SOUTIEN AUX JEUNES DIPLÔMÉS - La Semaine Vétérinaire n° 1908 du 27/08/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1908 du 27/08/2021

ROYAUME-UNI

ANALYSE

Auteur(s) : KARIN DE LANGE

L’été a vu outre-Manche le lancement du programme de développement des jeunes diplômés vétérinaires, ou VetGDP, par le Royal College of veterinary surgeons (RCVS). Son ambition est d’offrir un accompagnement efficace et pertinent dans les premiers temps de carrière.

Cet été, au Royaume-Uni, le programme de développement des jeunes diplômés vétérinaires, ou vetgdp (veterinary graduate development programme), a été lancé par le Collège royal des vétérinaires (Royal College of veterinary surgeons, RCVS), équivalent de l’Ordre des vétérinaires en France. C’est ce qu’avait annoncé Linda Prescott-Clements, directrice d’éducation au RCVS, lors d’une conférence au congrès de la British small animal veterinary association (BSAVA), en mars dernier. L’objectif du programme est de soutenir les jeunes diplômés au début de leur carrière. La participation est obligatoire, et toutes les structures souhaitant embaucher de nouveaux diplômés devront avoir un vétérinaire en leur sein prêt à se former pour devenir conseiller vetgdp.

« Renforcer la confiance »

Le vetgdp remplace le programme actuel, le PDP (professional development phase), lancé en 2007. « Des enquêtes ont montré que l’ancien programme n’avait pas atteint l’objectif d’offrir un soutien efficace. » Les jeunes diplômés souhaitent que les cliniques « fournissent un soutien pertinent et significatif, au-delà d’une simple liste à cocher », Souligne Linda Prescott-Clements.

D’après Sue Paterson, présidente du comité d’éducation du RCVS, « le vetgdp s’appuie sur ce que nous faisons déjà tous au quotidien lorsque nous avons un nouveau diplômé – nous renforçons leur confiance en commençant par des tâches simples et les faisons passer aux tâches plus complexes au fur et à mesure que leurs connaissances et leur expérience grandissent. Le vetgdp soutiendra les diplômés tout au long de ce processus tout en fournissant aux conseillers vetgdp les compétences pour maximiser ce soutien ». La transition d’étudiant à jeune diplômé vétérinaire peut en effet être bouleversante. « Je me souviens à quel point, au cours de mes premiers pas en clientèle, le soutien d’un collègue plus expérimenté était important, pour m’aider à apprendre de mes erreurs, mais aussi pour célébrer mes réussites », Poursuit-elle. Le soutien peut prendre de nombreuses formes, allant du mentorat ou de l’aide lors des cas cliniques difficiles à des bilans de progrès réguliers. Une approche qualitative est utilisée pour qu’elle soit significative pour chaque diplômé, « ce qui signifie qu’il n’y a pas de points, de cases à cocher ou de taux à atteindre ».

Tous les vétérinaires diplômés en 2021 doivent s’inscrire au vetgdp, et les structures qui souhaitent les employer doivent avoir au moins un conseiller vetgdp au sein de leur clinique. Au fur et à mesure que le jeune confrère progresse, le besoin de soutien diminuera. « Il n’y a pas de limite précisée, mais le temps nécessaire pour le programme est estimé à environ un an, bien qu’il puisse être plus court – ou plus long », Explique Sue Paterson. Les vétérinaires diplômés à l’étranger qui viennent travailler au Royaume-Uni et ont moins d’un an d’expérience professionnelle pertinente devront aussi participer au VetGDP. Les diplômés étrangers ayant plus d’expérience n’y sont pas obligés, mais sont également invités à s’inscrire sur le vetgdp, « car c’est un excellent moyen pour se familiariser avec la pratique au Royaume-Uni (…) Plutôt que d’établir des listes de compétences individuelles, nous visons à utiliser un cadre d’activités professionnelles confiables (entrustable professional activities ou EPA) et à développer davantage les compétences acquises lors des études, comme l’approche des cas complexes, des différentes espèces ou la communication avec les clients (…) c’est un exercice d’apprentissage permanent », Ajoute Sue Paterson, avec un bilan mensuel des progrès réalisés avec le conseiller du VetGDP pour tous les EPA. Un exemple d’un APE : élaborer un plan diagnostique et interpréter les résultats des tests. Les critères de réussite seraient alors de passer de cas simples à des cas plus complexes.

