Poursuite de la baisse des résidus en productions animales en Europe - La Semaine Vétérinaire n° 1935 du 08/03/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1935 du 08/03/2022

Résidus médicamenteux

PHARMACIE

Auteur(s) : Céline Gaillard-Lardy

Le taux de non-conformité des animaux et des denrées d’origine animale vis à vis des résidus poursuit sa baisse constante en Europe. De bons résultats dont se félicite l’European Food Safety Authority (EFSA).

Le taux de conformité concernant les résidus de médicaments vétérinaires chez les animaux et dans les denrées d’origine animale est le plus élevé depuis une décennie. C’est ce qu’annonce le dernier rapport de l’EFSA* d’après les données collectées pour l’année 2020 dans l’ensemble des 27 pays de l’Union Européenne, ainsi qu’en Islande et en Norvège. Au total, toutes productions confondues, 620 758 échantillons (ciblés, suspects, collectés dans le cadre de programmes nationaux ou vérifiés à l’importation) ont été analysés et seuls 0,19 % d’entre eux présentaient des taux de résidus dépassant les limites maximales (LMR). En comparaison, le taux de non-conformité en 2019 était de 0,30 %. Selon l’EFSA, « il s’agit du chiffre le plus bas observé pendant ces 11 dernières années, au cours desquelles les taux de non-conformité ont varié de 0,25 % à 0,37 % ». Cette amélioration concerne particulièrement les agents antithyroïdiens, les stéroïdiens, les lactones et l’acide résorcylique, mais aussi les anthelminthiques, les organochlorés et les organophosphorés, ainsi que les colorants.

Des résultats affinés ont été obtenus à partir des 331 789 échantillons ciblés analysés selon la directive 96/23/CE. Le taux de non-conformité atteint dans ce cas 0,27 %. Il est le plus élevé pour le miel, le gibier d’élevage et le gibier sauvage (près de 7 %). Pour toutes les autres catégories, il est inférieur à 1 % : 0.31 % chez les bovins, 0,64 % pour les chevaux et 0,22 % dans le lait. Il est particulièrement bas chez les porcins (0,14 %) et chez les volailles (0,04 %).

Tous les échantillons ciblés étaient exempts de résidus de stilbènes, de pyréthroïdes et de sédatifs.

Côté antithyroïdiens, 0,34 % de ces échantillons ont été jugés non conformes en raison de la présence de thiouracile chez les bovins, les porcs, les ovins et caprins. Certaines de ces non-conformités pourraient être dues à des régimes alimentaires riches en brassica et autres plantes crucifères.

Des substances antibactériennes interdites (chloramphénicol, métronidazole, hydroxymétronidazole, semicarbazide et nitrofurazone) ont été trouvées dans 0,02 % des échantillons ciblés, notamment dans les œufs et le lait, ainsi que chez les porcs et les volailles. La fréquence la plus élevée d’échantillons contenant ces résidus a été trouvée chez les lapins (0,57 %).

La présence d’anticoccidiens s’est révélée être en forte diminution chez les volailles, résultat probable des mesures prises au niveau européen.

Dans la catégorie autres médicaments vétérinaires, la proportion la plus élevée d’échantillons illicites concerne les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (0,23 %), notamment chez les bovins, les volailles, les chevaux, les porcs et dans le lait.

Des traces d’anthelminthiques ont été signalées chez les bovins, les ovins, les chèvres, les porcs, les volailles et dans le lait.

Côté contaminants environnementaux, les « éléments chimiques » avaient le taux de non-conformité le plus élevé (3,71 %), le cuivre, le cadmium, le mercure total et le plomb étant les plus fréquemment identifiés. Ce dernier constat va dans le sens des résultats des années précédentes.

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