CANCÉROLOGIE BOVINE
Thérapeutique
Auteur(s) : Béatrice Bouquet
Fonctions : 8, rue des Déportés
80220 Gamaches
Les options thérapeutiques face à ces “cancers” fréquents reflètent un peu l’évolution des temps en médecine vétérinaire rurale.
Une étude américaine récente remet au goût du jour la “simple” exérèse chirurgicale, c’est-à-dire l’énucléation pour la forme oculaire, pratiquée chez l’animal debout [5]. L’accent est mis sur le devenir des bovins ainsi traités (53 cas opérés à l’université du Kansas de 1998 à 2006). Une seule récidive est observée (sans doute sous-estimée), sans résection étendue, des nœuds lymphatiques régionaux par exemple (comme autrefois conseillé) [1]. Les complications infectieuses sont à gérer, mais n’empêchent pas les retours en production.
La confiance revenue dans la chirurgie va peut-être rasséréner les praticiens qui ont vu disparaître de l’arsenal thérapeutique les extraits de Mycobacerium chelonœ (M.CH®) [2]. Sous diverses formes (y compris par le biais de complémentations), l’immunothérapie avait en effet ses adeptes pour stabiliser ces carcinomes d’évolution lente, notamment en relais d’une intervention [2, 6].
Dans la même optique, l’avenir est aussi peut-être à des approches thérapeutiques médicales transposées de la médecine humaine et équine : les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase (cox)-2 semblent efficaces [4]. La cox-2 intervient dans la production de prostaglandines qui contrôlent la croissance cellulaire, et le développement et la progression des cancers. En médecine vétérinaire, le firocoxib est disponible, avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) ostéo-articulaire chez les équins (Equioxx®), mais il dispose d’une limite maximale de résidus (LMR, temps d’attente forfaitaire de 28 jours).
Ces approches individuelles et curatives peuvent aussi être jugées dépassées, et un abord préventif et global est à préférer : gestion des virus dont l’implication étiologique est suspectée (rhinotrachéite infectieuse bovine [IBR], papillomavirus) ou de l’exposition au soleil, car il s’agit d’un cancer “actino-dépendant” [3]. Plus en amont encore, des choix génétiques sont à effectuer, des races étant plus exposées que d’autres (celles sans pigmentation péri-oculaire : montbéliarde en France), et, au sein d’une même race, certains individus se révélant plus sensibles [2, 3].
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Découvrez en avant-première chaque mois le sommaire du Point Vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire