Enquête ÉNV
ANALYSE GENERALE
Auteur(s) : Par Tanit Halfon
La majorité des étudiants veulent exercer en clinique. C'est ce que montre le dernier focus tiré de l’enquête sur la santé mentale des étudiants des écoles nationales vétérinaires. L’accompagnement par les pairs est au centre de leurs attentes vis-à-vis de leur entrée dans la vie active.
Qu’attendent les étudiants vétérinaires de leur future vie professionnelle ? Le dernier focus tiré de l’enquête* sur la santé mentale des étudiants des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV), portée par l’Association internationale des étudiants vétérinaires (IVSA) Nantes et Vétos-Entraide, se propose de répondre à cette question. Premier enseignement : les étudiants interrogés ont exprimé en majorité leur souhait de devenir vétérinaire praticien. À la question « Souhaitez-vous devenir vétérinaire non-praticien ? », 16,5 % d'entre eux formulent un « peut-être », tandis que 77 % répondent par la négative, sachant que pour 75 % de cette population ce choix avait été fait avant l’entrée à l’école. Cette tendance n’est influencée ni par l’école d’origine ni par le sexe ni par l’année d’étude. Pourtant, en parallèle, ce sont près de 55 % des répondants qui indiquent avoir été une ou plusieurs fois « dégoûtés du métier ». L’expérience au CHUV, les témoignages sur les réseaux, les cours et les stages sont les quatre principales raisons citées par les futurs praticiens. Et toutes ont, à peu de chose près, la même importance.
Des attentes salariales variables selon le genre…
Pour ce qui est des attentes vis-à-vis de leur premier job, les gardes ne sont pas surplébiscitées. Ils sont près de 50 % à souhaiter, dans l’idéal, avoir un temps complet associé à des gardes de temps en temps (1 ou 2 toutes les deux semaines) ; pour 20 %, un temps complet avec des gardes plus régulières (1 ou 2 par semaine), et pour 17 %, un temps complet sans gardes. Les autres étudiants visent des temps partiels. Notons tout de même que 15 étudiants ont répondu vouloir un temps complet avec des gardes très fréquentes (3 à 4 par semaine). Aucune différence ne ressort quant au rythme de travail en fonction du genre.
Côté salaire, la moyenne visée à la sortie de l’école est de 2 319 euros net. Dans le détail, ils sont près de 50 % à viser un salaire entre 2 000 et 2 500 euros net ; 20 % espèrent entre 1 500 et 2 000 euros ; et 20 % souhaitent entre 2 500 et 3 000 euros. Ils ne sont que 6 % à aspirer à un salaire de 3 000 à 3 500 euros. Cette fois, il ressort une différence de genre, avec des hommes qui attendent des salaires plus élevés que les femmes, à temps de travail égal. Cette différence de représentation salariale s’élevant à 8,65 %, en faveur des hommes. Cette différence s’atténue (légèrement) lorsque les étudiants se projettent au bout de dix années de carrière. Dans ce cas, de manière globale, 54 % des étudiants visent entre 3 500 et 5 000 euros, 25 % entre 2 500 et 3 500 euros et un peu moins de 15 % entre 5 000 et 6 000 euros.
…Mais l'argent n'est pas la priorité
Côté travail, le critère le plus important, et de très loin puisque près des 2/3 des étudiants le choisissent, est l’accompagnement par les collègues afin de progresser. Pour 25 % des répondants, le critère le plus important est le fait d’avoir un établissement de soins « familial, chaleureux ». Les autres critères ne dépassent pas les 2 % (salaire satisfaisant ; autonomie ; vacances et temps libre ; clientèle agréable ; bon matériel). Ces résultats correspondent à la définition donnée par les répondants de l’employeur idéal. Les 4 premiers critères choisis sont en effet : « à l’écoute » (607 réponses), « compétent » (459), « proche des salariés » (389) et « sur qui on peut compter même de nuit » (369). Enfin, la première préoccupation professionnelle des futurs praticiens est « l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle », avec 516 réponses. Suivent « la surcharge de travail » (357), « l’ambiance avec les collègues » (309) et « les tensions au sein de l’équipe» (282). Le salaire n'arrive qu'en cinquième position (177), précédant la relation clientèle et les gardes et astreintes.