Dominantes pathologiques en ophtalmologie des reptiles - Le Point Vétérinaire expert canin n° 358 du 01/09/2015
Le Point Vétérinaire expert canin n° 358 du 01/09/2015

NAC

Article de synthèse

Auteur(s) : Norin Chai

Fonctions : Ménagerie du jardin des Plantes
Muséum national d’histoire naturelle
57, rue Cuvier
75005 Paris

Les affections ophtalmologiques sont assez courantes chez les reptiles. Leur approche clinique diffère de celle des mammifères domestiques car le temps réservé au recueil des commémoratifs est beaucoup plus long. Les approches diagnostiques et thérapeutiques sont similaires.

Les reptiles composent un groupe très hétérogène, comprenant plus de 10 100 espèces répertoriées en décembre 2014. Ils sont répartis en quatre ordres, les crocodiliens, les squamates (lézards et serpents) et les chéloniens (tortues). Il en va de même de la diversité anatomique et physiologique, notamment oculaire, rencontrée dans ce taxon (encadré 1). Cet article présente les principales affections ophtalmologiques à connaître et la conduite à tenir lors de leur diagnostic.

L’examen ophtalmologique fait partie intégrante de l’examen clinique et doit être systématique chez un reptile. Il est d’autant plus important qu’il n’est pas rare qu’une atteinte systémique complexe présente des manifestations oculaires (encadré 2). Le recueil des commémoratifs nécessite de vérifier l’ensemble des conditions de maintenance (température, éclairage, alimentation, etc.). Il conditionne la suite de l’examen et la prise en charge de l’animal (encadré 3).

ANNEXES OCULAIRES

1. Blépharites

Les blépharospasmes se présentent souvent en association avec d’autres affections de l’œil. Seules les affections des paupières sont traitées dans cet article.

Principales causes

Les blépharœdèmes sont fréquents, essentiellement chez les tortues aquatiques où ils résultent d’une hypovitaminose A (encadré 4). Les traumatismes sont des causes importantes de blépharites et surviennent souvent à la suite d’agressions intraspécifiques (lors du repas ou de questions de territoire, par exemple) (photos 1a et 1b). Les blépharites bactériennes s’expriment par des granulomes et des abcès, dont le traitement est principalement chirurgical.

Diagnostic

Les blépharites parasitaires sont de diagnostic aisé. Les paupières sont des sites d’élection pour des ectoparasites divers (Trombicula, Hirstiella, Ixodides, Dermacentor, Argas, etc.) qui sont visibles à l’œil nu. Les filaires sous-cutanées du genre Foleyella sp. (filaires de 20 à 60 mm de longueur respectivement pour les mâles et les femelles) provoquent une tuméfaction importante de la paupière infectée. L’incision de ces tuméfactions met en évidence les parasites. Les blépharites de nature néoplasique observées sont très majoritairement liées à une origine virale : poxviroses (papillomes). Le diagnostic s’établit grâce à l’analyse histologique des biopsies ou des pièces d’exérèse partielle. Outre l’atteinte oculaire, d’autres structures sont impliquées lors d’herpèsvirose, notamment le système respiratoire et l’espace oropharyngé (photo 2) [4, 5, 6, 7]. enfin, le substrat du terrarium peut être à l’origine de blépharites par corps étrangers (induisant très rapidement une conjonctivite en plus).

Traitement

Le traitement est étiologique. Dans la grande majorité des cas, il est important d’apporter aussi des soins hygiéniques locaux (rinçage avec du sérum physiologique tiédi et nettoyage des structures de l’œil) et d’appliquer un antiseptique/anti-infectieux sous forme de pommade. Une pommade à la gentamicine permet de traiter la majorité des blépharites bactériennes [9]. Les parasites sont enlevés mécaniquement ou, dans le cas de filaires, traités chirurgicalement. Les traitements systémiques sont peu, voire pas du tout efficaces. Le traitement chirurgical des néoplasies et des abcès est suivi d’une administration d’antibiotiques (fluoroquinolones, β-lactamines, dans l’idéal après un antibiogramme).

2. Hyperplasie, luxation de la glande de Harder

Chez les tortues et les lézards, l’hyperplasie de la glande de Harder avec ou sans luxation est rarement rencontrée seule. En général, elle est associée à une hypovitaminose A ou C [8]. D’après notre expérience, elle semble cependant fréquente chez les crocodiliens pour lesquels elle représente une entité clinique isolée, du moins non liée à une origine nutritionnelle.

