Science-fiction

Avec ses 1,3 kg et 70 milliards de neurones, notre cerveau est une boîte de Pandore. Après les coulisses de l’Opéra de Paris¹, la caméra de Jean-Stéphane Bron se glisse à l’intérieur des laboratoires et va à la rencontre de cinq chercheurs en sciences cognitives. Dans le contexte des avancées de l’intelligence artificielle, plus rapides que celles dédiées à la compréhension du fonctionnement cérébral, ces scientifiques calent leurs connaissances sur une vision de l’avenir. L’humanité est-elle vouée à être remplacée ? Si certains d’entre eux redoutent une déshumanisation induite par l’évolution incontrôlée des machines, d’autres au contraire se montrent convaincus – et fascinés – qu’à terme elles parviendront à reproduire l’humanité. Soulignant à chaque fois un dialogue à l’autre (un fils, un chien aimé, des patients…) et ce point de fuite que demeure la conscience, l’exposé – sans aucun jugement et en équilibre entre fiction et humanité, technologie et philosophie – de points de vues aussi contrastés crée chez le spectateur un vertige. Si la science nourrit la science-fiction, le film montre subtilement que l’inverse est aussi vrai. En dépit de leurs analyses rationnelles, chacun de ces éminents chercheurs, humanistes ou transhumanistes, reste sous l’influence de leurs fragilités intimes et de leurs idéologies.

• Cinq nouvelles du cerveau de Jean-Stéphane Bron, Suisse-France, 1h45, sortie le 16 mars.

• 1. Voir La Semaine Vétérinaire n° 1714 du 06/04/2017