrière cutanée se définit également comme une barrière chimique (pH acide, émulsion de peptides antimicrobiens, immunoglobulines, sels inorganiques, etc.), biologique (microbiome) et immunologique (cellules de Langerhans notamment).

Le microbiome du chat fait l’objet d’études récentes [5, 8]. Chez le chat sain, il comporte une grande diversité d’espèces de bactéries et de champignons, de densités variées selon les sites corporels (comme la face).

RESTAURATION DE LA BARRIÈRE CUTANÉE

Indépendamment des atteintes traumatiques, la barrière cutanée est modifiée dans de nombreux états pathologiques : maladies systémiques (modification de la kératogenèse), déséquilibres nutritionnels, dysendocrinies, processus inflammatoires, tumoraux et paranéoplasiques, etc. Les mécanismes et leurs implications ne sont pas toujours élucidés. Dans le cadre de telles affections, notamment lors de certains états kérato-séborrhéiques, l’utilisation de préparations cosmétiques permet de rétablir un renouvellement épidermique harmonieux.

En cas de dermatite atopique, des lésions primaires et/ ou secondaires de la barrière cutanée sont mises en évidence et leur correction s’intègre dans la thérapeutique multimodale de cette affection.

Un large arsenal vétérinaire existe et aide à restaurer les propriétés de la barrière cutanée.

1. Lors d’états kérato-séborrhéiques

Les états kérato-séborrhéiques se traduisent par un renouvellement épidermique anormal, qui fragilise le tégument et le rend plus vulnérable, notamment aux infections [9]. Cliniquement, ils sont localisés (acné, séborrhée de la glande supracaudale) ou plus ou moins généralisés. Ils affectent de jeunes individus (séborrhée primaire, dysplasie des glandes sébacées) ou des chats adultes (photos 1a à 11e). Une approche cosmétique est souvent nécessaire et doit être privilégiée (encadré 1). La fréquence des soins topiques est adaptée à l’intensité des signes cliniques. Plusieurs substances sont employées pour la gestion des états kérato-séborrhéiques dans l’espèce féline (tableau 1). L’usage du goudron et du sulfure de sélénium sont contreindiqués chez le chat.

La séborrhée du chat obèse

L’obésité peut être à l’origine d’un manque de toilettage lié à la perte de souplesse du chat.

Le défaut d’entretien du poil, associé aux anomalies du métabolisme lipidique et aux diètes hypocaloriques pauvres en lipides, peut conduire à un état kérato-séborrhéique principalement dorso-lombaire (photo 2), mais parfois plus étendu. Une étude ouverte, incluant dix chats obèses présentant un squamosis dorsal et une séborrhée, montre que l’application hebdomadaire d’une pipette contenant des acides gras et des huiles essentielles (Dermoscent ® LDCA) conduit à une nette amélioration des lésions cutanées [4].

La séborrhée primaire

Les chatons atteints de séborrhée primaire (persan, himalayen et exotic shorthair) présentent une séborrhée sévère qui agglomère les poils entre eux, leur donnant un aspect sale [13]. Lorsque l’atteinte est modérée, les soins locaux (toilettage régulier, tonte, shampooings et topiques séborégulateurs) aident à contrôler les signes cliniques.

La dysplasie des glandes sébacées

La dysplasie des glandes sébacées est une affection congénitale rare [15]. Les lésions se caractérisent par des dépilations diffuses, des squames et des croûtes. Avec le temps, elles ont tendance à se stabiliser ou à s’aggraver progressivement. Des soins topiques antiséborrhéiques et émollients semblent, dans certains cas, permettre une amélioration [15].

L’adénite sébacée

Chez le chat, l’adénite sébacée est une dermatose rare qui se caractérise par des dépilations diffuses, des squames et des croûtes. Un article décrit l’utilisation d’un spot-on contenant des acides gras et des huiles essentielles (Dermoscent ® LDCA) comme une solution alternative fiable à l’usage de ciclosporine [3].

