DOSSIER
Auteur(s) : Par Audrey Chevassu
Si l’ostéopathie animale est appréciée des propriétaires, mais aussi des non vétérinaires qui se forment dans les nombreuses écoles désormais à leur disposition, la profession vétérinaire est plus timide à proposer cette médecine complémentaire, essentiellement par méconnaissance. Pourtant, pour les vétérinaires qui ont sauté le pas, elle permet une approche de l’animal dans sa globalité et un rapport à la clientèle plus ouvert.
Les propriétaires d’animaux sont de plus en plus demandeurs de médecines « douces » pour leurs compagnons. Parmi celles-ci, l’ostéopathie a le vent en poupe. Née en 1874 en Angleterre pour soigner les grands animaux (et non les humains !), puis importée en France dans les années 1980, elle s’est peu à peu structurée. Les formations à destination des vétérinaires se développent et le nombre de praticiens qui l’utilisent pour tous types d’animaux est croissant. Les premières écoles d'ostéopathie animale ont vu le jour il y a une trentaine d'années et se sont ouvertes depuis aux non vétérinaires. Des connaissances en médecine générale sont toutefois nécessaires pour déterminer les cas où l’ostéopathie présente un intérêt, et ceux pour lesquels d’autres examens et une approche médicale ou chirurgicale sont plus prioritaires. Les vétérinaires regrettent parfois ce manque de formation de la part des ostéopathes animaliers, de plus en plus nombreux et formés dans des écoles privées (22 recensées en 2021) dont le niveau d’enseignement peut être disparate. Si le paysage de l’ostéopathie animale se partage entre vétérinaires et non vétérinaires, des règles strictes pour lutter contre l’exercice illégal de cette pratique permettent de clarifier la situation (voir encadré et interview de Marc Veilly), même s’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver pour le propriétaire, tant la dénomination est proche et tant le nombre de non vétérinaires en exercice et formés est important. À ces deux catégories de professionnels, s’ajoutent tous ceux qui exercent sans réelle formation et participent à une concurrence déloyale.
Une demande forte de la clientèle
Malgré une pratique de l’ostéopathie assez dure à installer dans les mœurs au départ, Stéphanie Achcar (Liège 06) (voir témoignage) souligne que désormais les clients « sont super contents et hyper preneurs ». Dès que sa formation d’ostéopathe a été mise en valeur, une clientèle « ouverte à ces médecines non conventionnelles » s’est développée dans le cabinet où elle travaille, en parallèle de ses consultations généralistes, grâce aux cas envoyés pas ses collègues dans un premier temps, puis en en parlant régulièrement lors de ses consultations. C’est souvent le bouche-à-oreille qui permet de développer la clientèle en ostéopathie et de faire connaître cet atout supplémentaire pour une clinique ou pour les vétérinaires à leur compte.
L’ostéopathie permet également, selon Alexandra de Nazelle (voir témoignage), vétérinaire itinérante dans le secteur de La Rochelle, « d’établir une relation de confiance dans une période de défiance face à la médecine conventionnelle » avec un propriétaire, qui évoquera plus facilement l’automédication qu’il a pu pratiquer, par exemple. « L'automédication concerne environ 90 % des clients », constate Stéphanie Achcar, et, même si sa pratique de l’ostéopathie est cartésienne, « la discussion est parfois beaucoup plus ouverte » autour de ce sujet, car ses clients savent qu’elle est « ouverte à ces médecines non conventionnelles ».
Complémentarité de l’ostéopathie et de la pratique vétérinaire
Les témoignages mettent en avant l’importance de la double casquette de vétérinaire généraliste (au moins de formation) et de praticien de l’ostéopathie vétérinaire. Celle-ci permet en effet de savoir quels sont les cas qui ne sont pas du ressort de l’ostéopathie et de pouvoir refuser cette consultation lorsqu’il y a des causes médicales au problème de l’animal, nécessitant des examens ou un traitement spécifique. Comme le fait remarquer Alexandra de Nazelle, l’ostéopathie ou la phytothérapie ont leurs limites. Sa formation de vétérinaire ainsi que son CEAV de médecine interne l’aident alors, si besoin, à rediriger les propriétaires vers ses confrères. « Les clients sont en demande d’un accompagnement plus naturel, mais c’est parfois difficile de faire entendre que cela n’a pas sa place sur de l’aigu ».