Les meilleurs traitements sont chirurgicaux. La glande de Harder est la principale, voire la seule glande lacrymale, selon les espèces. La retirer prédispose au développement d’une insuffisance ou d’une absence lacrymale. Pratiquer son exérèse est donc fortement déconseillé, sauf dans les cas extrêmes (néoplasie, infection très avancée, etc.). Nous utilisons la technique d’enfouissement de Morgan [2]. Deux incisions parallèles sont effectuées de part et d’autre de la glande luxée. Ces incisions sont ensuite suturées à l’aide d’un surjet enfouissant la glande (photos 4a et 4b).

3. Rétention de la lunette cornéenne

Les serpents ne présentent pas de paupières, mais une écaille épidermique transparente, la lunette, qui trouve son insertion sous les grandes écailles céphaliques. Lors de la mue (qui dure environ 10 à 14 jours chez les ophidiens), la couche cornée, de première génération, est séparée de l’épiderme, de seconde génération, par une couche de cellules peu kératinisées [5, 6, 7]. Celles-ci, en mourant, entraînent le décollement de la couche cornée, créant ainsi une solution de continuité où pénètrent de l’air et des infiltrations de lymphe. Le tégument du serpent prend alors un aspect terne et bleuâtre. Les yeux s’opacifient. Ces modifications résultent du décollement progressif de l’exuvie.

Diagnostic

Lors de la mue, il arrive que la lunette ne tombe pas. Ce phénomène peut récidiver à chaque mue, engendrant une superposition de lunettes sur la cornée : c’est la persistance de lunettes cornéennes (photo 5). Une accumulation des sécrétions de la glande de Harder peut provoquer un gonflement des lunettes, il s’agit alors d’une dacryocèle précornéenne. Celle-ci peut s’infecter et induire des abcès précornéens.

Étiologie

Une mauvaise mue (par morceaux) chez les serpents est évocatrice d’une affection sous-jacente et/ou de conditions environnementales incorrectes, notamment d’une hygrométrie insuffisante. Une infection de l’espace précornéen ou la présence d’acariens sur le pourtour de l’œ;il peut également induire une persistance des lunettes précornéennes. Les sécrétions de la glande de Harder s’évacuent par le canal lacrymal dans la région palatine de la cavité buccale. Une stomatite, par exemple, peut obstruer le canal et induire une dacryocèle, voire des abcès précornéens.

Traitement

Il convient d’agir avec précaution. Des manœ;uvres brutales et maladroites peuvent déchirer le muscle bulbaire et entraîner non seulement une uvéite grave, mais aussi une exorbitation, nécessitant alors une énucléation. Le traitement passe avant tout par le ramollissement des lunettes, soit par des bains prolongés et/ou l’application de larmes artificielles en gel (Ocrygel®, Humigel®). Ensuite, le praticien doit tenter de retirer délicatement avec une petite pince les lunettes persistantes (photo 6). La technique consistant à appliquer des morceaux de scotch fixé sur la lunette est déconseillée. Pour les dacryocèles, une simple incision (à l’aide d’une aiguille ou d’une lame de bistouri n° 11) en demi-lune, parallèle à la cornée, suffit pour évacuer le liquide accumulé. Un rinçage soigneux à l’aide de sérum physiologique permet souvent de décoller la lunette persistante. Lors d’abcès, une incision est également à effectuer, suivie de plusieurs rinçages de sérum physiologique jusqu’à obtenir un liquide d’évacuation transparent (photos 7a à 7f). En général, ces différents flushes permettent également de décoller les lunettes persistantes.

Dans tous les cas, des causes prédisposantes sont à rechercher. Il convient aussi de traiter une stomatite éventuelle.

CONJONCTIVITES ET KÉRATITES

1. L’expression locale d’un syndrome général

D’une façon générale, les conjonctivites et les kératites sont rarement des entités cliniques isolées. Leur diagnostic s’inclut dans celui de syndromes généraux (septicémie, hypovitaminose A, herpèsvirose, maladies posthibernales) ou d’infections de voisinage (stomatite, pneumonie, rhinite, etc.). Elles peuvent être l’expression d’une mauvaise gestion zootechnique. L’étude des conditions d’entretien est indispensable et doit être systématique.

Les conjonctivites et les kératites bactériennes sont fréquentes chez les tortues et les lézards. Les agents pathogènes les plus souvent isolés appartiennent aux genres Aéromonas, Pseudomonas, Proteus [8]. Contrairement aux mammifères, lors de conjonctivites, il n’existe pas d’épiphora, mais des plaques “blanchâtres”, caséeuses (photos 8a et 8b). Lors de signes cliniques d’une conjonctivite ou d’une kératoconjonctivite infectieuse (pus dans les sacs palpébraux, ulcères, etc.), il est important d’examiner la cavité buccale pour rechercher une éventuelle stomatite.