L’acné féline

L’acné féline est un trouble de la kératinisation folliculaire localisé au menton dont l’étiologie demeure inconnue (photo 3a et 3b). Les traitements varient selon la sévérité des lésions [13, 12]. Les soins topiques sont toujours très utiles et doivent être privilégiés. Ils aident notamment à la vidange des comédons. Des lingettes imprégnées d’antiseptiques et des spot-on antiséborrhéiques peuvent être utilisés localement, ainsi que des shampooings antiséborrhéiques et antiseptiques.

Pour les formes papuleuses, les crèmes contenant du peroxyde de benzoyle aident au drainage des comédons. Le recours aux crèmes à base de vitamine A acide ou de dérivés (Effederm®, Bailleul) peut favoriser la régulation de la séborrhée.

Lors de surinfections bactériennes par des cocci, l’application d’une pommade à base d’acide fusidique est préconisée.

Pour les formes plus graves et/ou réfractaires, des traitements systémiques préconisés.

La séborrhée de l’organe supracaudal

Chez le chat, l’organe supracaudal est composé de glandes sébacées et sudoripares épitrichiales réparties sur l’ensemble de la face dorsale de la queue [13]. Chez certains chats, notamment ceux qui vivent en chatterie ou en appartement sans accès à l’extérieur, la production de ces glandes peut être anormalement élevée (photo 4) [13]. La gestion de cette affection privilégie l’utilisation de topiques kérato-régulateurs (photos 5a à 5d) [13, 12]. Le recours à des rétinoïdes de synthèse et à des progestatifs per os est rapporté. Néanmoins, l’usage de ces molécules par voie orale dans le traitement d’une atteinte purement esthétique doit être proscrit en raison de leurs effets secondaires.

2. Lors de dermatoses allergiques

Le traitement de la dermatite atopique et de ses différentes manifestations repose sur l’administration d’immunomodulateurs, la mise en place d’une immunothérapie spécifique (seul traitement dédié) et sur le soutien de la barrière cutanée [2].

En effet, diverses observations invitent à penser que des altérations primaires ou acquises de la barrière cutanée participent à l’état inflammatoire atopique. Chez le chat, une corrélation négative est démontrée entre l’hydratation cutanée du pavillon auriculaire, mesurée par cornéométrie, et le score lésionnel (feline dermatitis extent and severity index, Fedesi) [14]. Le pavillon auriculaire semble en effet constituer un site de mesure fiable de l’hydratation cutanée, car non influencée par le léchage. Ces observations laissent entrevoir de nouvelles perspectives de prévention et de traitement de la dermatite atopique féline.

Malgré l’absence d’études publiées chez le chat atopique, en pratique, la restauration de la barrière cutanée fait partie intégrante de la thérapeutique multimodale de cette affection. En particulier, des agents hydratants sont utilisés dans cet objectif (figure 2). Ces produits, qui augmentent la teneur en eau de la peau, se divisent en deux catégories.

→ Les émollients agissent en diminuant les pertes hydriques transcutanées. Ils lissent, adoucissent et ramollissent la peau. Ce sont des cires et des huiles végétales (gamme Dermoscent®, LDCA), animales et minérales (Vaseline officinale Cooper, Coopération pharmaceutique française).

→ Les agents humectants ont la capacité d’attirer et de retenir l’eau grâce à leurs propriétés hygroscopiques. Ces actifs regroupent :

- l’acide pyrrolidone carboxylique ou PCA (gamme Atop 7®, Dermoscent® LDCA) ;

- l’avoine colloïdal (Allercalm®, Virbac ; Pyoskin® et Sensiderm ®, MP Labo) ;

- la glycérine (Allercalm®, Virbac ; Atop 7® Hydra Cream, Dermoscent® LDCA ; gamme Douxo®, Ceva ; Ermidra® Spray, MP Labo ; gamme Phlox®, Phlox Petcare ; Seboderm ® et Humiderm®, Virbac ; Sensiderm®, MP Labo) ;

- le lactate de sodium, l’acide lactique (Humiderm®, Virbac) ;

- le propylène glycol (Ermidra® Spray, MP Labo ; Humiderm ®, Virbac), l’un des agents hygroscopiques les plus efficaces ;

- l’urée (Seboderm® et Humiderm®, Virbac). Il demeure difficile de recommander un agent plutôt qu’un autre en raison de l’absence d’étude dans l’espèce féline. La présentation galénique sera adaptée au comportement du chat, aux possibilités du propriétaire et à la tolérance cutanée.