Les vétérinaires pratiquant l’ostéopathie entretiennent généralement de très bonnes relations avec les vétérinaires traitants, grâce à une bonne communication, notamment par le biais de comptes rendus détaillés de la consultation d’ostéopathie. Pour Alexandra de Nazelle, il est important d’avoir un échange sur l’historique de l’animal avec ses confrères, afin de pouvoir leur signaler les informations supplémentaires apportées par la consultation d’ostéopathie.
Une évolution souhaitée vers une meilleure reconnaissance
Les liens entre généralistes et vétérinaires praticiens de l’ostéopathie restent néanmoins encore à développer. Comme le remarque Stéphanie Achcar, diplômée en ostéopathie, acupuncture et phyto-aromathérapie, « on me réfère parfois des cas », mais « mes confrères n’ont pas toujours ce réflexe ». Elle regrette ce manque d’intérêt où certains préjugés qui peuvent parfois persister, alors que l’ostéopathie est logique et scientifique. Pour elle, c’est « une discipline en devenir qui a du mal à percer », alors que celle-ci a beaucoup apporté à sa pratique de vétérinaire canine, en particulier en orthopédie. L’autre axe d’amélioration est la place des formations aux médecines complémentaires dans la formation initiale des vétérinaires. Notre consœur trouve en effet « dommage que la profession se prive d’une partie de cette médecine, qui est scientifique ». L'une des raisons invoquées étant le manque de preuves pour le moment, car celles-ci sont plus difficiles à apporter en ostéopathie qu’en médecine conventionnelle. Mais, pour elle, les preuves cliniques sont là, il faut juste les mettre en évidence.
Beaucoup de praticiens de ces disciplines regrettent que les vétérinaires généralistes ne se forment pas d’avantage ou ne s’ouvrent pas plus à ces différentes médecines complémentaires manuelles (ostéopathie, acupuncture, physiothérapie). Ces différents domaines pourraient un jour échapper aux vétérinaires, sortir de leurs compétences et être pratiqués par n’importe qui. Preuve en est l’ouverture de services d’hydrothérapie, de massage, de spa, d’électrostimulation, etc., sans aucune présence vétérinaire et souvent sans formation reconnue. Il importe donc qu’une réflexion ait lieu sur les domaines de compétence strictement vétérinaires et que ceux-ci soient davantage mis en valeur et protégés par la réglementation. Ne pas le faire pourrait conduire la profession à s'appauvrir peu à peu de ces domaines, au profit de professionnels, mal ou peu formés, et dont les conseils pourraient porter préjudice aux animaux et à leurs propriétaires.
Alexandra de Nazelle (A 19)
Vétérinaire en pratique exclusive de l’ostéopathie et de la phytothérapie, formée à l’AVETAO1, membre de l’EVSO2, titulaire du DIU de phytothérapie (Nantes) et du CEAV3 de médecine interne (Alfort), en itinérance dans le secteur de La Rochelle
« Une vision de l’animal dans sa globalité »
L’ostéopathie permet une médecine différente, plus intégrative, évitant d' avoir uniquement une vision réductrice du seul symptôme. Je regrette que la médecine soit principalement vue organe par organe dans la formation générale et les formations spécialisées, entraînant parfois un manque de vision de l’animal dans sa globalité. La consultation d’ostéopathie, souvent plus longue que la consultation classique, permet aux propriétaires d'évoquer davantage d'anecdotes et préoccupations au sujet de leur animal. Il me semble que cette médecine narrative permet ainsi, d'une certaine manière, une approche plus préventive des maladies, où l’on ne traite plus seulement les symptômes mais où l’on essaie de remonter aux causes, en utilisant toutes les informations données par le propriétaire ainsi que les apports de l’examen ostéopathique.
