PRATICIENS VÉTÉRINAIRES, COMMENT CONSERVER LA MOTIVATION DES ASV ?

Autrice d’une thèse sur le thème¹

APPRENDRE À MIEUX VALORISER LES ASV

Dans une étude publiée dans ma thèse vétérinaire¹, j’ai noté que 17,5 % des répondants auxiliaires s’étaient dits mécontents de l’ambiance de travail. C’est à peu près le taux observé dans les autres secteurs professionnels. En revanche, les raisons de l’insatisfaction diffèrent de celles des autres métiers (qui citent en raisons principales les conditions matérielles et le manque de personnel). Pour les ASV, les insatisfactions concernent souvent des relations interprofessionnelles dégradées, peut-être aussi parce que dans une structure vétérinaire, employés et vétérinaires se côtoient en permanence, sans moyen de s’éviter… Mais des gestes et des mots simples peuvent permettre aux praticiens de valoriser leurs ASV. Cela passe aussi par un meilleur management des auxiliaires, via par exemple l’organisation de repas, de journées où tous se retrouvent pour discuter ensemble des points positifs et négatifs de la structure vétérinaire. Communiquer ainsi augmente la motivation des salariés, améliore l’ambiance de travail et peut aussi servir à utilement désamorcer des conflits !

Administratrice du site Internet ASVinfos

VEILLER À UN RESPECT MUTUEL

Travaillant sur les réseaux sociaux et dans le syndicalisme, ce sont majoritairement les gens qui ne vont pas bien qui me contactent ! Mais je reçois aussi heureusement des témoignages encourageants, ou si l’ASV a un problème, le vétérinaire la libère sans lui demander de rattraper ses heures, parce qu’une autre fois elle est restée plus tard… Quand il y a du « donnant-donnant », dans une ambiance de respect mutuel, tout le monde y trouve son compte. La bienveillance de tous au quotidien est importante, de la part des vétérinaires comme des collègues auxiliaires. Par exemple, il n’est pas constructif de se moquer d’une ASV parce qu’elle ne sait pas faire quelque chose, mais il faut lui montrer comment s’y prendre. Et agir de manière que l’on respecte le travail de tous dans l’équipe. En se rappelant que le métier d’ASV, même s’il reste un métier passion, est exigeant car soumis au stress, au fractionnement des tâches… Une bonne auxiliaire est un pilier précieux d’une clinique, il faut savoir conserver sa motivation, son plaisir à venir travailler pour pouvoir la garder !

Directrice des formations auprès de l’Afvac

L’ATOUT DE LA FORMATION CONTINUE

La formation continue des ASV n’est pas facile à organiser car il se pose alors le problème du remplacement en clinique… Durant l’évènement « ASV Le Congrès » (qui a lieu le vendredi et le samedi d’« Afvac Le Congrès »), via notamment nos liens avec l’AssAV (Association des auxiliaires vétérinaires) et l’organisme de formation APFORM, nous leur demandons sur quoi elles désireraient être davantage formées. Les thèmes dernièrement cités concernent l’aide en chirurgie, l’aide aux soins, etc. Et en région, des groupes de l’Afvac proposent aussi des formations (distinctes ou communes avec les vétérinaires, concernant par exemple la nutrition, la gestion de l’animal senior, les chirurgies du chat…). Vétérinaires et ASV doivent en effet logiquement suivre des modules de formation communs ou complémentaires car sur le terrain, ils forment les deux pièces d’un même puzzle ! Par ailleurs, je tiens à souligner l’importance des entretiens individuels pour conserver une bonne équipe. Sachant évidemment que le plus difficile est de parvenir à faire coïncider les désirs de chacun avec les besoins concrets de chaque clinique…

• 1. « Les auxiliaires vétérinaires en France : statuts, activités et perceptions de leur métier »