L’utilisation d’un complément oral est également à envisager, car cela permet de diminuer les doses d’immunomodulateurs sur le long cours [7]. L’association de palmitoyléthanolamide ultramicronisé, d’acides gras essentiels et de biotine (Redonyl®, Dechra) apparaît particulièrement intéressante pour son effet d’épargne en corticoïdes et son action proactive [7]. Le palmitoyléthanolamide est une substance naturelle produite localement dans certaines conditions physiologiques et dotée de propriétés anti-inflammatoires (modulation de la dégranulation des mastocytes cutanés) et analgésiques.

3. Lors de “dysbiose”

Comme vu plus haut, le microbiome fait partie intégrante de la barrière cutanée. De nombreuses affections dermatologiques (allergiques, inflammatoires, etc.) peuvent modifier la flore microbienne. Ainsi, le microbiome bactérien et fongique du chat allergique se distingue par une nette prédominance de Staphylococcus sp, d’Agaricomycetes et de Sordariomycetes. Ces résultats suggèrent un lien entre les affections dermatologiques et la dysbiose [5, 8]. Préserver, voire rétablir son équilibre est donc important. En outre, les risques d’antibiorésistance invitent les praticiens à se tourner vers des solutions alternatives aux antibiotiques. Ainsi, de nombreux produits cosmétiques vétérinaires intègrent des composants visant à maintenir un pH favorable à la flore commensale cutanée, à limiter le développement des germes pathogènes et la formation des biofilms, au travers de différentes formulations (tableau 2) :

- l’argent contenu dans un complexe breveté d’acide hyaluronique et d’ions argent (HaAg+) ;

- les huiles essentielles et notamment l’huile de manuka associée à la N-acétylcystéine [1] ;

- les peptides antimicrobiens (PAM) et les substances permettant d’induire leur production (technologie “défensines”).

Si la plupart de ces substances possèdent une activité antimicrobienne certaine, il faut regretter l’absence d’études in vivo chez le chat permettant d’évaluer ces nouvelles options.

OPTIMISATION DES SOINS

En dermatologie pédiatrique, l’explication détaillée des soins et les démonstrations faites aux parents par des infirmières spécialisées permettent de diminuer la sévérité des lésions d’eczéma atopique (- 89 %) et d’augmenter (+ 400 %) l’utilisation des crèmes émollientes, alors que l’usage des dermocorticoïdes reste stable. En outre, des “écoles de l’atopie” permettent aux patients d’échanger sur leur maladie avec des médecins et d’autres patients. Ces écoles sont un atout certain dans la gestion de la maladie. En médecine vétérinaire, ce type de programme permet de diminuer significativement la consommation de médicaments au long cours pour le traitement de la dermatite atopique canine [13]. Les mêmes observations peuvent être extrapolées à l’espèce féline.

Actuellement, les produits vétérinaires topiques destinés à la restauration de la barrière cutanée se déclinent sous de nombreuses formes galéniques visant à faciliter l’application des produits. Certains chats se laissent shampouiner sans difficulté (photos 6). Pour d’autres, il convient de trouver la galénique la plus adaptée au tempérament du chat. À ce titre, la formulation en spot-on apparaît intéressante pour les chats les plus récalcitrants [1].

Il est nécessaire de prendre le temps d’expliquer les modalités d’application afin d’optimiser l’observance. Une démonstration est toujours souhaitable. Une hospitalisation peut aussi être proposée, afin de soulager les propriétaires et d’initier les soins de façon optimale. L’amélioration rapide obtenue à l’issue des premiers soins topiques permet de gagner l’adhésion des propriétaires et de maintenir leur motivation pour la poursuite des soins. En effet, des études indiquent que la qualité de vie des propriétaires et de leur chat est très affectée par l’évolution d’une dermatose allergique, notamment par le prurit [6]. En outre, l’impact des traitements et des visites chez le vétérinaire sur la qualité de vie apparaît beaucoup plus important chez le chat que chez le chien, et doit être pris en compte afin de se prévenir les échecs thérapeutiques.

