Moderniser l’endocrinologie clinique chez les carnivores domestiques - Ma revue n° 018 du 01/01/2018 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 018 du 01/01/2018

Éditorial

Auteur(s) : Laetitia Jaillardon

Fonctions : DMV, PhD, Dip. ECVCPmaître de conférences en pathologie clinique
responsable LDHVet-LabOniris
École nationale vétérinaire agroalimentaire
et de l’alimentation Nantes Atlantique-Oniris
LDHVet- LabOniris
CS 50707
44307 Nantes Cedex 3

Le siècle dernier a vu naître l’endocrinologie clinique en médecine vétérinaire. Edward Feldman, Jan Mol et Mark Peterson sont autant de précurseurs qui ont décrit les premières maladies endocrines chez les carnivores domestiques, dont la maladie de Cushing, l’acromégalie et les affections thyroïdiennes.

Depuis, les connaissances ont largement évolué. Elles dépassent la notion selon laquelle une endocrinopathie est le résultat d’une lésion primaire d’une glande endocrine. Les hormones assurant la coordination et l’harmonisation des organismes animaux, il est établi aujourd’hui que les dysendocrinies ne sont pas toujours dues à des lésions des tissus endocrines, mais relèvent souvent de multiples dérégulations hormonales. Ces dysendocrinies résultent d’une adaptation des systèmes neuro-endocriniens pour assurer au mieux l’homéostasie et répondre à de nombreux stimuli susceptibles de perturber les fonctions vitales.

L’accroissement exponentiel des connaissances en endocrinologie se traduit par la découverte régulière de nouvelles hormones et de leurs effets. Dans le même temps, le vieillissement des populations animales et l’importance de la médecine gériatrique ont érigé l’endocrinologie au rang non plus de discipline sectorisée de la médecine, mais de spécialité qui englobe toutes les fonctions de l’organisme.

Les dysendocrinies fonctionnelles sont aujourd’hui bien décrites, et constituent un réel challenge diagnostique en médecine, tant humaine que vétérinaire. De sérieux enjeux thérapeutiques en découlent. C’est à ce challenge que les vétérinaires praticiens sont confrontés, puisqu’il est parfois très complexe de différencier une maladie endocrine primaire d’une dysendocrinie fonctionnelle. La meilleure solution thérapeutique doit être proposée, en prenant soin de mettre en regard, d’un côté, le propriétaire, sa motivation, ses moyens financiers et sa sensibilité et, de l’autre, l’animal et son confort de vie. Pour cela, la prise en compte individuelle de la balance bénéfices/risques est indispensable, dans un objectif d’efficacité sans prise de risque inconsidérée.

C’est toute la vocation de ce numéro spécial, qui aborde la complexité des régulations hormonales, tout en restant pratique et applicable en clientèle, grâce à des articles clairs et richement illustrés.

Je remercie tous les auteurs qui ont accepté de participer à cet ouvrage en apportant une vision nouvelle de l’endocrinologie, à travers des notions récentes qui ne sont actuellement pas défendues de façon universelle par la communauté scientifique. Toute ma reconnaissance va également aux vétérinaires praticiens qui, au cours de nos échanges réguliers et des réponses à nos enquêtes, font évoluer l’endocrinologie vétérinaire grâce à la mise au point de nouveaux tests d’exploration ou à l’évaluation de nouveaux protocoles thérapeutiques.

Enfin, je tiens à remercier l’équipe du Point Vétérinaire et tout particulièrement Clémentine Kervinio, sans laquelle ce numéro spécial n’aurait pu paraître. Nous espérons que vous prendrez plaisir à découvrir cet ouvrage et qu’il vous permettra de moderniser votre vision de l’endocrinologie. Nous vous souhaitons une excellente lecture !

Remerciements

La rédaction du Point Vétérinair e adresse ses plus vifs remerciements à Laetitia Jaillardon pour son grand investissement et sa brillante coordination, ainsi qu’à l’ensemble des auteurs et des relecteurs de ce numéro : Camille Bismuth, Pierre Boyé, Miguel Campos, Amandine Drut, Jérôme Gagnon, Julie Gallay-Lepoutre, Annick Hamaide, Juan Hernandez, Fani Hovhannessian, Jérémie Korchia, Émilie Krafft, Rodolfo Oliveira Leal, Charly Pignon, Mathilde Porato, Benoît Rannou, Daphné Rochel, Émilie Rosset, David Sayag, Brigitte Siliart, Nicolas Soetart.

Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr