Alimentation du chaton pendant la période de croissance de 2 à 6 mois - Ma revue n° 019 du 01/01/2019 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 019 du 01/01/2019

NUTRITION

Spécificités de l’animal pédiatrique

Auteur(s) : Marianne Diez*, Marjorie Dequenne**, Valérie Jergeay***

Fonctions :
*PhD, Dipl. ECVCN
Faculté de médecine vétérinaire, ULiège
Unité de nutrition des animaux
de compagnie
Département de gestion vétérinaire
des ressources animales
6, avenue de Cureghem
4000 Liège (Belgique)

Estimer les besoins énergiques d’un chaton, savoir choisir un aliment et déterminer les quantités à distribuer permet de mettre en place de bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge.

Contrairement à celle du chiot, la croissance du chaton est plutôt régulière. Dans la plupart des races, un dimorphisme sexuel est observé [12]. L’une des données essentielles à prendre en compte dans la gestion alimentaire de la période de croissance du chaton, en regard de la fréquence du surpoids et de l’obésité chez le chat (plus de 30 % de la population féline), est le lien de causalité entre les deux : les paramètres qui ont une incidence sur la croissance du jeune affectent aussi le risque d’obésité chez l’animal adulte (encadré 1). C’est le cas notamment de l’inactivité, de l’alimentation ad libitum, de la distribution d’un aliment sec à volonté et de la présence de plusieurs animaux dans le foyer. Au-delà du rationnement énergétique ou de l’apport nutritionnel au sens strict, il apparaît également pertinent de discuter des effets de la stérilisation et des habitudes alimentaires qui influencent fortement la santé des animaux tout au long de leur vie.

CROISSANCE DU CHATON

La plupart des courbes de croissance publiées reposent sur des pesées réalisées chez des chats qui vivent en colonie dans des instituts de recherche [3]. Les données ne sont donc connues que chez les chats “domestiques” (qui sont l’objet de nombreuses études) et chez quelques races utilisées en expérimentation animale et dans des conditions de vie particulières. De plus, pour un suivi optimal, le chaton devrait théoriquement être pesé et mesuré avec une toise et un mètre : les deux paramètres à suivre sont la taille (hauteur au garrot) et la longueur (de la truffe à la base de la queue) de l’animal [15]. En pratique, les courbes de suivi disponibles ne concernent que le poids. En dehors des facteurs comme l’alimentation et l’état sanitaire (la vermifugation, par exemple), la croissance du chaton est influencée par plusieurs facteurs.

– Le genre : un dimorphisme sexuel est observé chez les chats de colonies (domestiques) et dans plusieurs races, les mâles étant plus lourds que les femelles à partir de 12 semaines (à l’exception des races siamois, sacré de Birmanie et persan). Cette différence est particulièrement visible chez les chats de race de grande taille [12].

– La race : les chatons de grand format affichent un gain de poids relatif plus important que ceux de petite taille.

– La stérilisation : juvénile (vers 6 mois) ou précoce (avant 3 mois), elle affecte fortement les besoins énergétiques, le comportement alimentaire et le métabolisme [1].

– Le mode alimentaire : la plupart des chats sont nourris ad libitum, ce qui est déconseillé chez les animaux stérilisés (encadré 2). Idéalement, il est conseillé de distribuer des quantités de nourriture limitées à celles nécessaires pour couvrir les besoins d’entretien journaliers (BEJ), afin de prévenir l’obésité. Habituer le chaton au rationnement strict dès le sevrage permet d’éviter d’amorcer ce changement de manière tardive, avec les conséquences comportementales que cela peut impliquer (miaulements intempestifs, vol de nourriture, etc.) (photo 1).

ESTIMATION DES BESOINS ÉNERGÉTIQUES

Les BEJ sont exprimés en kcal d’énergie métabolisable (EM) et ils incluent toutes les sources alimentaires (tableau 1). Une version simplifiée du calcul des BEJ, utilisée dans le tableau 1, repose sur la formule suivante [13] : BEJ = 100 × P0,67 × 6,732* (e-0,189 × Pchaton/Padulte – 0,66).

Le chaton est préalablement pesé, sur une balance pédiatrique pour plus de précision, et son poids adulte est évalué d’après son format racial.

