Santé globale - La Semaine Vétérinaire n° 1950 du 24/06/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1950 du 24/06/2022

EDITO

Auteur(s) : Tanit Halfon

L’actualité n’en finit pas de nous rappeler l’importance du One Health, ou Une seule santé. Depuis le début du mois de mai, des cas humains d’infections à monkeypox1, sont signalés dans une trentaine de pays hors zones d’endémie africaines. Regroupant plus de 80 % des cas, l’Europe est l’épicentre des contaminations. En Afrique, l’orthopoxvirose simienne a été désignée maladie émergente d’importance. Causée par un orthopoxvirus comme la variole humaine, la maladie se distingue par le fait qu’elle a un réservoir animal.

Comment faire pour maîtriser ce risque sanitaire ? C’est là qu’Une seule santé entre en action. Au-delà des aspects de santé humaine stricto sensu, il s’agira de lever les incertitudes sur les différentes espèces animales impliquées en tant que réservoir, ainsi que les facteurs écologiques associés à l’émergence de cette maladie zoonotique. En France, l’institut Pasteur avait identifié, bien avant l’épisode en cours, l’importance du sujet. Depuis mars 2020, avait été ainsi lancé le projet multidisciplinaire Afripox2, visant à affiner la compréhension de la maladie et ses modalités de transmission. Ces connaissances sont essentielles pour la prévention des contaminations zoonotiques et interhumaines, et les conséquences de santé potentiellement graves qui peuvent en découler. Essentielles aussi pour la prévention des extensions géographiques aussi bien locales que plus lointaines. Car le monde interconnecté dans lequel nous vivons facilite grandement à l’improbable de devenir possible. C’est ce qui s’est passé avec le virus du monkeypox. Et avant lui, avec le Covid-19.

On peut espérer que ce nouvel événement renforcera une nouvelle fois l’importance de penser santé globale, et collectif : dans un monde à la complexité croissante, toutes les compétences, et approches scientifiques, ne peuvent être que les bienvenues. Il semble fort heureusement que quelques leçons ont été retenues : en témoigne en France, la saisie rapide de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), à la fois par la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de l’alimentation (DGAL), sur le risque de diffusion du virus aux animaux sur le territoire. Pour le Covid-19, l’Agence s’était « auto-saisie ».

  • 1. Voir pages 8, 9 et 10.
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