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ANALYSE GENERALE
Auteur(s) : Propos recueillis par Tanit Halfon
En 2024, a été créée la Fédération nationale étudiante vétérinaire (FNEV). Son objectif : que les élèves des écoles puissent participer, aux côtés des autres parties prenantes, aux discussions sur les enjeux de la formation et de la profession.
La Fédération nationale étudiante vétérinaire (FNEV), fondée en 2024, est une nouvelle entité étudiante des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV) qui veut peser dans les débats de la profession. Constituée d’un bureau national, adossé à des relais locaux, elle compte se saisir de sujets particulièrement d’intérêt pour la communauté étudiante. Rencontre avec l’un de ses fondateurs et actuel président, Léo Daigue, élève en sixième année à VetAgro Sup.
Pourquoi avoir créé cette fédération ?
Il y a eu une prise de conscience progressive sur le fait que l’avis des étudiants n’était pas assez considéré par les instances régissant la profession. Un exemple marquant a été le contexte de création du cursus vétérinaire d’UniLaSalle : la voix des étudiants n’a pas été écoutée, voire a pu être méprisée, alors que le sujet nous concernait directement. Ceci a été l’un des éléments déclencheurs de ce projet de fédération, s’ajoutant à d’autres facteurs latents.
Comment fonctionne la fédération ?
Nous avons un bureau national exécutif doté d’un pouvoir décisionnel et composé de quatre membres représentant chaque ENV (présidence, vice-présidence, secrétariat, trésorerie), dont le mandat est d’un an. D’autres membres y siègent au besoin (chargés de mission, de communication, etc.). Les antennes locales et les élus dans chaque école œuvrent au relais des sujets.
À ce stade, cette nouvelle entité réunit des représentants des quatre ENV. Cette structuration permet de se faire entendre plus facilement par les instances professionnelles et le ministère de tutelle et d’avoir une vraie place pour peser dans les débats. Elle permet aussi de réfléchir collectivement à des problématiques communes entre les quatre écoles et de renforcer la cohésion entre les étudiants des ENV.
Quels sont les objectifs de la FNEV ?
Nous souhaitons travailler en profondeur sur des sujets d’intérêt pour la profession et la communauté étudiante, et surtout dans la durée aux côtés des parties prenantes. Nous pensons qu’on ne peut pas cloisonner la profession et la formation. Nous sommes les vétérinaires de demain : notre regard est donc légitime et intéressant dans un contexte, qui plus est, de grands changements pour la profession. Notre fédération ambitionne aussi de défendre nos ENV publiques et leurs valeurs.
Comment allez-vous peser dans les débats ?
Le bureau se réunira régulièrement pour définir les sujets d’intérêt et la méthode de travail. Nous allons notamment nous appuyer sur des enquêtes faites auprès des étudiants, pour conforter la représentativité de nos positions et collecter les problèmes communs aux quatre ENV. Pour ce premier mandat, nous avons déjà identifié trois sujets d’importance : le bien-être et les besoins des étudiants, la rémunération des internes et la désertification en vétérinaires ruraux.
Par ailleurs, en tant que partenaires de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF), nous sommes invités au prochain séminaire syndical sur l’enseignement. Nous apporterons notre vision étudiante sur les enjeux majeurs de la formation et de la profession qui peuvent être intimement liés. C’est par exemple le cas pour les questions de maillage territorial et d’abandon précoce de la pratique.
Nous avons également l’ambition d’organiser un forum sur le jeune vétérinaire de demain avant 2027, toujours avec la volonté d’exprimer la vision étudiante actuelle et de dialoguer avec les acteurs de l’écosystème vétérinaire.
Comment vous positionnez-vous par rapport aux autres instances et élus étudiants ?
La FNEV est constituée d’élus de nos ENV et a vocation à les unifier. Chacun a sa place. Certaines problématiques étudiantes n’ont pas besoin d’en passer par la fédération pour être portées et réglées. Pour d’autres, la fédération pourrait apporter des conseils, voire les saisir si elles sont communes aux quatre écoles.