Élections présidentielles : qu’attendez-vous du ou de la candidat.e qui sera élu.e ? - La Semaine Vétérinaire n° 1936 du 15/03/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1936 du 15/03/2022

EXPRESSION

Auteur(s) : Propos recueillis par Jacques Nadel

Alors que la bataille fait rage pour la conquête de l’Élysée, les vétérinaires font entendre leur voix et se confient sur leurs principales attentes.

Brice Guiader

Praticien au Havre (76)

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Stabilité fiscale et simplification

J’attends une certaine stabilité fiscale pour nos entreprises. Une simplification de nos obligations administratives avec un seul guichet unique irait également dans le bon sens, de même qu’un allègement des cotisations sociales pour diminuer le coût du travail en France. Concernant notre profession en particulier, je compte sur le prochain ministre de l’Agriculture pour débloquer et clarifier la situation sur la délégation des actes aux ASV et renforcer l’attractivité de notre profession alors que nos entreprises sont confrontées à d’importantes difficultés de recrutement. La formation diplômante et celle des ASV des échelons 5 et 6 sont également au cœur de nos préoccupations. Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui postulent pour des postes ASV sans diplôme reconnu et, paradoxalement, nous manquons d’ASV diplômées pour répondre à la demande. Il faut aussi lever l’insécurité et le stress que connaissent certains confrères frappés de mesures disciplinaires prononcées par certains conseils régionaux de l’Ordre des vétérinaires.

Marianne Barry-Delom

Praticienne à Aussonne (31)

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Un allègement des charges

Un allègement des charges sociales et une prolongation des aides de l’État pour le recrutement des apprentis permettraient de débloquer plus facilement la création d’un poste supplémentaire et d’embaucher. Cela permettrait aussi d’augmenter le net des bulletins de salaire de nos collaborateurs. Il faut également trouver des solutions et des réponses aux problèmes des déserts médicaux, notamment des mesures spécifiques permettant une redistribution des vétérinaires sur tout le territoire national. Nos confrères qui travaillent en campagne sont aujourd’hui en grande souffrance. Mais monter des écoles privées délivrant des diplômes de vétérinaire n’est pas la solution. Enfin, il faut penser à la transmission de nos entreprises et inciter les jeunes à s’installer, en leur permettant d’amortir comptablement et fiscalement le fonds libéral, comme c’est le cas déjà pour les fonds commerciaux (mesure de la loi de finances pour 2022).

Elsa Edery

Praticienne à Saint-Laurent-du-Var (06)

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Enjeux de sécurité et environnementaux

Mes attentes portent plus sur des considérations universelles, par exemple par rapport aux enjeux de la sécurité nationale ou environnementaux liés au problème du réchauffement climatique, dans l’intérêt de nos enfants et des générations futures. Concernant la vie de nos entreprises, l’augmentation du poids de la masse salariale qui absorbe une bonne partie du chiffre d’affaires et de la marge est une question récurrente posée à tous les gouvernements en place. Les aides de l’État à l’installation correspondent également à une forte attente, en particulier en zone rurale. En revanche, sur les dossiers préoccupants de la profession, tels que l’ouverture d’écoles privées de vétérinaires qui ne garantissent pas la même qualité du diplôme ou la restructuration du paysage vétérinaire avec la prévalence de plus en plus forte des chaînes, je ne pense pas qu’un.e président.e de la République et son gouvernement aient un pouvoir d’influence pour changer le cours des évolutions de notre profession.

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