France Vet de retour à Paris - La Semaine Vétérinaire n° 1951 du 01/07/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1951 du 01/07/2022

Congrès

ANALYSE CANINE

Auteur(s) : Par Laurent Masson

Après trois ans d’absence, le congrès France Vet a repris ses quartiers Porte de Versailles à Paris, les 10 et 11 juin 2022. Plus de 1 500 congressistes et exposants ont répondu à l’invitation.

Sans masque ni pass sanitaire à l’entrée, un retour timide vers la convivialité et le présentiel pour les confrères et consœurs qui ont assisté aux congrès France Vet. Comme à chaque édition, ce congrès a proposé un large panel d’exposants : aux côtés de laboratoires majeurs, étaient présents une multitude de fournisseurs inédits en France et de jeunes start-up venus présenter leurs concepts innovants, notamment en alimentation et bien-être animal. À noter également la présence des principaux réseaux de clinique en France, signe du changement actuel du paysage vétérinaire.
Côté scientifique, un programme varié et animé notamment par le Centre hospitalier vétérinaire Fregis (Arcueil, Val-de-Marne) et la venue de conférenciers britanniques.

Des sujets variés

Parmi les sujets abordés la maladie de Lyme, dont la pathogénicité des espèces européennes et les données épidémiologiques demeurent peu claires. Notre confrère Luc Chabanne recommande au praticien de ne pas traiter en l’absence de signes cliniques associés, mais d’envisager une surveillance et un traitement antibiotique à base de tétracyclines (doxycycline à la dose de 10 mg/kg/j pendant 1 mois) lors de conjonction d’une sérologie positive à Borrelia avec une arthrite ou une protéinurie.
Quelle que soit l’insuline utilisée lors de diabète, notre confrère britannique David Church (Collège royal des vétérinaires) a rappelé que le succès de l’insulinothérapie repose sur la réduction de la glycémie moyenne à des niveaux permettant de contrôler efficacement les signes cliniques. Cela nécessite invariablement une administration biquotidienne d’insuline avec le repas proposé une heure à une heure et demie après l’insuline. Ainsi les effets de l’insulinothérapie et ceux du repas correspondent pour maximiser le contrôle glycémique. Idéalement, un patient stable et bien contrôlé peut être surveillé par des « courbes » de glycémie régulières et, de nos jours, cela devrait s’effectuer par le biais d’un dispositif de surveillance continue du glucose qui mesure le glucose interstitiel et non la glycémie. Ou par l’utilisation du « score clinique diabétique » (SCD) pour « semi-quantifier » le degré de contrôle du diabète obtenu, notamment par le biais de l’application Pet Diabetes. Ce score sur 12 est obtenu en attribuant une note comprise entre « zéro » et « trois » à quatre paramètres cliniques associés à un mauvais contrôle du diabète. L’objectif est d’apporter de la qualité de vie à l’animal diabétique.
Notre confrère Juan Hernandez a insisté sur l’importance de l’alimentation lors de diarrhée chronique : après exclusion des causes extra-digestives, plus de 50 % des chiens présentent une entéropathie répondant au changement alimentaire, surtout si l’animal est jeune et sans atteinte de l’état général. Il est donc intéressant de commencer par un changement alimentaire et de n’envisager un traitement (métronidazole à 10 mg/kg BID par exemple) qu’en l’absence d’amélioration en deux semaines. En présence de symptômes plus marqués, un bilan biochimique avec TLI/Folates/b12 est tout d’abord réalisé, avant de passer à une échographie, voire des biopsies digestives. Mais au final, il convient de ne pas conclure trop vite à une maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI) au vu des résultats histologiques car malheureusement les lésions histologiques sont semblables lors de dysbiose, d’entéropathie répondant au changement alimentaire et de MICI.

En bref

Feed gagne le trophée de l’innovation

Lancée en 2018, cette jeune start-up s’est spécialisée dans l’alimentation à base d’insectes, des vers de farine ou Tenebrio molitor, pour les chats et chiens de compagnie. Deux jeunes associées sont à l’origine du projet, Victoire Baudin, biologiste entomologiste, et Lucie Jolivet, au profil tourné vers le développement et la gestion d’entreprise. La start-up a la particularité d’intégrer l’étape de l’élevage et se charge aussi de la préparation des pâtées. Un sous-traitant s’occupe de la fabrication des croquettes. Les produits vendus sont présentés comme hypoallergéniques. À ce stade de développement, la formulation des aliments se base sur les données de la bibliographie, avec une validation externe par des consultants spécialisés ; aucune étude clinique n’a encore été lancée. La vente des aliments se fait via plusieurs circuits de distribution, dont les vétérinaires, qui peuvent directement créer leur compte sur le site de la start-up.

Tanit Halfon

Plus d’informations sur https://fungfeed.com/

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