Argos-Clubvet, une union en toute indépendance - La Semaine Vétérinaire n° 1927 du 11/01/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1927 du 11/01/2022

Groupe

ANALYSE GENERALE

Auteur(s) : Jacques Nadel

À la mi-novembre 2021, Argos Vétérinaire, quatrième groupe de cliniques actif dans l’Hexagone, a pris une participation majoritaire dans le capital de Clubvet, premier groupement d’achats et de services auprès des vétérinaires en France. Le début d’un mariage ambitieux.

L’accélération du processus de consolidation du marché, avec les premières fusions entre groupes, serait-elle en train de redistribuer les cartes dans le paysage vétérinaire français ? La course à la taille est-elle un gage de pérennité et de succès dans l’avenir ? Pas forcément, répondent en chœur les dirigeants des sociétés Argos (70 cliniques officiellement intégrées à fin décembre 2021) et Clubvet (1 000 cliniques vétérinaires indépendantes adhérentes à fin décembre 2021). Pour eux, cette union entre deux groupes indépendants français s’inscrit dans une logique à long terme de développement réciproque des deux sociétés, dans le respect de leurs activités propres et des cibles de chacun (cliniques indépendantes versus cliniques intégrées). « Nos deux sociétés continueront de faire le même métier et répondre à des besoins identiques avec deux catégories de bénéficiaires différents », résume Guillaume Vicaire, cofondateur et directeur général du groupe Argos. « Cette union est l’aboutissement d’une réflexion de longue date entre nos deux structures », explique Emeric Lemarignier, président du groupe Argos. Un rapprochement logique selon Guillaume Vicaire. « Le groupe Argos est l’un des premiers membres historiques de Clubvet et nos deux entités ont toujours entretenu des relations privilégiées excellentes fondées sur la confiance réciproque », enchaîne-t-il. « C’est une vraie aventure entrepreneuriale qui démarre », se félicite Romain Vieira, cofondateur de Clubvet.

Pour ce groupement d’achat, c’est aussi l’opportunité de retrouver un nouvel élan et de poursuivre le développement du nombre d’adhérents. Attachées aux mêmes valeurs (indépendance, esprit entrepreneurial et transparence), ces deux sociétés restent autonomes et conservent leur mode d’exercice. Le rapprochement est donc sans incidence pour une clinique vétérinaire « indépendante » adhérente à la centrale de référencement ; elle bénéficiera de la mutualisation des moyens et services proposés par le nouvel ensemble. Sinon, rien ne change au niveau du staff (Nicolas Février et Romain Vieira restent les dirigeants de Clubvet) et des équipes.

La mise en commun des savoir-faire et expertises est un pas important pour ces deux sociétés qui ambitionnent « de créer l’offre la plus complète du marché vétérinaire ». « L’objectif est d’accompagner les vétérinaires face à leurs problématiques quotidiennes et de libérer leur temps afin qu’ils puissent se consacrer encore mieux à leur cœur de métier : la médecine vétérinaire », déclare Nicolas Février. Les synergies vont se situer à trois niveaux dans un premier temps : les achats, la formation et le digital. « Concrètement, Clubvet va négocier les achats pour le compte de cliniques Argos », annonce Emeric Lemarignier, celles-ci bénéficiant des mêmes remises que les adhérents de la centrale de référencement.

De son côté, Argos apporte son expertise dans la mise en place de formations et d’un catalogue ouvert dorénavant aux adhérents de Clubvet. Le recrutement est également au cœur du projet. Sur le digital, « nous allons croiser nos expertises », déclare Romain Vieira. L’objectif ? Développer un véritable hub de services avec une interface unique : omnicanalité, site Internet, boutique en ligne, page Facebook, blogs, outil de prise de rendez-vous, plateforme de e-learning et replay…

Dernier avantage de cette union : les grandes manœuvres des groupes offrent au vétérinaire indépendant l’opportunité sur le plan patrimonial de vendre son fonds libéral à très bon prix à un « corporate ». « Des adhérents font confiance à Clubvet depuis dix ans, ils peuvent faire confiance à Argos pour la transmission de leur entreprise, cela reste une possibilité, rien n’est obligé », précise Romain Vieira.

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