Collaborateur libéral : la flamme de l’exercice libéral toujours aussi vivace - La Semaine Vétérinaire n° 1980 du 10/03/2023
La Semaine Vétérinaire n° 1980 du 10/03/2023

EXPRESSION

Auteur(s) : Propos recueillis par Jacques Nadel

À l’heure où le sujet de l’indépendance professionnelle fait débat, le nombre de vétérinaires qui ont adopté le statut de collaborateur libéral est en augmentation constante. Quelles sont les motivations de ce choix d’exercice ? Cette alternative au salariat ne fait-elle que des heureux, tant du côté des vétérinaires collaborateurs que des titulaires ?

Andrea Del Carro (Milan 09)

Collaborateur libéral, clinique vétérinaire Saint-Hubert Beausoleil (Alpes-Maritimes)

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Un bon compromis

J’ai choisi le statut de collaborateur libéral en 2016. Étant diplômé du Collège européen de la reproduction animale, j’ai développé ma propre activité de spécialiste et constitué ma clientèle au départ en collaborant avec deux cliniques vétérinaires puis une seule. En revanche, les grosses structures vétérinaires n’ont jamais été intéressées par mes disciplines. La clinique a mis un local à ma disposition. J’ai une totale autonomie dans l’achat de matériels pour exercer mon activité. Je gère mon emploi du temps comme je l’entends avec ma clientèle. En plus de cette activité de spécialiste, je suis également collaborateur à 50 % de mon temps en tant que vétérinaire généraliste pour le compte de la clientèle de cette société civile professionnelle comme pour celui de mes propres clients. Je n’ai pas eu d’offre d’association de la part de la clinique, mon statut de collaborateur libéral est donc un bon compromis entre le statut de vétérinaire libéral associé et celui de vétérinaire salarié.

David Quint (T 03)

Collaborateur libéral, clinique vétérinaire à Malemort-sur-Corrèze (Corrèze)

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Rester mon propre patron

Pour moi, le statut de vétérinaire collaborateur libéral est celui qui se rapproche le plus du professionnel libéral en termes d’état d’esprit, d’indépendance et de responsabilités, alors qu’il est plus difficile de faire correspondre le statut de salarié à celui de libéral. Avant de devenir collaborateur libéral en 2018, j’ai exercé en libéral. Mes motivations en changeant de statut étaient de pouvoir rester mon propre patron, sans être contraint par un lien de subordination avec un titulaire. Je peux travailler pour plusieurs structures vétérinaires à la fois, gagner plus (en rémunération nette) qu’en étant salarié, pour le même coût pour l’entreprise. J’ai ma propre clientèle (propriétaires de nouveaux animaux de compagnie, par exemple) au sein des structures dans lesquelles je collabore. Je pratique également l’expertise vétérinaire d’assurance pour mon propre compte.  

Pierre-Marie Cadot (Liège 96)

Vétérinaire associé de la clinique SeineVet de Boos (Seine-Maritime)

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Une vraie coconstruction

Je travaille avec 17 collaborateurs libéraux, à tous les niveaux. Comme ils sont libres et autonomes dans leur exercice, sans lien de subordination d’aucune sorte, il existe une vraie coconstruction de cette relation gagnant-gagnant. Nos relations professionnelles se font d’égal à égal, dans le respect d’un contrat coécrit. Le collaborateur libéral apporte ses compétences, son savoir, son savoir-faire et son savoir être. Cela concourt à tirer l’entreprise vers le haut. Ce partage peut être un premier pas vers la possibilité de transformer nos relations en celles de futurs associés. Il a en effet déjà tout du libéral : il cotise en tant que travailleur non salarié, n’impacte pas la masse salariale, gère son travail, sa rémunération, ses formalités administratives et son patrimoine (avec les placements Madelin). Le collaborateur libéral connaît un succès croissant qui témoigne des avantages de ce statut, même s’il demeure encore une certaine défiance chez les vétérinaires salariés.

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