Conclusion

L’utilisation des cosmétiques et des supplémentations orales visant à restaurer la barrière cutanée chez le chat fait partie de la pratique quotidienne du vétérinaire. La multiplicité des produits topiques disponibles sur le marché contraste cependant avec le faible nombre d’études sur le sujet. Des publications plus nombreuses, fondées sur de plus larges échantillons, sont donc nécessaires pour mieux appréhender leur bénéfice.

  • (1) Le syndrome paranéoplasique est diagnostiqué par l’examen histopathologique d’une biopsie cutanée, montrant l’hyperkératose et l’exocytose de petits lymphocytes (description histopathologique des dermatoses exfoliatives paranéoplasiques associées au thymome, à d’autres tumeurs ou idiopathiques).

Références

  • 1. Bensignor EJ, Feuillolay C, Andriantsalama R et coll. In vitro antibiofilm properties of a topical product containing N-acetylcysteine and natural components derived from plants. 30th annual congress of the ECVD-ESVD, Dubrovnik (Croatia), 27-29 September 2018.
  • 2. Brément T, Bourdeau P, Bruet V. Les dermatoses par hypersensibilité chez le chat : épidémiologie, clinique, diagnostic et thérapeutique. Point Vet. 2019;392:20-25.
  • 3. Glos K, von Bomhard W, Bettenay S et coll. Sebaceous adenitis and mural folliculitis in a cat responsive to topical fatty acid supplementation. Vet. Dermatol. 2016;27 (1):57-e18.
  • 4. Jamoteau A, Bensignor E. Utilisation d’un spot-on a base d’huiles essentielles pour le contrôle des états kératoséborrhéiques du chat : étude ouverte. Inform. Dermatol. Vet. 2007;17:1-4.
  • 5. Meason-Smith C, Diesel A, Patterson AP et coll. Characterization of the cutaneous mycobiota in healthy and allergic cats using next generation sequencing. Vet. Dermatol. 2017;28 (1):71-e17.
  • 6. Noli C. Assessing quality of life for pets with dermatologic disease and their owners. Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract. 2019;49 (1):83-93.
  • 7. Noli C, Miolo A, Medori C et coll. Ultramicronized palmitoylethanolamide prolongs the effect of a short-course of oral steroids in cats with nonflea hypersensitivity dermatitis and nonseasonal pruritus : a double blind, multicentre, randomized, placebo-controlled study. 30th annual congress of the ECVD-ESVD, Dubrovnik (Croatia), 27-29 September 2018.
  • 8. Older CE, Diesel A, Patterson AP et coll. The feline skin microbiota: the bacteria inhabiting the skin of healthy and allergic cats. PloS One. 2017;12 (6):e0178555.
  • 9. Roussel A. Comment diagnostiquer et traiter les états kératoséborrhéiques chez le chat sans prurit primaire. Nouv. Prat. Vet. 2015;13 (61):53-61.
  • 10. Roussel A. Traitement symptomatique des états kératoséborrhéiques chez le chien et le chat. Nouv. Prat. Vet. 2015;13 (61):41-46.
  • 11. Roussel A, Bruet V, Bourdeau P. Données actuelles sur la barrière cutanée et implications dans la dermatite atopique canine. Prat. Méd. Chir. Anim. Comp. 2012;47(4):101-110.
  • 12. Scott DW, Miller Jr WH, Griffin CE. Chapter 3 - Dermatologic therapy. In : Griffin DWSHME, editor. Muller & Kirk’s small animal dermatology, 6th edition. Philadelphia : WB Saunders. 2001:207-2.
  • 13. Scott DW, Miller Jr WH, Griffin CE. Chapter 14 - Keratinization defects. In : Griffin DWSHME, editor. Muller & Kirk’s small animal dermatology, 6th edition. Philadelphia : WB Saunders. 2001:1025-105
  • 14. Szczepanik MP, Wilkolek PM, Adamek LR et coll. Evaluation of the correlation between scoring feline allergic dermatitis and feline extent and severity index and skin hydration in atopic cats. Vet. Dermatol. 2018;29 (1):34-e16.
  • 15. Yager JA, Gross TL, Shearer D et coll. Abnormal sebaceous gland differentiation in 10 kittens (‘esebaceous gland dysplasia’) associated with generalized hypotrichosis and scaling. Vet. Dermatol. 2012;23 (2):136-144.

