MSD Santé Animale lance Nobivac DP PLUS et Nobivac Respira Bb - La Semaine Vétérinaire n° 1934 du 01/03/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1934 du 01/03/2022

Prévention

PHARMACIE

Auteur(s) : Par Jean-Paul Delhom

Lors d’une conférence de presse donnée à Paris le 24 février dernier, l’équipe du laboratoire MSD Santé Animale a présenté ses deux nouveaux vaccins : Nobivac DP Plus, contre la parvovirose et la maladie de Carré, et Nobivac Respira Bb, en prévention de la trachéobronchite infectieuse canine. Décryptage.

Présent depuis plus de 20 ans sur le marché des vaccins avec une gamme complète, MSD Santé Animale s’engage sur la protection des animaux dès leur plus jeune âge. Les docteurs Céline Hubinois, Aurélie Billot, Yoann Jouannet et Xavier Levy reviennent sur ces trois maladies et les bienfaits de leurs vaccins.

Le parvovirus est « petit mais costaud », explique notre confrère Xavier Levy, spécialiste en reproduction animale. De la famille des parvoviridae et composé d’un simple brin d’ADN, il est identique à 98 % au FPV félin. Son taux de mutation important entraîne une dérive antigénique presque aussi élevée qu’un virus à ARN. Depuis les années 1960, plusieurs variants sont apparus. Non enveloppé par une membrane, le virus est très résistant et persistant dans le milieu extérieur (plusieurs mois). La contamination est oronasale. La phase de virémie apparaît entre 1 à 5 jours après la contamination et il est possible de l’isoler en 3 jours dans les selles. Les symptômes apparaissent parfois tardivement (4 à 14 jours) avec parfois des porteurs sains. Le virus infecte les cellules en division rapide (tube digestif, moelle osseuse, thymus, cœur) mais parfois d’autres organes (poumons, rate, reins, foie, cerveau). En l’absence de soins, on assiste à un choc septique, un syndrome de réponse inflammatoire (orage cytokinique) et une défaillance multi-organique précédant le décès.

Le diagnostic basé sur les symptômes n’est pas fiable (58 %). Le test PCR par prélèvements sur selles est la méthode de référence permettant la quantification et le typage du variant (distinction avec une souche vaccinale). Les tests ELISA présentent des faux négatifs (sensibilité de 76 à 80 % selon les études et les variants) si le prélèvement est trop précoce, la charge virale limitée, les défécations fréquentes ou un titre en anticorps élevé par séquestration digestive des particules virales. Les faux positifs sont rares mais possibles dans les 10 jours suivants le vaccin.

Le traitement, en première intention, est la réhydratation par voie intraveineuse qui peut être remplacée, à la normalisation des paramètres vitaux, par la voie sous-cutanée. Antibiotiques à large spectre, antivomitifs et antidouleurs seront utilisés. Il convient de penser à alimenter rapidement par sonde et de contrôler et corriger le K +. L’utilisation de l’interféron oméga réduit la mortalité et la durée de la maladie mais, compte tenu du prix, n’est pas envisageable en élevage. La translocation fécale, désormais bien documentée, améliore la guérison. Si, dans les 2 jours après la mise en place des soins, les globules blancs, les lymphocytes et l’albumine sont effondrés, le pronostic est défavorable. La neutropénie seule n’est pas un critère pronostique fiable.

Pour prévenir une épizootie dans un élevage, il convient de limiter la surpopulation, de respecter la sectorisation et la quarantaine, et d’utiliser des désinfectants efficaces. La protection des chiots nécessite l’utilisation de vaccins en tenant compte de la période critique où les anticorps maternels annulent leur efficacité (de 6 à 8 semaines vers 12 à 16 semaines). Le vaccin Nobivac DP Plus peut être utilisé dès l’âge de 4 semaines. La protection est valable aussi pour le variant CPV-2c et s’installe rapidement en 3 jours pour le parvovirus et en 7 jours pour la maladie de Carré.

