REPRODUCTION DES BOVINS
Thérapeutique
Auteur(s) : Lamia Briand
Fonctions : Oniris
Service des biotechnologies
et pathologie de la reproduction
101, route de Gachet
44307 Nantes Cedex 3
Les résultats des études concernant les effets des anti-inflammatoires en période péripartum chez la vache sont controversés et ne permettent pas de conclure à un intérêt systématique.
Le kétoprofène est le seul anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) qui présente une indication pour le traitement de la douleur et de l’inflammation associées aux dystocies chez la vache. D’autres AINS sont cependant prescrits en pratique courante, mais hors autorisation de mise sur le marché, dans les cas de dystocies, de césariennes, de torsions utérines, de mammites ou de métrites aiguës.
Les AINS ont des effets analgésiques, anti-inflammatoires, antipyrétique et, pour certains, anti-endotoxiniques (tableau) [12, 14]. Au cours de la période péripartum, leur bénéfice thérapeutique serait principalement dû à l’inhibition de l’activité des COX-2 [13, 4, 8]. Certaines études montrent un intérêt à les utiliser après le vêlage. Ils réduiraient l’inflammation et la douleur, et amélioreraient le bien-être de la vache, ainsi que sa fertilité, en augmentant le taux de réussite après la première insémination [23, 25, 28]. Le niveau de production laitière serait également augmenté [3, 9, 25, 28]. Un meilleur rétablissement et une amélioration de la production laitière sont rapportés dans les cas de mammites aiguës en période post-partum [16, 17]. Le méloxixam, administré avant la césarienne, permettrait aussi une amélioration du confort des vaches et une réduction de la douleur en phase postopératoire [2].
Les veaux nés à la suite d’une mise bas dystocique sont souvent peu vifs et ont des difficultés à téter, avec pour conséquence un moins bon transfert colostral [15, 18, 29]. Dans ce cadre, les AINS auraient un effet bénéfique sur le bien-être des veaux traités immédiatement après le vêlage [12].
Les bénéfices des AINS rapportés dans l’ensemble de ces travaux font cependant l’objet de controverses et restent à établir. En effet, d’autres études ne montrent aucun résultat bénéfique lors de leur utilisation en période post-partum pour la gestion de tous les troubles énoncés précédemment [6, 11, 19, 24, 26].
Comme chez les autres espèces, l’inhibition de l’activité des COX-1 par les AINS peut provoquer, chez la vache, une intolérance rénale, des ulcères de la muqueuse gastro-intestinale, ainsi que des troubles de la coagulation [10]. Par ailleurs, les COX-2 sont impliquées dans le phénomène de contractilité utérine et d’expulsion des enveloppes fœtales. Les AINS, en particulier la flunixine, peuvent donc perturber ces mécanismes et favoriser la rétention placentaire et les métrites [5, 7, 20, 30]. Le risque que ces troubles surviennent serait favorisé par une inhibition de la phagocytose [22]. Cependant, ces effets ne sont pas obtenus avec le kétoprofène ou le méloxicam [21, 25]. Par ailleurs, la flunixine administrée avant le vêlage prolongerait la durée de ce dernier et augmenterait le risque de mortinatalité [20].
Aucun.