Étape 8 : Examen du segment postérieur de l’œil - Le Point Vétérinaire n° 361 du 01/12/2015
Le Point Vétérinaire n° 361 du 01/12/2015

En 10 Étapes

Auteur(s) : Guillaume Payen

Fonctions : CHV Frégis
43, avenue Aristide-Briand
94110 Arcueil

La majorité des lésions rencontrées en consultation d’ophtalmologie vétérinaire se situe dans le segment antérieur de l’œil. Un examen minutieux de cette zone est donc indispensable.

Les affections du segment antérieur incluent les uvéites antérieures, la plupart des tumeurs intra-oculaires et des anomalies congénitales. Les atteintes du cristallin, peu nombreuses, correspondent aux cataractes et aux luxations principalement.

EXAMEN DE LA CHAMBRE ANTÉRIEURE

1. Rappels anatomiques

La chambre antérieure est délimitée par la face postérieure de la cornée à l’avant et les faces antérieures de l’iris et du cristallin à l’arrière. L’iris et le corps ciliaire constituent la partie antérieure de l’uvée dans le segment antérieur. Le corps ciliaire correspond à la partie médiane de l’uvée, mais il appartient à l’uvée antérieure. Sa face antérieure participe à l’angle irido-cornéen et contient le muscle ciliaire. Sa face postérieure comprend les procès ciliaires qui forment la pars plicata et se prolonge par la pars plana adjacente à la rétine. Il sécrète l’humeur aqueuse [4].

La chambre antérieure contient l’humeur aqueuse. La composition de ce liquide, eau de roche à l’état normal, est proche de celle du liquide cérébrospinal. Sa concentration en protéines est inférieure à 0,3 g/l et presque aucune cellule en suspension n’est retrouvée. L’humeur aqueuse n’arrête donc pas la lumière et est parfaitement transparente. La pression intra-oculaire, déterminée par le volume de la chambre antérieure, est responsable de la forme du segment antérieur. La chambre postérieure est délimitée par l’espace quasiment virtuel situé entre la face postérieure de l’iris et la capsule antérieure du cristallin.

2. Techniques d’examen

Examen en éclairage diffus

→ L’examen de la chambre antérieure s’effectue dans un premier temps au transilluminateur pour rechercher des anomalies évidentes telles qu’un hyphéma ou un hypopion. Il est optimisé par le port de lunettes loupes. Il est important d’examiner la chambre antérieure de face afin de détecter des anomalies à la surface de l’iris, ou des pertes de transparence le long du segment antérieur et dans le cristallin.

→ Il est fondamental d’examiner la chambre antérieure de profil, afin de mieux apprécier des lésions en relief telles que des hypopions, de détecter une éventuelle lésion irienne en relief ou encore de mettre en évidence des synéchies antérieures, etc. En effet, c’est l’examen de profil ou celui en biomicroscopie qui sont une aide au diagnostic différentiel, en révélant si la pigmentation apparaît en relief ou non. Ce diagnostic différentiel est indeispensable, dans la mesure où les mélanomes iriens sont malins chez le chat et requièrent une énucléation [3].

Examen en biomicroscopie

→ La biomicroscopie permet l’examen au microscope binoculaire des différentes structures oculaires (annexes et segment antérieur) éclairées par une forte lumière focalisée, depuis la cornée jusqu’à la partie antérieure du vitré. En médecine vétérinaire, c’est l’examinateur qui va à l’œil de l’animal, et, pour cette raison, les appareils sont légers et facilement mobiles. Le grossissement est variable et habituellement compris entre 10 et 16 fois. L’éclairage se présente sous la forme d’un spot large diffus ou bien d’une fente dont la largeur peut être réglée progressivement. L’intensité lumineuse est variable et une source de lumière munie d’un filtre bleu cobalt permet de mieux “révéler” la fluorescéine. Enfin, le point clé éclairage en fente consiste dans le fait que l’incidence de l’axe de la source lumineuse par rapport à l’axe optique des yeux de l’examinateur est réglable grâce à la rotation de cette source, permettant d’obtenir des coupes plus ou moins obliques, donc plus ou moins longues, de structures intra-oculaires localisées dans le segment antérieur ou le cristallin.

