L’Étiquette bien-être animal progresse dans les rayons - La Semaine Vétérinaire n° 1915 du 08/10/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1915 du 08/10/2021

Consommation

ANALYSE GENERALE

Auteur(s) : Par Bénédicte Iturria

Le 21 septembre 2021, l’association Étiquette bien-être animal a présenté son bilan et ses perspectives d’avenir à la presse. Lancé le 5 décembre 2018, cet étiquetage est le premier sur le bien-être animal indiquant les conditions de vie, de transport et d’abattage des animaux.¶

Fruit de la collaboration du groupe de distribution Casino et de trois associations de protection animale, Compassion in World Farming France (CIWF France), la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA) et l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA), l’Étiquette bien-être animal a été lancée le 5 décembre 2018. Présente à ses débuts sur seulement une gamme de 6 références de poulets de chair, ce sont désormais plus de 30 gammes de poulets étiquetées dans les rayons, 7 grandes enseignes de distribution représentant plus de 60 % de la distribution française et 5 des principaux producteurs de volailles français. Trois mille éleveurs ont été audités, soit près d’un éleveur de poulet français sur trois s’est engagé dans la démarche. En tout, 10 % des poulets français et 50 % des productions plein air bénéficient de cet étiquetage.

Œufs et lapins au programme

Cette démarche répond à une attente forte des consommateurs. Selon une récente enquête2, 29 % des Français déclarent prendre en compte l’Étiquette bien-être animal lorsqu’ils font leurs courses. Ils sont 80 % à affirmer être sensibles à la cause animale et plus d’un Français sur deux serait prêt à payer plus cher pour de la viande issue d’élevages respectueux du bien-être animal. Dans une étude3 réalisée dans 7 pays européens sur le poulet de chair, 88 % des personnes sondées en France déclarent vouloir un étiquetage les informant des standards de bien-être animal selon lesquels les poulets ont été élevés. Le consommateur devient « consomm-acteur ».

L’objectif est de déployer l’Étiquette pour intégrer de nombreux élevages français et davantage d’espèces. « Dès 2022, nous souhaitons offrir aux consommateurs le choix des premiers produits porcins étiquetés bien-être animal […] Les projets suivants porteront sur les œufs et le lapin », a déclaré Louis Schweitzer, président de l’association Étiquette bien-être animal. Avec plus de 60 % de la distribution française engagée dans cette démarche, l’association prévoit d’ici 2025 d’étiqueter 25 % des poulets français, dont 75 % de plein air. En collaboration avec le LIT Ouesterel (laboratoire d’innovation territorial Ouest Territoires d’Élevage), porté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), un comité technique a été créé pour construire le référentiel de la prochaine espèce étiquetée, le porc.

Depuis un an, l’Étiquette a vu des acteurs économiques français de poids rejoindre l’initiative : en 2021, la Cooperl qui produit 25 % des porcs français, et Maître Coq, qui compte près d’un millier d’éleveurs ; fin 2020, c’était Intermarché, quatrième distributeur français, Lidl, distributeur européen ainsi que Herta et Fleury Michon. Franprix et Monoprix auront également bientôt des produits étiquetés.

L’association espère que son Étiquette sera retenue par la Commission européenne dans le cadre de sa stratégie De la ferme à la table.

  • 2. Étude Omnibus réalisée par YouGov du 25 au 28 juin 2021 auprès de 1 001 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. http://www.bit.ly/3BfSnfa
  • 3. Enquête réalisée par ComRes pour le compte d’Eurogroup for Animals auprès de 7090 adultes représentatifs de la population nationale âgés de 18 ans et plus, dans 7 pays de l’Union européenne entre le 9 janvier et le 22 février 2019. http://www.bit.ly/3l9TuHG
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