Le traitement est étiologique, il suit la même démarche thérapeutique que chez les carnivores domestiques. Lors de conjonctivite, il est possible de décoller délicatement avec une pince ophtalmique ces plaques caséeuses. Le résultat peut être très impressionnant pour le propriétaire.

2. Cas particulier des corps étrangers

Les conjonctivites dues à des corps étrangers sont toujours à considérer chez les tortues (celles qui hibernent dans le foin par exemple) et les lézards (qui ont de la tourbe et du sable comme substrats). Le traitement est mécanique, avec une pince fine, aidé par des rinçages au Ringer lactate ou au sérum physiologique. Ces corps étrangers peuvent entraîner secondairement des conjonctivites ou des kératoconjonctivites infectieuses, compliquées ou non d’ulcérations cornéennes. La conduire à tenir devant des ulcères est la même que celle appliquée chez les carnivores domestiques : diagnostic avec la fluorescéine, traitement possible par tarsorraphie.

CATARACTES

1. Étiologie

Les cataractes ont été décrites dans de nombreux taxons reptiliens (photos 9a à 9d). Chez les tortues (Testudo SP.), elles sont souvent associées à de trop basses températures, à la suite ou non de l’hibernation. Leur cristallin mou et de nature plus ou moins aqueuse les rend particulièrement sensibles à cette affection.

D’autres causes sont avancées :

- des déséquilibres alimentaires chez les tortues et les varans ;

- une origine congénitale chez les varans ;

- des suites de traumatismes ou d’uvéites chez les serpents, les crocodiles et les alligators.

Des cataractes séniles ont également été décrites [3].

2. Traitement

Les cataractes environnementales chez les chéloniens peuvent être spontanément réversibles. La récupération est cependant lente et peut atteindre 18 mois. Les troubles de la vision dus à des dommages par le froid répondent à une hospitalisation avec un traitement de soutien associée à une supplémentation soutenue, mais à faible dose de vitamine A (en faisant attention à ne pas entraîner une hypervitaminose, surtout chez les espèces terrestres).

Dans les autres cas, une intervention chirurgicale est le seul traitement efficace pour apporter à l’animal une réelle amélioration de sa qualité de vie. Les varanidés, par exemple, possèdent une excellente vue et l’utilisent comme leur sens premier pour chasser et éviter les prédateurs : leur prise en charge est médicalement et éthiquement indispensable.

Deux techniques sont possibles : la phaco-émulsification, standardisée chez les carnivores domestiques, ou l’extraction extracapsulaire manuelle (photos 10a à 10i) [3]. Ces interventions s’effectuent sous microscope. L’anesthésie générale suffit en général à induire une mydriase acceptable. La musculature de l’iris et des corps ciliaires étant striée, les mydriatiques parasympatholytiques n’ont aucun intérêt. Chez les reptiles possédant une lunette cornéenne, il est nécessaire d’inciser au préalable celle-ci, avant d’atteindre la cornée puis la capsule antérieure. Son épaisseur varie selon l’espèce et le stade de mue de l’individu. Elle peut être extrêmement solide et consistante, rendant le matériel de chirurgie ophtalmique inadapté. D’après notre expérience, il est plus judicieux d’opérer après la mue. En théorie, il est préférable de ne pas opérer juste avant celle-ci, puisqu’alors deux lunettes seraient à inciser, la nouvelle ayant déjà recouvert la cornée. La phaco-émulsification semble la technique la plus pertinente pour traiter les cataractes. Elle ne présente pas de difficultés particulières et diminue considérablement la taille de l’incision. Mais son coût, en termes d’équipement, de consommables et d’entretien, la rend inabordable dans beaucoup de situations, notamment dans des centres de sauvegarde ou des parcs zoologiques.

Conclusion

Les affections ophtalmologiques chez les reptiles sont variées. Même si les particularités spécifiques sont nombreuses, la démarche clinique reste la même : examen des annexes, puis du segment antérieur et du segment postérieur. Outre l’aspect clinique, une attention particulière doit être portée aux paramètres zootechniques. Enfin, inversement, tout animal inactif ou anorexique devrait être sujet à un examen ophtalmologique rigoureux.

