Boehringer Ingelheim : une croissance modérée en santé animale - La Semaine Vétérinaire n° 2075 du 25/04/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2075 du 25/04/2025

La vie des laboratoires

PHARMACIE

Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel

En 2024, Boehringer Ingelheim affiche une croissance de 1,9 % en santé animale, portée par le succès de NexGard, grâce à l’élargissement de la gamme et à sa facilité d’utilisation. Soutenue par d’autres produits comme Vetmedin, Frontpro et Vaxxitek, l’entreprise poursuit ses forts investissements en recherche et développement.

Une croissance modérée dans le secteur de la santé animale. Lors de sa traditionnelle conférence annuelle, organisée mercredi 2 avril 2025, Boehringer Ingelheim a dévoilé ses résultats 2024. Sur cette période, les ventes nettes du laboratoire ont progressé de 1,9 % pour atteindre 4,7 milliards d’euros. Cette performance reflète une dynamique positive sur plusieurs segments clés comme les antiparasitaires, les solutions thérapeutiques pour animaux de compagnie, ainsi que les marchés de la volaille et des ruminants. Cependant, des difficultés ont été rencontrées en Chine, particulièrement dans le segment porcin, impactant les résultats globaux.

NexGard en forte progression

Parmi les produits phares, NexGard se distingue avec une croissance forte de 14 % à 1,4 milliard d’euros de ventes. Cette hausse s’explique par l’élargissement du portefeuille, notamment grâce aux lancements de NexGard Plus et NexGard Combo. En outre, la division santé animale s’appuie sur d’autres produits à succès. Outre NexGard, Vetmedin, destiné au traitement de l’insuffisance cardiaque congestive chez le chien, continue de croître. Les vaccins Vaxxitek pour la volaille, le nouveau Bultavo 3 contre la fièvre catarrhale ovine et Frontpro, un comprimé à mâcher contre les puces et tiques pour chiens, renforcent également le portefeuille de l’entreprise.

Par ailleurs, Senvelgo, traitement oral pour le diabète félin de type 2, illustre l’engagement de Boehringer Ingelheim dans le développement de solutions innovantes et ciblées. Face à l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène de 2023-2024, l’entreprise a fourni plus de 200 millions de doses de vaccins à l’industrie avicole française. « Boehringer Ingelheim a soutenu les éleveurs et les gouvernements en fournissant rapidement des vaccins et une assistance technique pour les épizooties de maladies animales transfrontalières telles que l’influenza aviaire, la fièvre catarrhale ovine et la fièvre aphteuse », indique le laboratoire.

Une stratégie d’investissement durable

L’entreprise pharmaceutique a également livré 46 millions de doses de vaccin contre la rage et participé à plusieurs campagnes de vaccination dans des pays où elle sévit de façon endémique. Toutefois, la production et la distribution rapide de vaccins restent un défi de taille. La prévision de la demande est rendue complexe par la nature imprévisible des maladies animales transfrontalières. L’apparition d’épidémies dans de nouvelles régions nécessite une adaptation constante pour garantir une distribution optimale et rapide.

Avec l’un des plus importants budgets de recherche et développement (R&D) du secteur, Boehringer Ingelheim continue d’investir pour anticiper les défis de demain en matière de santé animale. Ses investissements en R&D atteignent 6,2 milliards d’euros, soit 23,2 % du chiffre d’affaires net du groupe. L’année 2024 a été marquée par l’acquisition stratégique de Saiba Animal Health, une société suisse de biotechnologie spécialisée dans les vaccins thérapeutiques pour les maladies chroniques des animaux de compagnie. Cette intégration témoigne de la volonté de l’entreprise de renforcer son leadership à travers l’innovation et les partenariats scientifiques. « Leur approche innovante en matière de vaccins thérapeutiques vise à améliorer les résultats des traitements et la commodité pour les propriétaires d’animaux », détaille Boehringer Ingelheim.

Vers la neutralité carbone

Pour 2025, Boehringer Ingelheim anticipe une croissance modérée de son activité santé animale, dans un marché en évolution. Sa priorité reste l’innovation, le renforcement des solutions existantes et l’anticipation des besoins sanitaires mondiaux. L’entreprise souhaite atteindre son objectif de neutralité carbone dans ses opérations (cette démarche vise les scopes 1 et 2 qui sont des catégories utilisées dans le cadre de la comptabilisation des émissions de gaz à effets de serre), d’ici 2030. Ses achats mondiaux d’électricité d’origine renouvelable ont augmenté de 75 % en 2024, principalement grâce à la transition vers des solutions propres sur divers sites, dont le Japon et la Chine. Une nouvelle centrale biomasse a également été commandée pour le site d’Ingelheim, en Allemagne, afin de porter la production d’énergie renouvelable sur place à 95 % de ses besoins énergétiques.