Innovation
PHARMACIE
Auteur(s) : Marine Neveux
Administré aux mères gestantes, ce vaccin permet de protéger les veaux et de limiter les signes cliniques de ceux atteints de cryptosporidiose. Il apporte aussi une alternative aux antibiotiques.
Cryptosporidium parvum est l’agent de la maladie numéro 1 des veaux âgés de 0 à 5 jours et provoque de graves diarrhées. Ces dernières sont la première cause de morbidité et de mortalité chez les veaux durant le premier mois de leur vie, avec des parasites (Cryptosporidium parvum est le principal), des virus, et des bactéries. Ces agents pathogènes pouvant être retrouvés seuls ou en association. Les diarrhées sont aussi associées à un risque augmenté de pneumonies ultérieures.
La cryptosporidiose a un coût. Son impact économique est estimé en élevage laitier pour les diarrhées néonatales à 125 euros par veau malade, à 30 % de travail en plus, et à une mortalité de 10 à 20 %. En élevage allaitant, la cryptosporidiose représente une perte de gain moyen quotidien (GMQ) de 34 kg à 6 mois (soit une perte de prix du broutard de 120 euros).
Une innovation vaccinale
L’innovation de la vaccination contre le parasite passe par la production d’anticorps contre la glycoprotéine 40 (gp40) du parasite C. parvum. Bovilis Cryptium est un vaccin qui induit la production d’anticorps dans le colostrum et le lait de transition. La production d’anticorps chez la mère est destinée à une immunisation passive des veaux afin de réduire les signes cliniques. « Les antigènes présents dans Bovilis Cryptium induisent la production d’anticorps capables de neutraliser C. Parvum à différents stades du cycle du parasite. L’efficacité a été démontrée sur les stades sporozoïtes, trophozoïtes, mérontes et mérozoïtes », précise le laboratoire. Le vaccin permet aussi de limiter l’utilisation d’antibiotiques lors des traitements et de préserver le microbiome.
La vaccination s’effectue par voie sous cutanée (injection de 2 ml). Il faut réaliser deux injections lors de la première utilisation du vaccin à 4 ou 5 semaines d’intervalle (primovaccination) dans le dernier tiers de la gestation et au moins 3 semaines avant le vêlage pour que la mère ait le temps de transférer les anticorps dans le colostrum. Le rappel s’effectue entre 12 et 3 semaines avant chaque vêlage par la suite. Le vaccin est une émulsion, il convient donc de l’agiter.
Une étude réalisée aux Pays-Bas sur des veaux laitiers (un groupe avec vaccination, l’autre sans) montre un score clinique bien meilleur chez les veaux issus de mères vaccinées, avec deux fois moins de diarrhée aqueuse, et qui a duré deux fois moins longtemps. En outre, sans mortalité, alors que le groupe non vacciné montrait un quart de décès. Une étude réalisée aux États-Unis chez des veaux allaitants révèle des résultats similaires.
Les bonnes pratiques colostrales
Il est intéressant de rappeler les bonnes pratiques colostrales. Les premières buvées du veau sont importantes, mais il y a encore beaucoup d’anticorps dans les laits de transition. Le vétérinaire mérite de porter une mention sur l’ordonnance. Le début de l’immunité commence dès la prise de colostrum. Pour les veaux allaitants, il est conseillé de vérifier qu’ils tètent bien. La distribution du colostrum doit être effectuée sur au moins deux buvées sur les 12 premières heures de vie, et au moins sur 2 jours avec le lait de la mère.
Protéger contre les 5 pathogènes primaires majeurs
Bovilis Cryptium est une solution à administrer à l’ensemble des génisses et vaches gestantes. La solution MSD jumelée avec le vaccin Bovilis Rotavec Corona est la solution la plus complète qui permet de lutter contre les cinq agents pathogènes clefs (C. parvum, rotavirus, coronavirus, E. coli F5, E. coli F41). L’injection est possible le même jour avec deux sites d’injection différents.