Le développement d’un dossier électronique sur mesure avec une plateforme dédiée d’enregistrement intuitive est en cours de développement pour les jeunes diplômés afin d’enregistrer leurs propres observations. Finalement, afin que le diplômé puisse compléter le vetgdp et recevoir son certificat d’achèvement, les preuves contenues dans son dossier électronique vetgdp seront examinées par des pairs indépendants.

Les étapes pour devenir conseiller

Toutes les structures souhaitant embaucher des jeunes diplômés devront avoir un conseiller VetGDP. Les vétérinaires souhaitant devenir conseiller vetgdp doivent avoir au moins trois ans d’expérience en tant que praticien au Royaume-Uni. Ils doivent être prêts à offrir un soutien structuré et continu aux jeunes diplômés en milieu de travail. Ils peuvent travailler à temps plein ou partiel, tant qu’ils consacrent suffisamment de temps en soutien à leur diplômé (au moins une heure par semaine) et doivent être basés sur le même lieu de travail.

En outre, il est nécessaire que les intéressés complètent avec succès les six modules du programme d’apprentissage en ligne RCVS. Suite à la pandémie actuelle, les conseillers VetGDP devront compléter les modules d’ici décembre 2021 – et non juin comme initialement prévu –, mais la formation doit avoir commencé lors de l’arrivée du jeune diplômé. Selon Linda Prescott-Clements, près de 1 800 vétérinaires auraient déjà montré leur intérêt de devenir un conseiller VetGDP.

Deux des six modules viennent d’être publiés. Le module 1, « Comprendre le programme VetGDP et le rôle du conseiller VetGDP », Donne un aperçu général du programme, ses objectifs et ses résultats escomptés. Le module 2, « Comment au mieux soutenir votre diplômé (e) : les bonnes pratiques pour des résultats positifs », Présente des recherches récentes sur comment fournir des critiques constructives aux jeunes confrères, pour s’assurer qu’ils construisent leurs connaissances, leurs compétences et leur confiance de façon efficace. Chaque module représente deux à trois heures de formation permanente. Les quatre autres modules seront publiés ultérieurement.

Un guide pour les cliniques

En mars, la RCVS a publié un guide1 détaillant les informations que les cliniques doivent connaître sur le VetGDP. Celles employant des jeunes diplômés cette année ont jusqu’en décembre 2021 pour obtenir leur agrément, à condition qu’ils aient un vétérinaire ayant déjà commencé sa formation de conseiller VetGDP. Le guide précise comment se préparer au VetGDP.

Sue Paterson considère qu’« en travaillant avec leur conseiller vetgdp, les jeunes diplômés pourront décider sur quoi ils souhai­tent se focaliser et dans quels domaines ils ont besoin de soutien. Cela leur permettra de perfectionner leurs compétences dans toutes les activités quotidiennes dont ils ont besoin en tant que praticien. Renforcer leur confiance signifie qu’ils deviendront plus rapidement des membres compétents et résilients de l’équipe vétérinaire. »

1. www.bit.ly/3yBaXNn

Pour plus de renseignements, contactez : vetgdp@rcvs.org.uk

Les objectifs du VetGDP

– Fournir un soutien aux nouveaux diplômés qui entrent dans la profession vétérinaire au Royaume-Uni.

– Développer davantage les compétences des diplômés pour devenir des praticiens expérimentés et autonomes.

– s’assurer que les jeunes diplômés deviennent des membres confiants de l’équipe de la structure vétérinaire.

– Instaurer une habitude d’une formation permanente.

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