Les BEJ sont ensuite modulés si l’animal est stérilisé. Selon l’âge de la stérilisation, les apports énergétiques journaliers sont diminués de 24 % (stérilisation précoce) à 33 % (stérilisation vers 6 mois) [7]. Dans ce dernier cas, la transition vers un aliment pour chat stérilisé est recommandée et d’autant plus importante que l’activité du chaton est faible.

Le poids corporel adulte attendu est atteint vers 40 semaines d’âge, à l’exception du maine coon ou du chat des forêts norvégiennes qui ne l’atteignent que vers 12 à 14 mois [7]. Une fois ce poids atteint, une allocation énergétique journalière, variant de 50 kcal/kg de poids corporel adulte (individus sédentaires et stérilisés) à 90 kcal/kg de poids corporel adulte (mâle entier actif), est appliquée.

CHOIX DE L’ALIMENT

Un choix complexe

La sélection d’un aliment de croissance pour un chaton exige de pondérer les besoins spécifiques liés à l’âge selon le statut de stérilisation de l’animal et son mode de vie. De plus, les recommandations nutritionnelles de référence chez le chat – émises en 2006 dans le NRC Nutrient requirements of dogs and cats – sont issues de résultats obtenus après des épreuves tests, avec des rations contenant des matières premières alimentaires parfois très différentes, en termes de qualité et de digestibilité, de celles employées dans l’industrie du petfood [13]. Il convient donc de moduler à la hausse ces recommandations officielles d’au moins 20 %, afin d’éviter toute carence pouvant découler de cette différence qualitative.

Teneurs en nutriments essentiels

Une attention particulière doit être portée aux apports en nutriments essentiels : les protéines d’origine animale doivent représenter au minimum 19 % de l’aliment, afin de couvrir les besoins importants du chaton en acides aminés soufrés [10]. Les matières grasses doivent fournir des apports suffisants en acides gras essentiels : au moins 0,01 % de la matière sèche (MS) pour les acides docosahexaénoïque (DHA) et eicosapentaénoique (EPA), indispensables au développement neuronal, rétinien et auditif [13, 14].

Concernant la teneur en sodium, l’objectif de teneur globale de la ration varie de 0,5 à 0,7 %, ce qui correspond à un apport de 1,3 à 1,8 % de sel par kilo de MS, afin de stimuler la boisson. Les apports en énergie d’origine glucidique doivent être inférieurs à 45 % de la MS (tableau 2).

Impact de la stérilisation

La stérilisation affecte les systèmes de régulation du métabolisme lipidique et glucidique et favorise la prise de poids [2, 4, 11]. Chez un chaton stérilisé, il convient donc de trouver un juste milieu en termes de composition alimentaire, afin de combler les besoins de l’animal en croissance, prévenir l’obésité et assurer une satiété optimale (photo 2).

Pour combler les besoins énergétiques élevés nécessaires à un développement optimal et minimiser le volume des repas, un aliment dont la densité énergétique est supérieure à 4 000 kcal EM/kg de MS est recommandé. Les apports en fibres brutes doivent être d’environ 1 % de la MS de l’aliment, afin d’optimiser la digestibilité de la ration. Cependant, en cas de stérilisation (et/ou de sédentarité), la restriction énergétique est nécessaire pour maintenir une note d’état corporel optimale. Pour éviter en même temps un manque de satiété, un aliment contenant un taux de fibres brutes plus élevé (supérieur à 2 % MS) est choisi, avec des apports en matières grasses limités (nous recommandons qu’ils soient inférieurs à 15-20 % MS). Cela permet de diminuer la concentration énergétique de l’aliment et de distribuer ainsi des rations plus copieuses, tout en prévenant le surpoids.

Aliments “naturels”

Les aliments dit “naturels” doivent être utilisés avec précaution (encadré 3). Ils risquent de contenir beaucoup de fibres qui peuvent perturber l’absorption de la taurine. Il existe aussi des aliments végétariens ou même vegan à proscrire pour de multiples raisons : les apports nutritionnels sont déficients et leur manque d’appétence peut conduire à une baisse d’ingestion importante et, par conséquent, à une malnutrition protéino-énergétique (par exemple, les chatons, peu friands de poussins d’un jour, peuvent bouder leur gamelle et ne pas s’alimenter suffisamment). Une alimentation vegan, chez un chaton, pose encore plus de problèmes que chez un chat adulte en raison de besoins accrus en période de croissance. Des cas extrêmes d’alimentation à base de viande crue, potentiellement à l’origine de carences en calcium, sont également rencontrés (encadré 4, photos 3a et 3b) [6]. Par ailleurs, les propriétaires doivent être avertis que l’ajout à un régime équilibré de viande crue, ou de tout autre aliment non complet, revient à le déséquilibrer.