→ Tout d’abord, l’examen général du segment antérieur doit être effectué à l’aide du spot lumineux diffus (sans fente) avec une intensité relativement faible pour ne pas éblouir l’animal. L’examen en fente s’effectue dans un second temps avec une intensité lumineuse plus forte et selon une fente de 0,1 à 0,8 mm de largeur pour le cristallin. En fente fine et avec un éclairage puissant, l’examen permet d’évaluer la profondeur de la chambre antérieure en appréciant le rapport entre les fentes cornéenne et irienne (photos 1 et 2). L’examen en lampe à fente (ou biomicroscope) permet ainsi, après l’examen effectué en éclairage diffus, de confirmer la présence d’une lésion lorsque l’examen en éclairage diffus demeure incertain, de préciser exactement la localisation de celle-ci, donc sa nature. Il permet également de mettre en évidence un éventuel effet Tyndall [2]. Pour le cristallin, l’examen en fente permet de déterminer la localisation d’opacité par rapport à des structures adjacentes comme les capsules, le cortex ou le noyau, ainsi que la forme des capsules du cristallin, en précisant une éventuelle instabilité (subluxation ou luxation).

3. Examen de la pupille

La face antérieure de l’iris est plus facilement accessible avant dilatation, tandis que des anomalies de la partie postérieure de l’iris et des corps ciliaires requièrent fréquemment une dilatation de la pupille pour être examinées.

Modifications de forme de la pupille (dyscorie)

Les causes de dyscorie incluent les synéchies (photo 3). Celles-ci correspondent à une ou à plusieurs adhérences anormales de l’iris avec ses structures voisines. Lors d’adhérence de l’iris avec la face postérieure de la cornée, il s’agit d’une synéchie antérieure. Une adhérence, le plus souvent par son bord pupillaire, avec la face antérieure du cristallin, correspond à une synéchie postérieure. Ces adhérences représentent des séquelles d’une uvéite antérieure. Les dyscories peuvent également être la conséquence d’une atrophie sénile, bénigne, de l’iris, fréquente chez les chiens de petite race à partir de l’âge de 6 ans [4].

Modifications de couleur de la pupille

→ La pupille apparaît blanche en cas de cataracte et bleutée lors de sclérose nucléaire d’un cristallin sénescent. Elle peut devenir rouge orangé en cas d’hémorragie diffuse intravitréenne (photo 4). Lors de décollement complet de la rétine, il est possible, même au transilluminateur, de distinguer un voile opalescent contenant des vaisseaux sanguins (la vascularisation rétinienne), localisé dans le vitré antérieur juste en arrière du cristallin, au travers de l’ouverture pupillaire.

→ Enfin, une persistance de la membrane pupillaire peut être mise en évidence. Elle correspond à une anomalie de régression du tissu fibrovasculaire qui entoure la face antérieure du cristallin pendant sa croissance fœtale et qui disparaît normalement 4 à 5 semaines après la naissance. Elle se traduit par des filaments pigmentés partant de la collerette de l’iris. Ces filaments peuvent rester sur l’iris, traverser la pupille ou rejoindre l’endothélium cornéen ou la capsule antérieure du cristallin avec une opacification plus ou moins importante de ces derniers. L’anomalie est héréditaire dans certaines races de chiens. Lorsque les filaments iriens rejoignent la cornée, un examen de profil de la chambre antérieure est nécessaire pour les mettre en évidence [4].

4. Ce qu’il convient de rechercher lors de l’examen de la chambre antérieure

Modifications de profondeur de la chambre antérieure

Une augmentation de la profondeur de la chambre antérieure peut être observée lors de luxation postérieure du cristallin ou de subluxation, de buphtalmie, de cataracte hypermature ou d’œil aphaque (après extraction du cristallin). À l’inverse, en cas de luxation antérieure du cristallin, de tumeurs ou de kystes irido-ciliaires, d’iris bombé (séclusion pupillaire) ou encore de cataractes intumescentes, une diminution est notée. L’iris bombé correspond à une déformation due à l’accumulation d’humeur aqueuse derrière l’iris à la suite de l’occlusion complète de la pupille par des synéchies postérieures secondaires à des lésions d’uvéite antérieure (photo 5).

Présence d’un contenu anormal

→ Le cristallin peut être présent dans la chambre antérieure en cas de luxation antérieure, ou bien un corps étranger, du sang (hyphéma), de la fibrine, du pus (hypopion), des kystes iriens (vésicules grisâtres ou noirâtres issues de l’épithélium irido-ciliaire) (photos 6, 7). L’hypopion est une collection de pus, souvent en partie déclive, dans la chambre antérieure de l’œil (photo 8). Le pus peut être d’origine microbienne (dans ce cas, il s’agit d’une endophtalmie) ou inflammatoire.

En éclairage diffus, un hyphéma ou un hypopion vont masquer une partie de l’iris, à la différence d’hémorragies localisées dans le segment postérieur de l’œil.

Il est également possible d’identifier des tumeurs, une sortie du vitré (translocation d’une partie du corps vitré dans la chambre antérieure) ou encore des synéchies antérieures : pour mettre en évidence ces dernières, il est important d’examiner la chambre antérieure de profil (photos 9, 10). Pour mettre en évidence ces dernières, il convient d’examiner la chambre antérieure de profil. Lors d’uvéite antérieure, une augmentation de la turbidité de l’humeur aqueuse peut être mise en évidence (photo 11). En éclairage diffus ou au transilluminateur, cela n’est possible qu’en cas d’uvéite très exsudative. Lorsque l’uvéite est plus modérée, la recherche de l’effet Tyndall est requise. Celui-ci est mis en évidence à l’aide du biomicroscope en éclairage latéral en faisceau fin, par la présence de particules en suspension (protéines, cellules ou globules lipidiques) dans l’humeur aqueuse : le trajet de la lumière se trouve ainsi matérialisé par ces éléments en suspension entre la cornée et la face antérieure de l’iris ou du cristallin. Bien que l’ophtalmoscope direct dispose d’un éclairage en fente, celle-ci est trop épaisse pour observer l’effet Tyndall en cas d’uvéite modérée. De plus, la source de lumière étant coaxiale par rapport à l’examinateur, il est nécessaire de se mettre de profil vis-à-vis de l’éclairage.

→ Enfin, en cas d’uvéite antérieure, il est parfois possible de mettre en évidence des dépôts endothéliaux ou des précipités kératiques (photo 12). Il s’agit de dépôts ponctués ou en forme de tache correspondant à l’adhérence de cellules inflammatoires, de pigments ou de cellules tumorales aux cellules endothéliales de la cornée, soit de manière diffuse, soit, le plus souvent, disposés en regard des quadrants ventraux de la cornée. En sémiologie, ces dépôts révèlent des lésions actives ou non d’uvéite, et ils peuvent indiquer, lorsqu’ils sont épais et diffus, une uvéite de nature granulomateuse [5].

→ La paracentèse de la chambre antérieure consiste en une ponction chirurgicale à l’aiguille (d’un diamètre de 25 G) pour prélever un échantillon d’humeur aqueuse aux fins d’analyse (figure). Un examen cytologique peut ainsi être effectué pour caractériser la nature de l’inflammation ou déceler la présence de cellules tumorales. Une mise en culture pour des examens microbiologiques est envisageable en cas de suspicion d’une endophtalmie. Un dépistage par technique PCR (polymerase chain reaction) d’ADN d’agents infectieux peut également être demandé.

Examen de l’iris

→ Une altération du reflet en provenance de la face antérieure de l’iris en éclairage diffus du biomicroscope ou au transilluminateur peut indiquer soit une atteinte de la cornée ou une augmentation de la turbidité de l’humeur aqueuse, signifiant la présence d’une uvéite dans la plupart des cas. Chez le chat, il est également possible de mettre en évidence un changement de couleur de l’iris, plus terne, avec un reflet moins métallique, caractéristique d’une iritis (photo 13). Certaines lésions d’iritis se manifestent également par une rubéose irienne, qui se présente sous la forme d’une congestion vasculaire visible lors d’un examen de face en éclairage diffus de la partie antérieure de l’iris (photo 14). Chez le chien, la pigmentation mélanique plus prononcée de l’iris rend ce changement indétectable, et les séquelles d’une uvéite chronique vont se traduire par un aspect plus foncé de l’iris, devenant uniformément marron foncé en perdant ses nuances de marron entre sa périphérie et sa collerette. C’est le cas notamment en cas d’uvéite chronique associée à la progression d’une cataracte (uvéite phacolytique) [2].

→ De même des pigmentations mélaniques peuvent être observées sur la face antérieure de l’iris. Chez le chat, le diagnostic différentiel inclut la mélanose bénigne et les mélanomes de l’iris (photos 15, 16). Chez le chien, la plupart des pigmentations localisées de la face antérieure de l’iris sont la conséquence de la progression de mélanomes iriens. Dans cette espèce, la plupart d’entre eux sont bénins (photo 17).

