Mode d’emploi pour ne pas ramener des parasites de voyage - La Semaine Vétérinaire n° 2082 du 06/06/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2082 du 06/06/2025

Prévention

ANALYSE CANINE

Auteur(s) : Par Tanit Halfon

L’Esccap a publié en mai 2025 un tout nouveau guide sur les précautions médicales à prendre face à un animal de compagnie qui voyage ou en revient. Pour ceux importés destinés à rester sur le territoire, des tests de dépistage sont à prévoir.

Le voyage avec un animal de compagnie ne s’improvise pas. Au-delà des obligations réglementaires, il faut aussi prendre en compte les risques sanitaires, notamment parasitaires. Ce sujet a fait l’objet d’un tout nouveau guide de la part de l’European Scientific Counsel Companion Animal Parasites (Esccap), publié en mai 2025 à destination des vétérinaires praticiens*. Il vise à donner des conseils pour les animaux qui voyagent mais aussi ceux qui rentrent sur le territoire.

Évaluer le risque

Pour les premiers, les experts rappellent l’importance de bien obtenir tout l’historique du voyage, incluant sa durée, les différentes régions qui seront visitées et les expositions potentielles. Pour ce dernier point, trois grandes catégories de risque doivent être prises en compte : la transmission par piqûre de tiques ou de moustiques, par prédation et par consommation de viande ou d’abats crus. Parmi les points saillants, un traitement préventif contre les tiques, caractérisé par des effets répulsifs et acaricides, est toujours nécessaire, y compris si l’animal est vacciné contre certaines des maladies transmises par ces parasites. Il est à prévoir avant, pendant et après le voyage, et doit être initié quelques jours avant le voyage en fonction des recommandations de la notice.

Pour Dirofilaria, les anti-moustiques à base de pyréthrinoïdes doivent être vus comme un traitement secondaire chez le chien, mais on ne peut pas se reposer uniquement dessus. Pour la leishmaniose, les répulsifs contenant des pyréthrinoïdes en spot-on et collier doivent être administrés une semaine avant le voyage. Cette maladie concerne aussi les chats : la seule option disponible est un collier combinant fluméthrine et imidaclopride. Pour les animaux voyageant dans des zones d’enzootie pour l’échinococcose, et susceptibles d’être exposés à des viandes contaminées (prédation, abats crus et carcasses rongeurs), un traitement mensuel de praziquantel est à prévoir.

La société savante met à disposition une carte interactive de l’Europe de l’ouest avec, pour chaque pays et région, les dangers parasitaires et maladies vectorielles associés.

Plusieurs tests de dépistage pour certaines maladies

Les tests de dépistage ne sont à prévoir que pour les animaux importés de manière permanente sur le territoire ou pour une longue période. Ils sont à effectuer à l’arrivée de l’animal et doivent viser les pathogènes suivants (selon le pays d’origine, zone d’enzootie ou pas) : Leishmania infantum, Dirofilaria immitis, Dirofilaria repens et autres vers sous-cutanés, Ehrlichia canis et Anaplasma spp., Hepatozoon canis, Babesia spp., Brucella canis, Ancylostoma spp., Strongyloides stercoralis et autres nématodes intestinaux.

Les tests doivent être répétés six à neuf mois plus tard pour Leishmania infantum et Dirofilaria immitis (ou lors de l’apparition de signes cliniques compatibles), étant donné que ces maladies peuvent rester subcliniques pendant des mois (Dirofilaria) voire des années (Leishmania). « Le dépistage de ces parasites chez les chiens et les chats importés de pays enzootiques permettra un diagnostic précoce, préparant le propriétaire à ce qui pourrait être une vie entière de traitement potentiel, de risque zoonotique associé et de limitation de la propagation grâce à un traitement efficace et à la lutte contre les tiques », écrivent les experts.

Ces derniers ont émis des recommandations pour Brucella canis, bien qu’il ne s’agisse pas d’une maladie parasitaire. Pour ce risque, les tests doivent être répétés trois à six mois après l’entrée de l’animal sur le territoire.

Pour ceux revenant d’un court voyage, des examens complémentaires ne seront à envisager qu’en cas de signes cliniques compatibles ou de présence de tiques. Le guide détaille la présentation clinique des principales maladies parasitaires.

  • * « Guidelines. Parasite control in travelling and imported pets », Esccap. bit.ly/4jozfAY