Stéphanie Achcar (Liège 06)
Vétérinaire généraliste et praticienne de l’ostéopathie, titulaire du DIE d’ostéopathie vétérinaire, du DIU de phyto-aromathérapie, diplômée IVAS1, ex-présidente de l'EVSO2
« L’ostéopathie fait partie de mon arsenal thérapeutique »
L’ostéopathie est complémentaire de ma pratique de généraliste. Cette approche fait partie de mon arsenal thérapeutique. La pratique du palper, propre à l’ostéopathie, me permet d'avoir une vision globale en posturologie, de mieux comprendre les interactions entre les différentes articulations et les chaînes de mouvement des groupes musculaires, dans le but de soulager au maximum la douleur de l’animal. Dans certains cas complexes, cela me permet d’avancer quand la médecine conventionnelle n’a pas permis de trouver la cause des troubles moteurs de l’animal. Les clients ont souvent compris cet intérêt et consultent facilement quand les problèmes persistent ou que la médecine conventionnelle n’a pas répondu à leurs attentes. Je note une demande préventive importante en gériatrie, en provenance de refuges, dans le but de vérifier que tout va bien chez les animaux trouvés avant l'adoption ; mais aussi de la part d’éleveurs ou de particuliers, qui font de la compétition avec leurs animaux, afin de les garder en forme ou de limiter les troubles liés à la croissance.
Une réglementation pour clarifier l’acte d’ostéopathie
Le 13 janvier 2010, le projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche modifie le Code rural et en particulier « les conditions dans lesquelles certains actes relevant de l’exercice illégal des activités vétérinaires pourront par exception être réalisées par des tiers ». Ainsi, certains actes strictement vétérinaires ont été rendu accessibles à des non vétérinaires, telle que l’ostéopathie, après sa reconnaissance officielle le 24 juillet 2011 en tant « qu’acte de la médecine vétérinaire ». Le 19 avril 2017, paraît le Décret n° 2017-572 relatif aux règles de déontologie applicables aux personnes réalisant des actes d’ostéopathie animale et aux modalités de leur inscription sur la liste tenue par l’Ordre des vétérinaires, à savoir le Registre national d’aptitude (RNA). Il s’inscrit au chapitre 3, article D243-7 du Code rural et de la pêche maritime. L'article R-243-6, lui, donne une définition de l’« acte d’ostéopathie animale », soit « les manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de traiter des troubles fonctionnels du corps de l’animal, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes ». Ainsi, toute intervention sur les organes internes mous, l’utilisation d’instruments ou les cas pathologiques ne peuvent pas être pris en charge par les non vétérinaires. Tous les vétérinaires en exercice et inscrits au tableau de l’Ordre peuvent pratiquer l’ostéopathie (la liste des praticiens ayant complété leur formation par l’obtention du Diplôme d’ostéopathie vétérinaire1 est disponible sur le site de l’Ordre national des vétérinaires). Toute personne non vétérinaire pratiquant l’ostéopathie doit, depuis le 31 décembre 2019, être inscrite sur le Registre national d’aptitude. Si une personne exerce l’ostéopathie sans être inscrite, elle s’expose à des poursuites pour exercice illégal de la médecine et de la chirurgie vétérinaire. Le 10 juin 2020, un arrêté a modifié celui du 19 avril 2017 et apporté quelques modifications dans les conditions de passage de l’examen théorique et pratique. Depuis le 1er juillet 2022, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires a mis fin à une période de tolérance relative et considère que toute personne non inscrite au RNA pratiquant l’ostéopathie est en situation d’exercice illégal.
1. veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/nos-grands-dossiers/osteopathie-animale
Profil et répartition des ostéopathes
Dans son édition de mai 2023, l'annuaire ROY recense 522 vétérinaires ayant des compétences en ostéopathie, dont 138 vétérinaires ayant passé le DE/DIE d’ostéopathie vétérinaire, d’après les listes officielles de l’Ordre. Pour les non vétérinaires, se sont 841 personnes qui sont inscrites au RNA, avec, en 2023, une réussite de 43,9 % pour l’épreuve théorique d'admissibilité et de 51 % pour l’épreuve pratique d’admission, toutes écoles confondues1. Les vétérinaires titulaires du DIE pratiquant l’ostéopathie sont plus nombreux en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et dans les Pays de la Loire. Les régions où ils sont les moins nombreux sont la Normandie, le Centre-Val de Loire, le Grand Est et les Hauts-de-France2.
Le paysage est très différent pour les non vétérinaires, avec un attrait majoritaire pour la Normandie, la région parisienne et le département du Rhône, d’après un rapport de l’Union française des étudiants ostéopathes animaliers (UFEOA)3. La majorité d'entre eux exerce de manière itinérante (71,1 %), contre 2,1 % pratiquant en cabinet exclusivement.
1. Source: Marc Veilly, secrétaire général du CNOV
2. Données établies à partir de la liste des vétérinaires titulaires du DIE d’ostéopathie : http://www.veterinaire.fr
veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/nos-grands-dossiers/osteopathie-animale
3. Rapport statistique sur l'activité des professionnels Ostéopathes animaliers, Mai 2021. https://urlz.fr/ocim https://www.revue.sdo.osteo4pattes.eu/IMG/pdf/dossier_ufeoa_rapport-statistique-activite-professionnels-oa.pdf
« Trois procédures judiciaires sont engagées à ce jour »
Interview de Marc Veilly, secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires
Quels sont les moyens de contrôle concrets mis en œuvre contre la pratique illégale de l’ostéopathie ?
Depuis 2018, le Conseil national de l’Ordre (CNOV) a mis en œuvre une action proactive de lutte contre l’exercice illégal dont l’objectif était, dans un premier temps, d’informer les personnes non vétérinaires proposant des soins aux animaux sur la réglementation encadrant la pratique d’actes de soins, plus particulièrement en matière de massages et d’ostéopathie animale, et de les mettre en garde. Cette action, coordonnée par un conseiller national, est formalisée par des échanges de courriers avec les personnes identifiées à la suite d’un signalement de leur activité aux Conseils régionaux de l’Ordre (CROV) ou au CNOV, et/ou d’observations des communications diffusées par ces personnes sur leurs sites Internet ou leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux. Dans un second temps, si les cas le nécessitent, l’intervention d’un commissaire de justice est requise aux fins de saisie des copies d’écran Internet avec, le cas échéant, délivrance d’une interpellation sommative aux contrevenants. C’est ainsi que, sur la base de cette procédure, trois procédures judiciaires sont engagées à ce jour.
Combien de non vétérinaires pratiquent sans être inscrits au Registre national d’aptitude (RNA) ? Y a-t-il des plaintes reçues de la part de praticiens exerçant légalement pour dénoncer un exercice illégal ?
Il est extrêmement difficile de connaître le nombre de personnes non-inscrites au Registre national d’aptitude (RNA) et qui pour autant réalisent des actes relevant de la définition de l’acte d’ostéopathie animale. La réalité de la situation est d’autant plus complexe que le vocable sous lequel les actes sont réalisés est approximatif, fantaisiste, voire trompeur, quand il ne relève pas du charlatanisme ou d’approches ésotériques.
Les signalements sont relativement peu nombreux et, pour la plupart, déjà identifiés au travers de la veille Internet. La principale difficulté à laquelle se heurte l’Ordre pour engager des poursuites judiciaires est l’absence de preuves démontrant, sans contestation possible, la matérialité et le caractère habituel de l’exercice illégal.
Les mesures telles que le RNA sont-elles bien perçues par les vétérinaires et les non vétérinaires ?
Le processus de reconnaissance des compétences des personnes souhaitant réaliser des actes d’ostéopathie animale dont l’aboutissement se traduit par une inscription au RNA atteint progressivement son objectif d’être structurant pour les professionnels et la légalité de leur pratique. Le processus se veut structurant tant pour les praticiens en exercice que pour les organismes qui forment les apprenants à l’acquisition des compétences requises. Le dispositif prévu par les décrets et l’arrêté de 2017 s’impose progressivement et naturellement comme une évidence, celle d’une certaine compétence, face aux charlatans.
Rôle de l’EVSO et de sa certification à l’échelle européenne
L’European Veterinary Society for Osteopathy (EVSO) est une association créée en 2012 avec pour but de représenter les vétérinaires européens praticiens de l’ostéopathie et les écoles de formation de l’ostéopathie pour les vétérinaires en Europe. Elle organise tous les ans des congrès, qui participent à la formation continue de ses membres et permettent aux vétérinaires généralistes de pouvoir découvrir l’ostéopathie. Pour être membres de l’EVSO, les praticiens doivent justifier d’avoir reçu une formation théorique et pratique solide, celle-ci étant validée par un examen écrit. L’un des rôles de l’EVSO est de fournir aux propriétaires d'animaux ou aux confrères, sur son site Internet, une liste de praticiens vétérinaires ayant tous un même niveau minimum de base dans la pratique de l’ostéopathie, et ce dans toute l'Europe.
