Revue de conférences volailles - La Semaine Vétérinaire n° 2069 du 07/03/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2069 du 07/03/2025

FORMATION MIXTE

Auteur(s) : Par Tanit Halfon

Article rédigé d’après une conférence des 15es journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras, 2024, « Évaluation de l’impact de l’accès à un jardin d’hiver sur le bien-être du poulet de chair », Frédérique Mocz et coll.

Article rédigé d’après une conférence des 15es journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras, 2024, « Utilisation des insectes dans l’alimentation des volailles : un potentiel réel mais des verrous techniques et organisationnels à lever », Eva Pampouille et coll.

Les jardins d’hiver, plus de bien-être, autant de performances

Les attentes sociétales en matière d’hébergement des animaux d’élevage posent la question du futur des bâtiments. Pour les volailles, le jardin d’hiver est une des évolutions envisagées. À raison ? Une étude, menée en conditions expérimentales, fournit des résultats encourageants en comparant des groupes de poulets ayant ou non accès à un jardin d'hiver orienté sud-est à partir de 22 jours d’âge. Ces jardins faisaient 72 m2 avec du béton au sol, une litière de granulés de paille et des filets brise-vent adossés aux parois. Les températures extérieures ont varié de 1,2 °C à 21,1 °C. Côté comportement, il est ressorti que les jardins ont été utilisés dès leur premier jour d’accès, avec un nombre croissant d’animaux y allant au cours du temps. À la fin du lot, toute la surface du jardin était occupée. Le temps n’a pas influencé les sorties. Les animaux ont été plus actifs dans les jardins qu’en intérieur (marche et course), sans que l’activité ne baisse avec l’âge. Côté santé, le nombre de lésions aux tarses était moins élevé pour les animaux avec accès à l’extérieur. Enfin, il n’y a eu aucun impact sur le poids des animaux, la consommation d’eau, la mortalité, la qualité de la litière. Ces résultats positifs en faveur du jardin d’hiver doivent encore être consolidés par d’autres études.

Les insectes, un aliment du futur ?

Les insectes sont considérés comme une alternative prometteuse au soja pour l’alimentation de volailles, afin de réduire la dépendance aux importations tout comme l’impact carbone. Leur profil nutritionnel plaide en leur faveur. Les farines de larves de mouches soldats noires et de ténébrion sont riches en acides aminés digestibles, et peuvent donc concurrencer le tourteau de soja, y compris en matière de profil en acides aminés. La teneur en acides gras des larves est élevée, mais diminue avec le process de fabrication des farines (séchage puis pression pour extraction des graisses). Leur digestibilité est très élevée, et n’est pas réduite par la teneur en chitine. Le profil d’acide gras varie selon l’insecte. Pour les protéines comme les lipides, il existe des variations selon le stade physiologique mais aussi le substrat utilisé pour l’élevage. Les performances de croissance ne sont pas impactées chez les animaux nourris aux farines ou à l’huile d’insectes (jusqu’à 10 à 15 % de farines), mais il semble y avoir une hausse de l’indice de consommation pour les poulets de chair nourris avec de la farine de larves non dégraissées ou partiellement. Les résultats sont moins clairs avec les poules pondeuses. Les viandes et œufs issus de volailles nourries aux larves de mouches soldats noires sont toutefois plus riches en acides gras saturés, qu’on retrouve en plus grande quantité dans les larves (acide laurique notamment). Des effets positifs sur la santé des animaux semblent possibles. Par exemple, la chitine a montré des effets positifs sur la santé intestinale des poulets de chair. L’apport de larves vivantes stimule positivement les animaux. À ce jour, il y a plusieurs facteurs limitant le plein développement en aviculture. À commencer par le prix, supérieur au soja, en lien notamment avec les volumes limités disponibles. Mais aussi la variabilité de la composition des produits du fait de la diversité de substrats pouvant être utilisés. Enfin, la consommation d’énergie est encore bien au-dessus de celle pour produire du soja.