La contention du chat - La Semaine Vétérinaire n° 1910 du 03/09/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1910 du 03/09/2021

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FORMATION CANINE

Auteur(s) : Jade Lardenois, praticienne à NancyCaroline Gilbert, professeure en éthologie fondamentale et appliquée à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA)

La contention respectueuse du bien-être du chat doit être la plus minimale et confortable possible. Il importe de connaître les signes de stress afin de l’adapter et maintenir un niveau de stress aussi bas que possible tout en assurant la sécurité des personnes au contact de l’animal.

Privilégier la serviette, bannir les gants

Il est conseillé d’adapter le lieu de la contention : fond de la caisse de transport si le chat est peureux ou serviette sur la table de consultation. Toutes les contentions physiques avec maintien ou prise de la peau (en particulier au niveau du cou) ne sont pas recommandées. La serviette permet d’envelopper le chat pour restreindre ses mouvements. L’usage de gants de contention est à éviter, ceux-ci présentant le double inconvénient de porter les odeurs des animaux précédemment manipulés (potentiellement source de stress) et de réduire la liberté de mouvement de la personne les portant. L’usage du sac à chat est aussi une source de stress pour l’animal, et s’il est utilisé, pour être efficace, il devrait être parfaitement adapté au chat, ce qui est assez rare.

Dans le cas d’animaux trop agressifs, il est préférable d’envisager une sédation anxiolytique. La sédation par anesthésie volatile sans prémédication est à éviter, car, bien que pratique en permettant de ne pas toucher l’animal, elle est assez inconfortable pour celui-ci. La gabapentine, de par ses effets sédatif et anxiolytique, a prouvé son efficacité. Il est possible qu’un comprimé (100 mg pour un chat, 20-25mg/kg) soit administré par les propriétaires 30 minutes à 1 heure avant la consultation.

L’exemple de la prise de sang

Pour la pose d’un cathéter ou la réalisation d’une prise de sang à la veine céphalique, il est préférable de réaliser la compression à la main plutôt qu’avec un garrot, moins confortable. La tête n’est pas placée en extension et le chat n’est pas pris par la peau du cou. Trois types de contention peuvent être envisagés. La première est la plus minimale possible (photo 1) : le chat calme et sans signe de stress est guidé et aucune pression ne s’exerce sur lui. Attention : la main en U sous le cou n’a pas pour but de serrer, mais simplement de soutenir la tête de l’animal pour qu’il ne gêne pas la personne posant le cathéter. Si le chat s’agite, il est possible d’immobiliser sa tête à l’aide d’une serviette enroulée autour de son cou comme une minerve, faisant office de protection comme une collerette (photo 2). Pour un chat plus agité, la serviette pourra être utilisée pour maintenir le corps du chat. Dans ce cas, elle bloque à la fois le cou et les pattes, dont une pourra être dégagée (photo 3).

Pour la prise de sang à la veine jugulaire, le principe est le même : le chat calme sera contenu a minima, le chat plus agité immobilisé à l’aide d’une serviette. Dans les deux cas, les index des deux mains (photo 4) viennent se placer sous la mandibule pour lui lever doucement la tête, et les autres doigts des deux mains sont repliés sur les côtés de la tête pour ne pas gêner la prise de sang.

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