Références

  • 1. Baines FM. Photo-kerato-conjunctivitis in reptiles. Proceedings of the AG ARK & ARAV. 1st International conference on reptile and amphibian medicine, Munich 2010;141-145.
  • 2. Bouhanna L. Pathologie de la membrane nictitante. L’Action Vétérinaire. Cahier Technique. 2000;1514.
  • 3. Chai N, Bouhanna L, Bouts T et coll. Cataracte bilatérale chez un varan des steppes : traitement par phaco-émulsification. Point Vét. 2012;322:55-57.
  • 4. Frye FL. Ophthalmic conditions. In: Reptile care an atlas of diseases and treatments. 2nd ed. Frye FL ed. T.F.H. Publications, Inc., Neptune City. 1991;329-344.
  • 5. Kern TJ. Exotic animal ophthalmology. In: Veterinary Ophthalmology. 3rd ed. Gelatt KN, ed. Lippincott/Williams & Wilkins, Philadelphia. 1999;1273-1305.
  • 6. Lawton MPC. Ophthalmology. In: Manual of reptiles. Beynon PH, ed. British Small Animal Veterinary Association, Gloucestershire. 1992;157-169.
  • 7. Millichamp NJ, Jacobson ER, Wolf ED. Diseases of the eye and ocular adnexae in reptiles. J. Am. Vet. Med. Assoc.1983;183 (11):1205-1212.
  • 8. Rival F. Reptiles. Dans : Atlas d’ophtalmologie des nouveaux animaux de compagnie. Vetnac Éditions. 2007;157-219.
  • 9. Schilliger L. Guide pratique des maladies des reptiles en captivité. Éditions MedCom, Paris. 2004;75-76.
  • (1) Le lecteur est invité à consulter les ouvrages de vulgarisation en terrariophilie pour connaître les normes de chaque espèce.

Conflit d’intérêts

Aucun.

ENCADRÉ 1
Principales particularités anatomiques oculaires communes chez la très grande majorité des reptiles

La diversité spécifique se traduit par une totale disparité des structures anatomiques. Des amphisbènes (squamates fouisseurs et aveugles) aux caméléons (présence de structures oculaires complexes), tous les intermédiaires sont permis. Quelques traits caractéristiques existent néanmoins :

- les yeux sont en position latérale ;

- la glande de Harder est toujours présente ;

- la musculature irienne est striée ;

- le réflexe consensuel est peu ou pas développé ;

- la rétine est avasculaire.

ENCADRÉ 2
Quand suspecter un trouble de la vision ?

→ Une détérioration de la vision peut avoir différentes causes :

- kératite, kératoconjonctivite (chlamydophilose, bactérioses, mycoses, mycoplasmoses, virales) ;

- traumatisme cornéen ;

- cataracte ou toute autre affection du cristallin ;

- affections métaboliques, hypovitaminose A, lipidose et toutes maladies hépatiques ;

- cicatrisation excessive ;

- dommages par le froid (tortues pendant l’hibernation), exposition excessive aux lampes à rayons ultraviolets (UV) ;

- affection du système nerveux central d’origine virale ou provoquée par la goutte viscérale [4-7].

→ Le diagnostic repose avant tout sur une étude rigoureuse de tous les paramètres zootechniques et sur la recherche d’une inactivité ou d’une affection générale alors que toutes les conditions d’entretien sont bonnes. Les photo-kérato-conjonctivites sont cependant sous-diagnostiquées : il importe de vérifier l’innocuité des lampes UV présentes, dont les longueurs d’ondes doivent être supérieures à 300 nm [1]. Les signes cliniques sont variables et dépendent de la cause primaire. Certains animaux restent immobiles et présentent, par exemple, des comportements alimentaires et/ ou locomoteurs anormaux. Une hyporéflexie (test à la menace, réflexe pupillaire) et/ ou des lésions oculaires peuvent être observées (hémorragie intra-oculaire, opacification cristallinienne, etc.). Tout animal inactif ou anorexique devrait être soumis à un examen ophtalmologique rigoureux.

→ La démarche thérapeutique passe par l’élimination de toutes les causes prédisposantes (notamment en vérifiant l’installation des lampes UV) et la révision des conditions d’entretien. Une température trop basse, par exemple, entraîne des troubles de la vision. Des lésions rétiniennes ont été observées chez Testudo sp. après des épisodes de gel. Le mécanisme exact n’a pas encore été décrit.

ENCADRÉ 3
Principales conditions d’entretien à vérifier auprès des propriétaires

→ L’état de santé des reptiles dépend intimement de la qualité de leur environnement et de leur alimentation. Une étude rigoureuse des conditions de maintenance d’un reptile présenté en consultation permet souvent de diagnostiquer l’origine du trouble constaté par les propriétaires. Dans une très grande majorité de cas, corriger des conditions de vie inadéquates optimise l’efficacité du traitement, voire la guérison de l’animal. La première étape d’une consultation doit donc être consacrée à l’analyse des conditions d’hébergement. Ces dernières sont spécifiques, souvent très différentes d’une espèce à une autre.

