Pronostic du pyothorax chez le chat - La Semaine Vétérinaire n° 1920 du 12/11/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1920 du 12/11/2021

Soins intensifs

FORMATION CANINE

Auteur(s) : Tarek Bouzouraa

Le pyothorax n’est pas si rare chez le chat et nécessite le plus souvent une prise en charge en urgence et des soins intensifs assurant une survie moyenne autour de 80 % selon les études. Peu d’informations sont disponibles quant au pronostic à long terme et aux paramètres qui peuvent influencer la survie. Une étude1 synthétise les informations relatives à la prise en charge de 47 cas de pyothorax.

Le détail d’une population représentative

L’échantillon regroupe initialement 55 chats, avec une majorité de mâles (35/55, soit 63 %) d’un âge médian de 5 ans et demi, dont 74 % vivent avec d’autres chats et 78 % ont accès à l’extérieur. La durée des signes cliniques avant présentation varie grandement : de quelques heures à plusieurs mois. Les motifs de consultations incluent principalement la dysorexie, l’anorexie ou un abattement (53 %) et des difficultés respiratoires (41 %). De la fièvre est mise en évidence dans 41 % des cas, tandis que 19,5 % des chats présentent une hypothermie.

La cause du pyothorax est identifiée seulement dans 3 cas, incluant une suspicion de pneumonie par fausse déglutition après des soins dentaires, un traumatisme et un corps étranger pénétrant, pour chacun d’eux.

Des radiographies thoraciques sont disponibles dans tous les cas : elles indiquent un épanchement pleural bilatéral dans 91 % des cas, unilatéral pour les 9 % restants. L’analyse cytologique de l’épanchement révèle la présence de bactéries dans 62 % des cas, avec 30 % des cas sans agent figuré. Pour les 38 cas chez lesquels une culture bactériologique est réalisée, l’analyse permet d’isoler les bactéries suivantes : Pasteurella sp. (11), Bacteroides sp. (6), Actinomyces sp. (3), Staphylococcus sp. (2), Prevotella sp. (1), Corynebacterium sp. (1), Fusobacterium sp. (1), Clostridium sp. (1) et Gardnerella sp. (1). Chez 2 chats, Nocardia sp. est isolée, bien qu’elle soit suspectée dans 2 autres cas. Les anomalies hématologiques sont classiques (monocytose et neutrophilie dans 47 % des cas), avec un virage à gauche dans 20 % des cas.

Une prise en charge qui conditionne le pronostic

Au moment du diagnostic, 7 chats sont euthanasiés, tandis que 4 autres ne survivent pas à la prise en charge initiale. Des drains thoraciques sont placés bilatéralement dans 89 % des cas, et unilatéralement dans 2 % des cas. Les drains sont laissés en place pour une durée médiane de 4,5 jours avec une durée médiane d’hospitalisation de 5 jours. Une antibiothérapie est employée pour une durée moyenne de 4 semaines. Parmi les 47 chats suivis, 13 (28 %) sont décédés ou euthanasiés durant l’hospitalisation. Tous les autres survivent plus de 2 semaines, correspondant à une survie de 72 %.

Une survie à un an est observée pour 30/44 chats (68 %) et une rechute chez 2/44 (5 %) des chats, pris en charge avec antibiothérapie. Ainsi, le pronostic lors de pyothorax chez le chat est tout de même favorable, si une prise en charge adaptée peut être réalisée.

  • 1. Krämer F., Rainer J., Bali M.S., Short- and long-term outcome in cats diagnosed with pyothorax : 47 cases (2009-2018), J Small Anim Pract. 2021 ; 62 (8) : 669-676.
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr