Actualités sur les maladies infectieuses - La Semaine Vétérinaire n° 1922 du 26/11/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1922 du 26/11/2021

Epidémiologie

FORMATION MIXTE

Auteur(s) : Anne Couroucé

D’après la journée scientifique du groupe d’épidémiosurveillance de la Federation of European Equine Veterinary Associations (Feeva) qui s’est tenue le 8 octobre 2021 à Caen (Calvados).

Ce texte est le dernier d’une série de trois articles.

Mouvement des chevaux en compétition

Linda Awada, de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a présenté une mise à jour sur les maladies rapportées à l’OIE et sur les possibilités de mouvement des chevaux dans les compétitions internationales. L’objectif de l’OIE est d’améliorer la santé animale au niveau mondial. Les critères de l’OIE sont 1) la diffusion internationale et qu’une nation au moins soit déclarée indemne, 2) la transmission aux hommes et l’impact significatif de la maladie et 3) des méthodes diagnostiques fiables. En Europe, les maladies déclarées en 2020/2021 ont été l’anthrax en Croatie et en Espagne, la métrite contagieuse équine au Danemark et en Grande-Bretagne, la grippe équine en Estonie et en Italie, la piroplasmose en Finlande, EHV1 en Norvège et West Nile en Autriche, France et Allemagne. Concernant la peste équine, il y a eu 2 épizooties dans des pays jusqu’alors indemnes : une en Thaïlande en février 2020 et une en Malaisie en août 2020. Cela a été résolu respectivement en septembre 2020 et en mai 2021 pour ces deux pays. Pour déclarer un pays exempt de maladie, c’est une longue procédure et ce notamment pour la peste équine. Pour d’autres maladies, il peut y avoir des « auto-déclarations » des pays pour dire qu’ils sont exempts. L’OIE a également travaillé sur la facilitation des mouvements de chevaux au niveau international. Le statut de chevaux HHP (High Health, High Performance horses) a été défini selon un processus établi par l’OIE1. Il existe également des « zones exemptes de maladies » (Equine Disease Free Zone, EFDZ), qui peuvent être utilisées pour l’organisation de compétitions par exemple.

Validation de laboratoires sentinelles

Coralie Lupo, épidémiologiste au Réseau d'épidémiosurveillance en pathologie équine (RESPE), a abordé le sujet de la validation de laboratoires sentinelles. Le constat est qu’il y a une absence de standard pour les tests diagnostiques de laboratoire et qu’il y a un réel problème pour les chevaux lorsqu’il y a des résultats avec des faux négatifs et des faux positifs. Au sein du RESPE, il existe une surveillance syndromique par les vétérinaires sentinelles et une surveillance ciblée pour certaines maladies comme la grippe, EHV, la gourme, etc. Cette dernière est effectuée par les laboratoires qui peuvent « remonter » les informations au RESPE sous couvert de l’anonymat et en respectant la confidentialité des informations. Les étapes de la validation des laboratoires et les kits rapides utilisés par les vétérinaires sur le terrain ont été présentés. A ce jour, il y a eu 9 demandes de laboratoires pour rentrer dans ce processus.

Grippe équine

Un point sur le panel de surveillance de la grippe équine de l’OIE (« Expert Surveillance Panel ») a été effectué par Ann Cullinane, de l'Irish Equine Center (IEC). Ce panel comprend les 3 laboratoires de référence de l’OIE (USA, Japon et Irlande) et d’autres laboratoires qui suivent la grippe (Chine, Argentine, Inde, Nigeria, France et Suède). La chef de l'unité de virologie de l'IEC a notamment abordé les critères pour mettre à jour les vaccins. Il semble que H7N7 et H3N8 (lignée européenne) ne devraient pas être inclus, au contraire des H3N8 Florida sublineage clades, ces virus étant impliqués dans les épidémies en Amérique du Sud, USA et Europe en 2018 et 2019. Toutefois, à ce jour, aucune recommandation pour modifier le vaccin ne peut être faite par ce panel car il n’existe pas d’évidence scientifique. 

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr