Le loup, le chien et nous

Réajuster notre vision du monde grâce à l’animal est ce que propose cette autre parution de la collection Mondes animaux (voir ci-contre) en se concentrant sur une seule espèce, emblématique s’il en est. Le loup a déjà donné lieu à d’innombrables publications, mais l’intérêt de l’ouvrage de Pierre Jouventin – familier du canidé sauvage pour avoir cohabité avec lui¹ et qui s’est aussi penché sur l’éthologie du chien domestique² – est de montrer que les spécificités comportementales du loup, en particulier sa singulière adaptabilité, sa forte sociabilité et, selon lui, son altruisme, ainsi que son écologie et son histoire à nos côtés (coévolution dont le chien est issu) caractérisent une extraordinaire convergence avec l’homme. Si elle peut expliquer l’aversion dont ce canidé fut longtemps l’objet, elle mérite d’être repensée. Car plus qu’aucun autre animal sauvage, le loup nous renvoie à ce que nous sommes : des prédateurs autrement plus nuisibles que lui.

1. Il raconte cette expérience dans Kamala, une louve dans ma famille, préface de Boris Cyrulnik, Flammarion, 2012.

2. Trois prédateurs dans un salon, une histoire du chien, du chat et de l’homme, Belin, 2014, voir La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23 mai 2014, page 50.

Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble de Pierre Jouventin, postface de Jessica Serra, éditions humenSciences, coll. Mondes animaux, 15 × 22 cm, 256 pages, 18 €.