La souche de parvovirus du vaccin Nobivac Puppy CP a été modifiée génétiquement en remplaçant le gène codant pour la capside par un gène issu d’un virus CPV-2. Un nouveau virus vaccinal a donc été créé pour une meilleure protection. D’après une étude réalisée sur 87 chiots, les anticorps maternels contre le parvovirus n’interfèrent pas avec l’efficacité de ce vaccin. Elle montre aussi une séroconversion dans 99 % des cas pour la maladie de Carré et 91 % des cas pour la parvovirose. Peu d’effets secondaires (gonflement local, activité réduite) ont été signalés.

Ce syndrome est causé par différents agents infectieux viraux et/ou bactériens :

- Bordetella bronchiseptica est l’agent le plus fréquemment impliqué, surtout chez les animaux de moins de 6 mois. Transmis par aérosol, il est très contagieux et peut être excrété pendant plusieurs mois. L’incubation est de 2 à 10 jours avec altération progressive de la fonction des cellules épithéliales respiratoires. Les symptômes ont une gravité variable, parfois sévère.

- Le virus parainfluenza a été isolé dans 50 % des cas avant la vaccination. Les signes cliniques apparaissent pendant 2 à 6 jours et sont plus sévères en cas de co-infection. L’excrétion virale disparaît rapidement (1 à 2 semaines) après le début de la maladie. Ce virus est très sensible aux désinfectants.

- L’adénovirus canin de type 2 (CAV2) provoque des symptômes souvent bénins. L’excrétion virale diminue en 1 à 2 semaines mais ce virus persiste longtemps dans l’environnement.

- L’herpèsvirus canin, endémique en élevage, entraîne une hausse de la mortalité néonatale.

- Le virus de la grippe canine (H3N2) provoque des signes souvent légers mais avec une surinfection très fréquente.

- Mycoplasma cynos, seul mycoplasme associé à des bronchopneumonies chez le chien, se développe dans les 2 à 3 semaines suivant l’arrivée du chiot. Il est excrété pendant plus de 3 semaines.

- Le streptocoque bêta-hémolytique du groupe C de Lancefield provoque de premiers symptômes bénins avec une aggravation possible en 24 à 48 heures.

Plus rarement sont rencontrés le virus de la maladie de Carré, des coronavirus, des réovirus et différentes bactéries de surinfections.

Lors de signes cliniques respiratoires, le diagnostic doit être étayé par un prélèvement pour effectuer une culture bactérienne. La méthode de choix est le lavage broncho-alvéolaire. Le test PCR permet un panel de dépistage large et rapide avec son lot de faux négatifs et faux positifs.

La prophylaxie sanitaire demande, comme toujours, de limiter la population et de ventiler sans courant d’air. L’hygrométrie doit être maintenue entre 40 et 60 %. Dans les élevages, un vide sanitaire mérite d’être réalisé.

Les traitements sont à base d’antibiotiques. Les aérosols sont recommandés 2 fois par jour. Une kinésithérapie est parfois nécessaire. La vaccination diminue la gravité des signes cliniques et l’ampleur de l’excrétion du pathogène. Le vaccin intra-nasal Nobivac KC demeure la meilleure protection immunitaire contre bordetella et le virus parainfluenza dès l’âge de 3 semaines. L’immunité apparaît en quelques jours pour bordetella mais il est parfois difficile à administrer sur des races brachycéphales ou des chiens agressifs. Pour ces cas particuliers ayant reçu une dose de Nobivac KC l’année précédente, Nobivac Respira Bb, une solution injectable, est tout indiqué et peut être administré tous les ans. C’est d’un vaccin inactivé entraînant une immunisation active contre bordetella, utilisable dès l’âge de 6 semaines. Le début de l’immunité apparaît en 2 semaines. Ce vaccin peut également être utilisé pendant la gestation.

Exemple de protocole de vaccination du chiot

L’équipe MSD Santé animale propose le protocole suivant : Nobivac KC à 3 semaines, puis Nobivac DP PLUS entre 4 et 6 semaines suivi, à 8 et 12 semaines, par Nobivac CHP et L4. Un rappel à 1 an avec Nobivac KC ou Respira Bb et Nobivac L4.

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