Aliments secs et/ou humides ?

Les habitudes alimentaires sont généralement acquises assez tôt, c’est pourquoi une alimentation mixte et diversifiée doit être privilégiée dès la fin du sevrage, en offrant à la fois des aliments humides et secs. En effet, il n’est pas rare que des chats adultes n’acceptent que des croquettes ou que des pâtées, ce qui pose problème dans certaines situations (par exemple, un chat traité pour des urolithiases et refusant un aliment humide). Offrir une alimentation mixte au chaton permet de rendre l’adulte plus tolérant aux différentes textures alimentaires.

QUANTITÉS JOURNALIÈRES ET MODALITÉS DE DISTRIBUTION

Les quantités journalières à administrer sont calculées en divisant les BEJ (kcal EM/jour) par la concentration énergétique de l’aliment (kcal EM/kg ou par 100 g). Le résultat correspond à la quantité quotidienne.

L’apport en eau fait l’objet d’un soin particulier pour limiter le risque d’urolithiase [8]. Différentes solutions existent pour inciter un chaton à boire (encadré 5). Dans ce cadre, le fractionnement des repas est primordial : plus le chaton est jeune, plus le nombre de repas doit être multiplié (nous recommandons jusqu’à 6 repas par jour). Chez le chat, le fractionnement favorise en effet l’émission d’une urine acide et stimule la consommation d’eau [9].

Lors de changement alimentaire, une transition de 10 jours au minimum est recommandée (encadré 6).

Le vétérinaire, par son rôle de conseil, doit inciter le propriétaire à stimuler l’activité de son animal, en particulier chez les chatons stérilisés ou sédentaires. De même, les dispositifs qui ralentissent l’ingestion peuvent se révéler utiles en parallèle. Encourager le jeu contribue également à prévenir l’obésité, l’ennui et le stress. L’aménagement de l’espace est un autre point clé : il est notamment indiqué d’éloigner le coin repos de la litière et de la gamelle, de multiplier les points d’alimentation, de combiner des modules en trois dimensions ou des parcours “obligés” pour stimuler l’exercice et favoriser le bien-être.

Conclusion

Contrairement au chien, les troubles de la croissance sont moins fréquents chez le chat nourri avec un aliment complet et équilibré. Néanmoins, la période de croissance du chaton est cruciale pour la mise en place de bonnes habitudes alimentaires en particulier s’il est stérilisé et/ou sédentaire, donc sujet à l’excès pondéral et aux calculs urinaires.

Références

  • 1. Allaway D, Gilham MS, Colyer A et coll. Metabolic profiling reveals effects of age, sexual development and neutering in plasma of young male cats. PLoS One. 2016;11 (12):e0168144.
  • 2. Belsito KR, Vester BM, Keel T et coll. Impact of ovariohysterectomy and food intake on body composition, physical activity and adipose gene expression in cats. J. An. Science. 2009;87 (2):594-602.
  • 3. Cave NJ, Bridges JP, Weidgraaf K et coll. Nonlinear mixed models of growth curves from domestic shorthair cats in a breeding colony, housed in a seasonal facility to predict obesity. J. Anim. Physiol. Anim. Nutr (Berl). 2018;102 (5):1390-1400.
  • 4. Crane SW. Occurrence and management of obesity in companion animals, J. Small Anim. Pract. 1991:6-32.
  • 5. Fediaf. Code of good labelling practice for pet food. Revised version 1/10/2018. 69p, document consulté le 1/4/2019. http://www.fediaf.org/self-regulation/labelling.html
  • 6. Hamper BA, Bartges JW, Kirk CA. Evaluation of two raw diets versus a commercial cooked diet on feline growth. J. Feline Med. Surg. 2017;19 (4):424-434.
  • 7. Hand MS, Thatcher CD, Remillard RL, Roudebush P eds. Small animal clinical nutrition, 5th edition, Topeka Kansas, Mark Morris Institute, 1314p.
  • 8. Jukes A, Lui M, Morton JM et coll. Associations between increased body condition score, bodyweight, age and breed with urethral obstruction in male castrated cats. Vet. J. 2019;244:7-12.
  • 9. Kirschvinck N, Lhoest E, Leemans J et coll. Effects of feeding frequency on water intake in cats. J. Vet. intern. Med. 2005;277.
  • 10. MacDonald ML, Rogers QR, Morris JG. Nutrition of the domestic cat, a mammalian carnivore. Ann. Rev. Nutr. 1984;4:521-562.
  • 11. Martin LJM, Siliart B, Dumon HJW, Nguyen P. Spontaneous hormonal variations in male cats following gonadectomy. J. Feline Med. Surg. 2006;8 (5):309-314.
  • 12. Moik K, Kienzle E. Birth. Weight and postnatal growth of pure-bred kittens. Br. J. Nutr. 2011;106 Suppl. 1:S32-S34.
  • 13. NRC. National Research Council. Nutrient requirements of dogs and cats. National Academic Press, Washington DC. 2006:398p.
  • 14. Pawlosky RJ, Denkins Y, Ward G, Salem N. Retinal and brain accretion of long-chain polyunsaturated fatty acids in developing felines: the effects of corn oil-based maternal diets. Am. J. Clin. Nutr. 1997;65 (2):465-472.
  • 15. Witzel AL, Kirk CA, Henry GA et coll. Use of a morphometric method and body fat index system for estimation of body composition in overweight and obese cats. Javma. 2014;244 (11):1285-1290.

