La crise, quelle crise ? - La Semaine Vétérinaire n° 1951 du 01/07/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1951 du 01/07/2022

Bilan économique 2021

ENTREPRISE

Auteur(s) : Par Jacques Nadel

Une croissance de l’activité de 6,8 % en 2021, un excédent brut d’exploitation (EBE) solide de 13,3 % et un endettement maîtrisé de 20 %, les moyennes professionnelles de KPMG confirment la robustesse du modèle économique des cliniques vétérinaires. Avec un bon point supplémentaire pour les cliniques canines dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1,5 million d’euros.

Lors du congrès France Vet 2022 qui s’est tenu à Paris les 10 et 11 juin, le réseau d’experts-comptables KPMG a présenté la deuxième édition des moyennes professionnelles vétérinaires pour l’année écoulée. L’échantillon retenu n’est que de 82 cliniques (sur 550 cliniques clientes) mais représentatif de toutes les typologies de cliniques vétérinaires et de tous les niveaux de chiffres d’affaires (CA).

Bonne nouvelle, le secteur vétérinaire est caractérisé par une vivacité qui s’intensifie. Le CA HT moyen évolue de 6,8 % à 1 176,3 k€ en 2021 versus +5 % en 2020. La crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur le secteur. « La croissance n’est pas identique pour toutes les cliniques, les plus importantes enregistrent les plus fortes hausses qui peuvent atteindre 15 % à 20 % », précise Nadège Giffault, expert vétérinaire chez KPMG. Sur le premier semestre 2022, elle note une accalmie de l’activité par rapport à la même période de 2021.

Cette progression du CA se ressent sur la part des remises commerciales sur achats, celle-ci s’établit à 22,8 % en 2021 contre 21,4 % en 2020. L’écart des remises est de 3,1 points entre la tranche de CA qui excède 1 500 k€ (23,3 %) et celle comprise entre 350 k€ et 800 k€ (20,2 %), s’expliquant généralement par un effet volume favorable lié à la taille de la structure. La part des remises augmente quelle que soit l’activité des cliniques (canine, mixte, rurale), toutefois « la part des remises est supérieure pour les cliniques qui ont une activité autre (25,4 %) que canine (21,1 %, soit un écart de 4,3 points) ». « Cette situation peut s’expliquer par un effet taille et l’absence d’adhésion à un groupement d’intérêt économique (GIE) de certaines structures canines, d’où une perte d’opportunité », analyse-t-elle.

Indicateur-clé mesurant l’activité et la performance, le taux de marge brute moyen s’établit à 73 % en 2021 contre 68 % en 2020. Un bond de 5 points que Nadège Giffault explique par l’augmentation des tarifs sur les prestations de services. Par ailleurs, elle constate que les cliniques de CA supérieur à 1,5 M€ ont le taux de marge le plus important (75,8 %). Elle explique cette situation par l’impact des remises et une spécialisation des grandes cliniques dans une activité à plus haute valeur ajoutée. Selon la typologie, les cliniques canines sont celles qui performent le mieux (taux de marge de 76,4 % contre 67,8 % pour les autres).

Saut de 3,2 points de l’EBE

Conséquence d’un CA qui progresse plus vite que les charges externes, la part du loyer diminue légèrement (–0,1 point à 5,1 % du CA HT), il en va de même pour la part de la rémunération (salariés, vétérinaires associés et conventions libérales) sur le CA global (–0,4 point à 44,52 % en 2021). Ce dernier ratio est moins élevé dans les cliniques de plus de 800 k€ de CA (44,3 à 44,4 %) qui ont une meilleure capacité d’absorption des charges de personnel.

L’EBE en 2021 connaît une évolution significative de 3,2 points à 13,3 % du CA HT qui est la conséquence directe de l’amélioration du taux de marge brute et de la diminution du coût (relatif) du personnel. « Le taux d’EBE de l’activité canine de 14 % est supérieur aux autres activités à 11,7 % compte tenu de l’impact favorable de la marge brute avec un poids moindre des achats, constate Emmanuel Seive, expert vétérinaire de KPMG. En outre, ce modèle minimise les déplacements. »

Enfin, les feux sont au vert sur la situation financière des cliniques. Le niveau d’endettement marqué en 2020 à hauteur de 28 % compte tenu du prêt garanti par l’État (PGE) redescend en 2021 à 20 % (–8 points). Cette situation a une conséquence sur la trésorerie (–11 jours) qui reste toutefois confortable (46 jours de charges courantes en 2021 contre 57 en 2020).

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