INFECTIOLOGIE
Fiche
Auteur(s) : Coralie Bertolani
Fonctions : CHV Frégis, service de médecine interne
43, avenue Aristide-Briand
94110 Arcueil
La leucose féline est une affection due à un rétrovirus, dont le mode de réplication a des conséquences cliniques particulières.
L’agent pathogène de la leucose féline est un virus à ARN de la famille des rétrovirus (gammarétrovirus). La transmission s’effectue de façon horizontale ou verticale. Le diagnostic de certitude peut être réalisé grâce à un test Elisa rapide ou à une analyse par polymerase chain reaction (PCR). Le traitement vise principalement à maîtriser les infections co-induites, tandis que l’interféron félin ω semble prometteur pour prendre en charge l’infection virale.
Deux modes de transmission sont possibles pour le virus leucémogène. La transmission horizontale s’effectue par la salive, dans laquelle la concentration virale est supérieure à celle du plasma. Les voies les plus efficaces de contamination sont le léchage ou le partage des gamelles et des litières. La transmission verticale de la mère aux chatons est possible lorsque celle-ci est virémique, par voie transplacentaire ou par léchage de ses petits par la chatte (photo). Le virus entre en contact avec l’organisme par la voie oro-nasale et se réplique au sein du tissu lymphoïde amygdalien. Ensuite, selon son immunité, l’animal peut circonscrire et éliminer le virus, ou devenir virémique et développer la maladie [2, 3]. Pour se répliquer, l’agent pathogène doit intégrer son matériel génétique dans le génome des cellules cibles de l’hôte qui incluent les lymphocytes, les cellules myéloïdes et épithéliales en division rapide. Les conséquences cellulaires de cette intégration génomique peuvent être multiples. Des phénomènes de mutagenèse insertionnelle peuvent survenir : l’effet carcinologique par l’activation d’oncogènes est le plus connu, avec la formation de lymphomes ou de leucémies mais des défauts de maturation des cellules sanguines ou encore leur dysfonctionnement sont aussi possibles. Ainsi, l’infection par le virus de la leucose s’exprime parfois par des cytopénies périphériques : des anémies, des neutropénies persistantes ou cycliques, des troubles plaquettaires. Il existe certains syndromes plus rares comme l’entérite associée au FeLV, des troubles de la reproduction, des neuropathies (sans évidence tumorale) et des hépatopathies (nécrose hépatique).
Une partie du génome inséré dans les cellules hôtes code pour des protéines structurelles virales, notamment pour p27. Cette protéine est mise en évidence par les tests Elisa utilisés pour établir le diagnostic chez les animaux virémiques. Le résultat de cet examen est lisible en quelques minutes. En cas d’absence de production active de particules virales (dans les infections latentes, par exemple), il peut être négatif. La réalisation d’une analyse par PCR, lors de suspicion clinique élevée, et de test Elisa négatif est alors recommandée [2]. Bien plus sensible, la PCR doit être interprétée avec prudence car une contamination au cours du prélèvement, de l’acheminement ou de la réalisation de l’analyse peut conduire à un faux positif. De plus, un test négatif signifie que l’animal n’est pas virémique au moment du prélèvement, mais ne garantit pas que l’organisme entier est exempt de virus.
Le traitement de la leucose féline vise principalement à lutter contre la maladie induite par le virus (chimiothérapie anticancéreuse, par exemple) et les co-infections qui peuvent survenir. En ce qui concerne le traitement antiviral, de nombreuses recherches sont en cours. Le développement d’agents antiviraux et d’immunomodulateurs ces dernières années semble prometteur. Le seul produit pour lequel des résultats encourageants ont été observés, dans le cas de la leucose féline, est l’interféron félin ω (Virbac®) à une dose de 1 million d’unités/kg, par voie sous-cutanée, pendant 5 jours lors du diagnostic, puis répétée 2 semaines et 2 mois plus tard [1]. In vitro, l’interféron inhibe la réplication virale. In vivo, la durée de vie de chats FeLV-positifs qui reçoivent la dose citée serait supérieure à celle du groupe non traité. Cependant, l’effet antiviral réel est incertain car l’augmentation de la survie peut être liée à la diminution des co-infections.
Il existe un grand risque de transmission du FeLV lorsque plusieurs chats habitent ensemble. Il est recommandé de vacciner tous les ans les chats à risque (qui sortent ou sont en contact avec un chat FeLV-positif) afin de renforcer leur immunité et de prévenir au maximum une infection par le virus [1].
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