→ Avant de recevoir l’animal, il est vivement conseillé au praticien de bien se renseigner sur ses besoins vitaux en termes de température (sa zone optimale thermique), d’hygrométrie, de rythme nycthéméral, d’intensité lumineuse et de besoins nutritionnels.

→ Les principaux paramètres techniques à vérifier sont ensuite passés en revue :

- le terrarium est-il suffisamment grand(1). Habituellement, la longueur du terrarium doit être égale aux deux tiers de la longueur totale du serpent ;

- outre une température adéquate, le terrarium présente-t-il une mosaïque thermique avec des points chauds et des points froids adaptés ?

- le rythme nycthéméral est-il bien respecté  ? Les ampoules et tubes à rayons ultraviolets B sont-ils contrôlés et régulièrement changés ?

- le bac d’eau est-il adapté aux mœ;urs de l’espèce L’eau est-elle changée tous les jours ?

- le terrarium est-il bien ventilé Cela est particulièrement important pour des espèces tropicales humides ;

- le terrarium est-il facile à nettoyer ?

- un déparasitage de l’environnement est-il effectué régulièrement ?

- le substrat est-il suffisant pour des espèces fouisseuses ?

- la hauteur de l’abri et les branchages sont-ils suffisants pour des espèces arboricoles ?

- le nombre de cachettes est-il suffisant ?

ENCADRÉ 4
Hypovitaminose A

L’hypovitaminose A se rencontre chez toutes les espèces de tortues (photo 3). Les tortues aquatiques et semi-aquatiques y sont prédisposées, particulièrement les tortues juvéniles (épuisement des réserves du vitellus après 6 mois). Une déficience en vitamine A induit une métaplasie squameuse et une dégénérescence des surfaces épithéliales d’un grand nombre d’organes ou de tissus comme les conjonctives, les gencives, les conduits pancréatiques, les tubules rénaux, la peau, les alvéoles pulmonaires, etc. Cela explique la variété des signes cliniques [6, 7]. L’hypovitaminose A est surtout due à un régime alimentaire hyperprotidique carencé en rétinol : régime à base de viande ou de filet de poisson, de crevettes, etc. Chez les tortues terrestres, l’affection est surtout secondaire à des déficiences alimentaires générales ou à une anorexie prolongée. Elle se présente rarement comme une entité pathologique isolée.

→ Signes cliniques associés

La clinique est variée : blépharœ;dème bilatéral (mais pas absolument symétrique), rhinite, affection du système respiratoire profond, apathie, léthargie, anorexie avec des complications de blépharite, kérato-conjonctivites, anasarque, insuffisance rénale [4-7]. Les tortues aquatiques et semi-aquatiques présentent surtout des signes oculaires.

→ Traitement

Le traitement passe par une correction du régime alimentaire : ration ménagère équilibrée (pudding), granulés équilibrés pour tortues aquatiques, complémentés par des dés de foie. Pour les herbivores, des végétaux riches en caroténoïdes sont à proposer : carotte, pissenlit, melon, patate douce. Chez les tortues anorexiques, une alimentation entérale est nécessaire, par sondage gastrique ou par sonde de pharyngostomie.

Le traitement spécifique est la vitaminothérapie : apporter 300 (lésions modérées) à 2 000 (lésions sévères) UI/kg, trois fois à 1 semaine d’intervalle par voie orale (Vita Reptiles®, huile de foie de morue, etc.) ou 300 à 1 000 UI/kg en injection intramusculaire, deux fois à 15 jours d’intervalle (Troivit®, Vita-veto 525®).

Les affections concomitantes sont prévenues par l’application de pommades ophtalmiques antibiotiques. Celles-ci sont utiles lors de blépharite et de kérato-conjonctivite, ainsi que pour traiter les affections respiratoires (rhinites, pneumonies).

Points forts

→ Connaître les particularités anatomiques de l’animal traité est nécessaire avant tout examen clinique.

→ Toute affection ophtalmologique doit inciter à rechercher une maladie sous-jacente et/ou des conditions environnementales incorrectes.

→ Les conjonctivites et kératites sont souvent l’expression de syndromes généraux.

→ Le recours à un traitement chirurgical est fréquent et peut nécessiter l’intervention d’un spécialiste en ophtalmologie.

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