Intérêt du scanner pour le dépistage des urétérolithes chez le chat - La Semaine Vétérinaire n° 1990 du 19/05/2023
La Semaine Vétérinaire n° 1990 du 19/05/2023

Urologie

FORMATION CANINE

Auteur(s) : Tarek Bouzouraa

Les calculs urétéraux sont de plus en plus fréquemment diagnostiqués chez le chat. Ce constat est lié à l’essor technique des diagnostics échographique et radiographique. L’emploi conjoint des deux modalités permet de dépister 90 % des calculs du haut appareil urinaire chez le chat. Bien qu’elle soit associée à des complications, la pyélographie antérograde permet de préciser les anomalies d’écoulement urinaire avec une performance atteignant 100 %. Enfin, l’urographie n’est raisonnablement pas envisageable en raison de la toxicité sur le parenchyme rénal des produits de contraste iodés employés. Une publication d’une équipe française* compare les performances de l’examen scanner sans injection de produit de contraste et de l’échographie pour la détection des urétérolithes chez le chat.

Le scanner est plus performant que l’échographie

Cette étude prospective est menée pendant dix-huit mois en incluant des chats présentant une douleur abdominale, dans un contexte d’azotémie aiguë ou en aggravation rapide. Une échographie est systématiquement réalisée pour le dépistage direct d’un ou de plusieurs urétérolithes ou pour la recherche de signes indirects d’obstruction (distension pyélique et/ou urétérale). Un scanner sans injection de produit de contraste est ensuite réalisé dans un délai maximal de six heures. Cinquante et un chats sont inclus. L’échographie met en évidence 90 urétérolithes, dont 43 (48 %) à gauche et 47 (52 %) à droite : 21 (23 %) en région proximale, 52 (58 %) en région moyenne et 17 (19 %) en région distale. Le scanner met en évidence 126 urétérolithes, dont 29 (23 %) en région proximale, 55 (44 %) en région moyenne et 42 (33 %) en région distale. Le scanner apporte ainsi des résultats différents de l’échographie en ce qui concerne le nombre, la localisation et la latéralisation des urétérolithes. Une dilatation pyélique au-delà de 5 mm et un diamètre urétéral maximal supérieur à 3 mm sont toujours associés à la présence d’un urétérolithe. De manière intéressante, la moitié des chats avec des urétérolithes bilatéraux présentent une différence de taille des reins de plus de 3 mm.

Le scanner sans injection de produit de contraste est ainsi plus performant que l’échographie pour le dépistage des urétérolithes chez le chat. Lorsque l’échographie est utilisée pour le diagnostic, les urétérolithes localisés en portion proximale unilatéralement à droite ou distalement des deux côtés sont plus susceptibles d’être dépistés. Le scanner sans préparation peut donc apporter des précisions dans un contexte d’insuffisance rénale aiguë chez le chat.

  • * Testault I., Gatel L., Vanel M. Comparison of nonenhanced computed tomography and ultrasonography for detection of ureteral calculi in cats: A prospective study. J Vet Intern Med. 2021;35(5):2241-8.
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