Toutes et tous sentinelles - La Semaine Vétérinaire n° 2069 du 07/03/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2069 du 07/03/2025

EDITO

Auteur(s) : Marine Neveux

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Ni uniforme, ni képi, mais ils veillent… Des vétérinaires praticiens s’imposent peu à peu comme des vigies de la justice dans la lutte contre la maltraitance animale. Le Pôle environnement et maltraitance animale (PEMA) créé en 2022 en est la preuve vivante. Mais il va désormais encore plus loin avec la signature d’un protocole novateur. En pages 8 et 9 de ce numéro, on vous raconte cette synergie inédite tissée entre le parquet général de la cour d’appel de Toulouse, l’école nationale vétérinaire toulousaine (ENVT) et le conseil régional de l’Ordre des vétérinaires (CROV) Occitanie. Un dispositif d’exception à l’échelle locale qui, à terme, posera les jalons d’une extension nationale ?

L’élan ne s’arrête pas là. Ce mois-ci, l’ENVT accueillera la première édition des Assises régionales de la maltraitance animale. Une rencontre singulière sous l’égide de Caroline Lacroux, directrice adjointe de l’ENVT et déléguée du procureur de la République sur les questions de maltraitance animale. Le parquet général toulousain formera en outre des praticiens volontaires pour les préparer concrètement à répondre aux signalements. Protéger, témoigner, agir. Sur ce sujet, impossible de ne pas citer le travail de Franck Rastoul, procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence, dont nous vous parlions dans notre numéro n° 2067. Après avoir initié le PEMA à Toulouse, il vient de lancer la Cellule de lutte contre la maltraitance animale (Cluma) à Aix-en-Provence. Là encore, les vétérinaires tiennent le premier rôle, en sentinelles.

Ce combat, loin d’être isolé, résonne aussi depuis Paris. En mars 2023 déjà, Arnaud Bazin, vétérinaire et sénateur, explorait les liens entre les violences faites aux animaux et celles perpétrées sur les personnes vulnérables lors d’un colloque. Deux ans plus tard, le souffle ne retombe pas. En février, un colloque au Sénat a questionné l’article 515-14 du Code civil, qualifiant les animaux d’êtres sensibles, dix ans après son adoption. Arnaud Bazin relance ainsi le débat. En vidéo, il nous a livré ses réflexions (bit.ly/4hY3VJm). Le bel élan de la profession se poursuit. La vigilance s’organise.