Changement d’époque - La Semaine Vétérinaire n° 1931 du 08/02/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1931 du 08/02/2022

EDITO

Auteur(s) : Tanit Halfon

2022, année de naissance du premier cursus vétérinaire privé français ? La décision est imminente, probablement même déjà prise à l’heure où vous lisez ces lignes. Les 10 et 11 février, sont prévues les deux dernières réunions ministérielles1 sur le dossier de candidature de l’établissement UniLaSalle. Un véritable changement de paradigme se joue ici : la fin du monopole d’État pour l’enseignement vétérinaire, qui avait débuté en France en 1761, avec la création de l’école de Lyon. À l’époque, on était « breveté du Roy en l’Art Vétérinaire ».

Cette privatisation de l’enseignement vétérinaire s’accompagne d’un nouveau modèle de formation clinique dit semi-distributif : les étudiants n’auront accès qu’à un hôpital animaux de compagnie-NAC (uniquement pour les cas référés) au sein de l’établissement, le reste des rotations cliniques (à différencier des stages), en particulier pour l’équine et la rurale donc, devant se faire dans des structures partenaires. Des discussions sont en cours avec des établissements de soins, plus ou moins abouties, ainsi qu’avec des groupes agroalimentaires, et le laboratoire départemental d’analyses.

Cette privatisation s’accompagne aussi d’une hausse du prix des études : les frais de scolarité seraient d’environ 15 000 euros par an, contre 2500 euros dans les ENV, soit 90 000 euros pour 6 années d’études. UniLaSalle fera-t-elle le plein d’étudiants ? Probablement oui : la privatisation de l’enseignement supérieur est un mouvement de fond en France et dans le monde, et donc plus facilement acceptable par les familles. Il y a aussi un nombre croissant de primo-inscrits à l’Ordre français formés à l’étranger. L’école de Valence, en Espagne, est la première destination pour des études hors de France, avec un coût de 16 000 euros par an, pour cinq années d’études. À UniLaSalle, on proposera un système interne de bourse et de prêt à 0 %. La loi Ddadue a été aussi identifiée comme un levier de financement pour les étudiants.

Une fois diplômés, ces derniers auront fort besoin d’un retour sur investissement, quand les praticiens auront toujours besoin de main-d’œuvre, suggérant un changement d’époque probablement aussi pour le modèle vétérinaire français.

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