L’ANTIBIORESISTANCE DANS LE VISEUR

“La pandémie actuelle aura au moins été l’occasion de montrer le savoir-faire de la profession vétérinaire dans de nombreux domaines et de plaider pour une meilleure valorisation de son rôle en santé publique. Mais la tâche n’est pas gagnée. Car si le concept One Health est sur toutes les lèvres, les vétérinaires sont encore souvent considérés comme le parent pauvre de la santé. Désignés comme coupables parfaits de l’augmentation de l’antibiorésistance, ils devront batailler, par notamment des pétitions en ligne, pour ne pas se voir privés de solutions thérapeutiques. Ainsi la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) a estimé, lors d’un vote le 13 juillet, que les critères prévus dans le cadre du nouveau règlement européen sur les médicaments vétérinaires, permettant d’établir une liste d’antimicrobiens à réserver aux humains, étaient trop laxistes. Pourtant, des efforts considérables ont été réalisés ces dernières années par l’ensemble des vétérinaires européens en termes de consom­mation d’anti­biotiques, comme en témoigne un rapport tripartite¹ : aujourd’hui, la consommation d’antibiotiques des animaux de rente a diminué drastiquement et est inférieure à celle de l’homme. Mais ces bons résultats ne doivent pas rester lettre morte : les consommateurs, et vraisemblablement les parlementaires, ont toujours une image tronquée de l’utilisation des antibiotiques en élevage. Des efforts de communication doivent être faits afin de promouvoir une approche One Health.”

1. Voir notre article page 12.