Conflit d’intérêts

Aucun.

ENCADRÉ 1 : Facteurs de risque d’obésité

Une étude rétrospective incluant 146 chatons de colonies (c’est-à-dire “domestiques”) a tenté d’identifier des facteurs précoces prédisposant à l’obésité de l’adulte, en prenant en compte différents paramètres jusqu’à l’âge de 9 ans. Trois facteurs significatifs sont distingués : le genre (mâle en l’occurrence), le poids à 15 semaines et une naissance en photopériode croissante. En revanche, les facteurs maternels (poids de la mère à la saillie et à la mise bas), le poids à la naissance et la taille de la portée ne semblent pas influencer le risque d’obésité [3]. La trajectoire vers le surpoids serait donc déterminée tôt dans la vie du chat et une intervention précoce, comme rationner strictement avec un aliment modérément dense en énergie, apparaît essentielle en prévention de ce risque.

ENCADRÉ 2 : Éviter l’alimentation ad libitum

L’alimentation à volonté est déconseillée chez le chat. Les propriétaires doivent être avertis des conséquences et conseillés pour qu’ils comprennent pourquoi et comment l’éviter.

– Expliquer la différence entre l’alimentation à volonté et plusieurs petits repas d’une quantité fixée.

– Demander de peser précisément la ration journalière sèche (découper le gobelet doseur à la hauteur fixée pour éviter tout débordement) et de la conserver dans un récipient. Cette ration est à diviser en plusieurs petits repas de 5 à 10 g, répartis au cours de la journée.

– Utiliser des dispositifs efficaces de nourrissage individuel (par exemple des gamelles automatiques avec détection du transpondeur).

– Face à l’argument d’un manque de satiété lors de la distribution d’une ration fixe de croquettes, proposer une alimentation partiellement sous forme humide, voire ajouter des légumes (courgettes ou haricots verts cuits) pour les cas les plus réfractaires.

ENCADRÉ 3 : Définition d’un aliment “naturel”

Un aliment composé dit “naturel” ne peut contenir que des ingrédients qui n’ont subi que des traitements physiques (mouture, congélation, concentration, extrusion). Ainsi, sont exclus de cette catégorie les traitements chimiques, les organismes génétiquement modifiés et les vitamines et oligo-éléments de synthèse. Il est permis de faire état de certains ingrédients naturels dans un aliment composé qui ne l’est pas dans son ensemble. Par exemple, tel aliment « contient des extraits naturels de plantes » [5]. Pour produire des aliments complets extrudés, comme les croquettes, il est difficile de ne pas recourir à des additifs de synthèse tels que les vitamines et les antioxydants.