EXAMEN DU CRISTALLIN

1. Rappels anatomiques

Le cristallin est une lentille biconvexe transparente située à l’arrière de l’iris et à l’avant du vitré. Il est entouré de la cristalloïde, ou capsule du cristallin. Il s’agit d’une capsule transparente enveloppant le cristallin. Elle se divise en deux parties, antérieure et postérieure, qui se réunissent au niveau de l’équateur du cristallin. Le cristallin contient un cortex, correspondant à sa partie située entre le noyau et la capsule, et un noyau pour sa partie centrale, la plus ancienne de cet organe. Le cristallin est constitué de fibres cristalliniennes. Il s’agit de cellules produites par l’épithélium du cristallin au niveau de son équateur, qui se différencient ensuite en fibres cellulaires transparentes et sans noyau. Elles s’organisent en couches successives et constituent le cortex, puis le noyau du cristallin.

Enfin, le cristallin est suspendu par les fibres zonulaires, qui relient les procès ciliaires à ce dernier.

2. Examen du cristallin

→ Généralement, la dilatation pupillaire est nécessaire pour examiner correctement le cristallin, et notamment pour distinguer une simple sclérose du noyau d’une cataracte.

→ La recherche des images de Purkinje-Sanson est requise sans examen au biomicroscope pour vérifier la transparence du cristallin. Celles-ci correspondent aux reflets obtenus par l’éclairement de l’œil à l’aide d’une source de lumière puissante et focalisée sur la cornée, et les capsules antérieure et postérieure du cristallin si les milieux oculaires, le cristallin notamment, sont transparents. Elles permettent de définir le degré de transparence du cristallin, et ainsi de distinguer, par exemple, une simple sclérose du noyau chez le chien âgé d’une cataracte. En cas de cataracte, seul le reflet de la source lumineuse sur la cornée est visible, et les deux autres ne sont pas observés. Pour vérifier la transparence du cristallin, l’obtention des images de Purkinje-Sanson est plus aisée après dilatation de la pupille. En faisant décrire un petit cercle à la source lumineuse, l’opérateur doit voir les deux premières images tourner dans le même sens que la source lumineuse et la troisième, dans un sens différent [4].

→ Un autre moyen simple d’évaluer la transparence du cristallin est la recherche, au transilluminateur, du reflet du fond d’œil en éclairant de face et en plaçant la source lumineuse à au moins 20 à 30 centimètres de l’œil examiné.

3. Anomalies du cristallin décelables à l’examen

Les affections du cristallin sont assez limitées, et les modifications de la transparence (cataracte, sclérose nucléaire) et les changements de position (luxations) prédominent. Les points suivants peuvent être recherchés : cataracte, modifications de taille et de position du cristallin.

Cataractes

Les cataractes correspondent à une affection du cristallin se manifestant par une opacification partielle ou totale de celui-ci ou de sa capsule (photos 18, 19). Elles peuvent être classées en fonction de leur localisation. La cataracte corticale correspond à une opacité localisée dans le cortex. La cataracte cunéiforme est une opacification en coin, corticale à point de départ périphérique (équatorial), observée chez le chien âgé avec une sclérose ou une opacification du noyau du cristallin (photo 20).

La cataracte hypermature se caractérise par une fluidification du cortex à la suite de l’autolyse des fibres cristalliniennes (photo 21). Elle fait suite au stade mature (photo 22). Elle se traduit, notamment, par une apparence en “grains de sucre cristallisés” dans une vue de face du cristallin. La chambre antérieure peut sembler plus profonde en raison de la résorption d’une partie du cortex cristallinien. À ce stade, la cataracte génère une inflammation intra-oculaire en raison de la diffusion de protéines cristalliniennes immunogènes et solubilisées dans la chambre antérieure : c’est l’uvéite phacolytique. La cataracte immature est une opacification partielle du cristallin laissant apercevoir la lueur pupillaire. Elle peut être stable ou bien progresser vers la maturité selon l’origine de la cataracte. La cataracte incipiente correspond à une maladie débutante ou très partielle intéressant moins de 10 % du volume du cristallin [1].

Modifications de taille du cristallin

Ces modifications incluent la microphaquie, anomalie congénitale parfois héréditaire dans certaines races se traduisant par un diamètre équatorial anormalement petit du cristallin. Dans de tels cas, il est souvent possible de visualiser l’équateur de celui-ci (au moins partiellement), normalement inaccessible puisqu’il est caché par l’iris.

Lors de cataracte hypermature, le cristallin a tendance à diminuer de volume du fait d’une résorption de son cortex. À l’inverse, une cataracte, diabétique notamment, peut aboutir à une augmentation du volume du cristallin pour des raisons osmotiques : dans ce cas, la chambre antérieure peut paraître moins profonde.

Modifications de position du cristallin

→ Ces modifications correspondent aux instabilités du cristallin telles qu’observées en cas de luxation ou de subluxation. La luxation du cristallin correspond à sa désinsertion de ses fibres zonulaires, à l’origine d’une position anormale de cette lentille (photo 23). Les luxations primaires sont à distinguer des luxations secondaires.