Conflit d’intérêts

L’auteure a une activite de consultante pour le Laboratoire de Dermo-Cosmetique Animale (LDCA).

ENCADRÉ : Definition des produits cosmetiques

Un produit cosmetique est defini par l’Agence nationale de securite du medicament (ANSM) comme « toute substance ou mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles » (article 2 du reglement cosmetique et article L. 5131-1 du Code de la sante publique). Le “cosmetique pur” n’a pas vocation a prevenir ni a soigner des maladies ou a soulager des symptomes, le produit relevant dans ce cas de la definition du medicament au sens de l’article L. 5111-1 du Code de la sante publique.

Depuis quelques annees, cette definition a evolue avec l’apparition du concept de “cosmeceutiques”. Ils ne contiennent pas reellement de principe medicamenteux, mais des “actifs” peuvent neanmoins avoir une “valeur medicamenteuse”. Les autorites sanitaires seront donc amenees a redefinir le produit cosmetique dans les prochaines annees, afin de combler ce flou.

ENCADRÉ 2 : Exemples de specialites contenant les actifs hydratants illustres dans la figure 2

→ Allerderm® Spot On, Allermyl Shampooing (Virbac) : complexe de lipides cutanes (ceramides 3, 6-II, 1, cholesterol, acides gras), glycotechnologie (rhamnose, galactose, mannose), technologie ’gdefensines’h.

→ Atop 7® Shampoo, Mousse, Hydra Cream (DermoscentR LDCA) : huiles de chanvre et de neem riches en acides gras essentiels (omega 3 et 6), huiles essentielles de cajputi et d’arbre a the, extraits de bouton floral de capre, extraits de riz, extraits de roseau et Poria cocos combines a l’acide pyrrolidone carboxylique (PCA).

→ Douxo® Calm mousse, microemulsion, shampooing (Ceva) : SK-Influx V (ceramides 3, 6, 1, phytosphingosine, cholesterol), lipidure PMB (polymere de synthese hydratant).

→ Ermidra® Spray (MP Labo) : propylene glycol, glycerine, gluconate de zinc, D-panthenol, extrait d’ Epilobium angustifolium.

→ Humiderm® (Virbac) : propylene glycol, uree, glycerine, acide lactique.

→ Sensiderm® (MP Labo) : glycerine, allantoine, extraits colloidaux d’avoine, extraits de calendula, aloe vera.

Points forts

→ Au-delà de son aspect de barrière physique “inanimée”, la peau est un rempart vivant caractérisé par sa plasticité, son microbiome, ses défenses naturelles et son rôle de sentinelle immunologique.

→ De nombreuses affections ayant un retentissement important sur la barrière cutanée (troubles de la kératogenèse, déséquilibres nutritionnels, allergies, dermatite atopique, etc.) peuvent bénéficier de soins cosmétologiques.

→ Comme certains cas de dermatite atopique féline sont associés à un déséquilibre du microbiome, de nombreux topiques sont formulés pour limiter la dysbiose et rétablir le microbiome cutané.

→ Les différentes formes galéniques sur le marché vétérinaire permettent d’adapter les soins au comportement spécifique du chat et aux attentes des propriétaires, facilitant ainsi l’observance, à condition que les indications soient bien ciblées.

→ L’explication des enjeux et des modalités d’application/ administration des topiques et des supplémentations est essentielle.

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