Comment se former
Pour les vétérinaires, il existe différentes écoles reconnues de formation en ostéopathie vétérinaire. C’est le cas de l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire (IMAOV)1 ou de l’Avetao-Médecine intégrative vétérinaire2, toutes deux permettant la présentation au DIE d’ostéopathie vétérinaire. Pour les non vétérinaires, 22 écoles proposaient une formation en 2021. Certains ostéopathes animaliers se sont formés également dans des écoles d’ostéopathie humaine. La durée de la formation dans ces écoles varie de 1 à 7 ans, avec une moyenne de 5 ans. L’évaluation se fait en lien avec les écoles Oniris de Nantes ou Vetagro'Sup de Lyon. Le Conseil national de l’ordre des vétérinaires (CNOV) est chargé de s’assurer du respect de ces conditions. En 2022, il y a eu 538 passages à l’épreuve théorique et 499 à l’épreuve pratique. Pour plus d’informations sur la formation, consulter notre complément en ligne.
1. imaov.com/formations/osteopathie
2. avetao.com
Comment se former
Pour les vétérinaires
Il existe différentes écoles reconnues de formation en ostéopathie vétérinaire. C’est le cas de l’IMAOV1 (à La Rochette (Seine-et-Marne) et Boisset-les-Montrond (Loire) ou de l’AVETAO2 (à Lisses dans l' Essonne), toutes deux permettant la présentation au DIE d’ostéopathie vétérinaire.
Pour l’AVETAO, la formation s’effectue en 2 ans et en 21 modules de trois jours, soit 504 heures de formation avec 40 % de théorie et 60 % de pratique.
Pour l’IMAOV, les heures de formations sont réparties sur 2 ans et demi et en 25 modules de 3 ou 4 jours, avec 50 % de pratique et 50 % de théorie. Ces années d’études s’ajoutent à la formation initiale vétérinaire. L’école existe depuis plus de 25 ans (sa formation est officiellement reconnue depuis 2009) et a formé plus de mille vétérinaires en Europe et au Canada.
Une dérogation a été établie pour les personnes justifiant de trois années d’études supérieures et d’une pratique professionnelle d’au moins 5 années en ostéopathie animale à la date du décret. Celles-ci n’ont pas été obligées de se soumettre à l’épreuve d’admissibilité mais ont dû passer avant le 31 décembre 2019 l’épreuve pratique du DIE d’ostéopathie vétérinaire pour obtenir le diplôme.
Pour les non vétérinaires
La formation peut avoir lieu dans différentes écoles. En 2021, on dénombrait 22 écoles en France. Parmi les plus anciennes on trouve depuis 1993, l’ESAO à Lisieux (originaire d’Angleterre), l’EAO, qui a changé de nom pour Biopraxia et qui possède deux écoles à Rennes (Ille-et-Vilaine) et à Cluny (Saône-et-Loire), et l’IFOA, avec trois écoles dont 2 en Espagne et 1 en France, à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Certains ostéopathes se sont formés également dans des écoles d’ostéopathie humaine. La durée de la formation varie selon les écoles de 1 à 7 ans, avec une moyenne autour de 5 années.
Cette pratique implique des connaissances biologiques, anatomiques et physiologiques, permises par 5 années d’études supérieures minimum, puis de passer l’épreuve d’admissibilité (test théorique sous forme de QCM) et l’épreuve pratique, sur une espèce tirée au sort : cheval, vache, chien ou chat.
L’évaluation a lieu en lien avec l’école vétérinaire de Nantes ONIRIS ou de Lyon. Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires est chargé de s’assurer du respect de ces conditions. Le passage de l’examen coûte 1230 euros (214 euros pour l’épreuve théorique et 1016 euros pour la partie pratique), à quoi s’ajoutent les frais de dossier de 174,17 euros. Il nécessite d’avoir effectué toutes les heures de formation (500 heures minimum en présentiel) ainsi que 120 heures de stages pratiques. Après des délais d’attente un peu longs au moment du Covid, avec un nombre de sessions d’examen limité par les circonstances, les choses se sont beaucoup améliorées, comme le souligne Marc Veilly : « Le délai moyen entre la réussite à l’épreuve théorique et la convocation à l’épreuve pratique était de 138 jours en 2021 et de 105 jours en 2022 ». Cette année, « il y a eu 538 passages à l’épreuve théorique et 499 à l’épreuve pratique ».
1. Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire : imaov.com/formations/osteopathie
2. Avetao-Médecine intégrative vétérinaire : avetao.com