→ La luxation primaire n’est pas due à une autre affection oculaire. Elle survient spontanément. Une prédisposition raciale est notée, notamment chez les terriers. Chez le chien, la plupart des cas de luxation du cristallin sont primaires. La luxation secondaire est consécutive à une maladie intra-oculaire telle qu’un glaucome, une uvéite chronique ou encore une tumeur. Chez le chat, les luxations du cristallin sont, dans leur grande majorité, secondaires.

→ Lorsque la luxation du cristallin survient dans la chambre antérieure, l’examen révèle aisément au transilluminateur, à l’aide de vues de face et de profil, la présence de la lentille en avant de l’iris. Lors de luxation postérieure (dans le segment postérieur de l’œil), la profondeur de la chambre antérieure augmente car l’iris, qui n’est plus maintenu et poussé en avant par le cristallin, prend une inflexion généralement concave vers le segment postérieur. À travers l’ouverture pupillaire, le cristallin peut alors être mis en évidence dans la partie à la fois ventrale et antérieure du segment postérieur.

→ Lorsque les fibres de la zonule ne sont pas rompues dans leur totalité, le cristallin est subluxé. Il est important de le mettre en évidence dans la mesure où cette situation peut engendrer une hypertension oculaire et aussi parce que, dans la majorité des cas, ce stade précède une luxation complète. Pour établir le diagnostic de subluxation, différents signes cliniques doivent être recherchés, comme un iridodonésis, un croissant aphaque, une augmentation de profondeur de la chambre antérieure ou encore une irruption du vitré dans cette dernière (photos 24, 25). Un croissant aphaque est un espace en forme de croissant visible entre l’équateur du cristallin et la pupille dilatée. Un iridodonésis correspond à un flottement de l’iris dans l’humeur aqueuse lorsque l’œil bouge. Il s’agit d’un signe caractéristique de l’instabilité du cristallin (subluxation ou luxation) [3].

Conclusion

L’examen du cristallin finalise celui du segment antérieur et permet d’identifier la majorité des lésions ophtalmiques rencontrées en consultation d’ophtalmologie vétérinaire. Toutefois, l’examen du segment postérieur est nécessaire. Il requiert un équipement et des techniques spécifiques, et surtout une dilatation préalable de la pupille 20 à 30 minutes avant l’investigation (tropicamide en collyre).

Références

  • 1. Davidson MG, Nelms SR. Diseases of the lens and cataract formation. In: Veterinary ophthalmology. Ed. Gelatt KN. 5th ed. John Wiley and sons, Inc., Ames. 2013:1199-1233.
  • 2. Hendrix DVH. Diseases and surgery of the anterior uvea. In: Veterinary ophthalmology. Ed. Gelatt KN. 5th ed. John Wiley and sons, Inc., Ames. 2013:1146-1198.
  • 3. Maggs DJ. Basic diagnostic techniques. In: Slatter’s fundamentals of veterinary ophthalmology. Eds. Maggs DJ, Miller PE, Ofri R.4th ed. Saunders, Elsevier, St Louis. 2008:203-229.
  • 4. Ouvrage collectif. Lexique d’ophtalmologie du Gemo. 2012.
  • 5. Payen G. Conduite diagnostique d’une uvéite chez le chat. Prat. Vet. Anim. Comp. 2005;21:21-24.

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ Les éléments à explorer lors de l’examen du segment antérieur incluent la chambre antérieure contenant l’humeur aqueuse, l’iris et le cristallin.

→ Les principales anomalies de la chambre antérieure incluent la présence de kystes iriens, d’un épanchement de sang (ou hyphéma), de pus ou de fibrine ainsi qu’une augmentation de la turbidité de l’humeur aqueuse.

→ Les principales anomalies de l’iris incluent des modifications de sa couleur : un aspect plus terne en cas d’uvéite chez le chat et une hyperpigmentation en cas d’uvéite chronique chez le chien ; une pigmentation mélanique ; la présence de masses ou de déformations nodulaires vascularisées ; et des séquelles d’uvéite.

→ Les anomalies du cristallin incluent principalement des opacifications ou cataractes et des modifications de position (luxations).

→ Pour distinguer une sclérose du cristallin d’une cataracte chez un chien âgé, plusieurs critères doivent être analysés. La sclérose est un processus qui se manifeste à partir de l’âge de 8 ans, tandis qu’une cataracte sénile est rarement invalidante avant l’âge de 12 ans.

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