La mosaïque d’êtres vivants, à bonne distance

Notre profession est à la croisée des chemins des différentes santés, de la recherche, de la formation, de la surveillance sanitaire, de l’anticipation et de la gestion des crises sanitaires… Une approche globale du vivant, par la recherche, par la compréhension de ses différentes interactions est précieuse, et loin parfois des solutions tranchées, immédiates, démagogiques que pourrait imposer un tempo politique face à une crise – non ou peu – anticipée. Faisons le vœu d’un rapport plus harmonieux où chaque espèce est envisagée au sein de vivant au sens global, où la biodiversité est une richesse, et dont le respect et la compréhension permettent d’anticiper les risques d’autres crises sanitaires. Un vœu utopique ? Ou l’humain s’est-il coupé de ce qui le compose au sein même du vivant ? « Chacun d’entre nous est une mosaïque d’êtres vivants » soulignait notre confrère François Moutou lors de la dernière séance de l’Académie le 9 juin dernier¹. L’humain a une longue histoire avec les virus : « la possibilité du placenta des mammifères placentaires dérive de l’endogénéisation d’une série de rétrovirus. Les différents types de placentation chez les mammifères correspondent à autant de rencontres avec des rétrovirus. »

C’est une invitation pressante à penser biodiversité aujourd’hui, comme s’y engage notre profession sous différentes facettes et avec des actions variées. À titre d’exemple, « on n’a pas forcément besoin d’exterminer le réservoir pour éviter la transmission d’un agent pathogène » nous rappelle ainsi qu’une évidence notre confrère. Les agents pathogènes font partie de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes. Les connaissances des vétérinaires en écologie existent et peuvent servir l’intérêt général, éviter des incohérences entre certaines politiques et la réalité du vivant.

• 1. Lire notre dossier, pages 30 à 35.