ENCADRÉ 4 : Cas clinique d’hyperparathyroïdie nutritionnelle

Deux chatons des forêts norvégiennes âgés de 4 mois, un mâle et une femelle issus de la même portée, sont présentés par leur éleveur pour des troubles locomoteurs sur les membres postérieurs. La femelle se déplace à petits pas et de façon plantigrade. Une démarche similaire est apparue chez le mâle une semaine après la femelle. Les examens radiologiques mettent en évidence une ostéopénie généralisée, avec de multiples fractures pathologiques secondaires et des déformations osseuses. Le bilan sanguin montre une diminution de la concentration en calcium total et ionisé, en vitamine D, ainsi qu’une augmentation des teneurs en phosphates et en parathormone. Le diagnostic d’hyperparathyroïdie secondaire d’origine nutritionnelle est établi sur la base de ces résultats.

Les commémoratifs font état d’une seconde mise bas dystocique (césarienne justifiée par une atonie utérine) chez la mère. Dans cet élevage familial, les animaux étaient auparavant nourris avec des croquettes de reproduction/croissance, jusqu’à l’introduction de viande rouge dans la ration. Au fil du temps, les chats de cet élevage ont reçu de plus en plus de viande rouge au détriment des croquettes (ratio énergétique estimé à 90/10). Cependant, ces dernières ont toujours été laissées à leur disposition, l’éleveur les considérant comme des “aliments de sécurité”. Par conséquent, depuis le sevrage, les chatons sont carencés en calcium, en vitamine D et en d’autres nutriments essentiels car ils se nourrissent presque exclusivement de viande rouge. Ainsi, la radiographie montre notamment une faible minéralisation osseuse qui explique les troubles orthopédiques. Selon l’éleveur, les chatons refusent les croquettes, ils ont pourtant mangé toutes celles proposées durant la consultation.

Pour corriger leur alimentation, une ration ménagère et des croquettes pour chatons sont combinées, dans un rapport énergétique de 50/50. Les animaux sont revus un mois plus tard : la femelle a grossi de 340 g, les symptômes locomoteurs ont presque disparu et le bilan phospho-calcique est dans les normes. Les séquelles sont donc assez limitées. Le traitement ne comportait pas de forme injectable de vitamine D en raison de la difficulté de son dosage et du risque d’hypervitaminose D. La dose du complément minéralo-vitaminé ajouté à la ration ménagère a été doublée durant un mois.

Points forts

→ La prise en charge alimentaire du chaton sevré passe par le recours systématique à un plan de rationnement en quatre points, incluant l’estimation des besoins énergétiques, le choix d’un aliment complet et équilibré, le calcul des quantités journalières à distribuer et les modalités alimentaires.

→ La mise en place de bonnes habitudes dès le sevrage permet de prévenir les nombreux troubles associés à une alimentation non adaptée, en particulier le surpoids, voire l’obésité après la stérilisation, mais aussi les urolithiases.

→ L’alimentation à volonté doit toujours être découragée.

→ La multiplication des repas favorise l’activité et l’abreuvement et, dès lors, contribue à prévenir les calculs urinaires.

ENCADRÉ 5 : Apprendre à un chaton à boire suffisamment

Pour encourager un chaton à boire, il existe plusieurs astuces :

– disposer plusieurs bols ou gamelles avec différents types d’eaux (minérale, du robinet, de source) afin de déterminer ses préférences ;

– offrir également de l’eau de pluie (filtrée si elle est sale) ;

– certains animaux préfèrent l’eau en mouvement (fontaine, robinet) ;

– mettre l’eau à disposition dans un aquarium contenant des objets de couleurs (pierres, billes) ;

– diviser la ration alimentaire en de multiples petits repas.

Attention aux accidents liés à l’ingestion d’eau dans les soucoupes ou les vases contenant des plantes toxiques (muguet ou lys, par exemple).

ENCADRÉ 6 : Opérer une transition alimentaire en postsevrage

Pour effectuer une transition alimentaire progressive entre l’alimentation maternelle lactée et celle choisie après le sevrage, il est conseillé d’introduire progressivement l’aliment solide humidifié au préalable ou sous la forme d’une bouillie lactée (mélange de lait de substitution et d’un aliment sec).

Cela permet d’éviter un changement brutal de texture pouvant conduire à un refus alimentaire. L’accoutumance progressive limite ainsi l’impact du stress du sevrage sur la consommation de nourriture. Il est indispensable de débuter cette transition dès la fin de la 3e semaine de vie des chatons, afin de satisfaire des besoins énergétiques liés à la croissance qui sont en constante augmentation et qui ne peuvent plus être comblés à 100 % par l’alimentation maternelle. Ainsi, à 2 mois, un chaton doit être sevré et se nourrir d’aliments solides (humides et secs).

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