« UN INTÉRÊT POUR NOS ÉLEVEURS » - La Semaine Vétérinaire n° 1901 du 28/05/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1901 du 28/05/2021

ANALYSE

JULIE FONTAINE, PRATICIENNE EN FILIÈRE AVICOLE, EST RESPONSABLE DE LA MISE EN PLACE DE LA TÉLÉMÉDECINE POUR LE GROUPE CRISTAL. ELLE TÉMOIGNE DE SON EXPÉRIENCE DE LA TÉLÉMÉDECINE DANS LE SECTEUR DES FILIÈRES ORGANISÉES.

Depuis le début de l’expérimentation, quels changements avez-vous remarqués ?

Les équipes ont pris conscience de l’intérêt de la télémédecine, et du fait qu’il fallait participer à l’expérimentation pour pouvoir garder cet outil. Nous avons adapté notre logiciel de prescription/délivrance et enregistrements de visites : depuis un an, nous pouvons aussi y enregistrer nos actes de télémédecine. Nous avons élaboré des formulaires prêts à l’emploi pour garder une trace de nos actes de télémédecine, et qui sont adaptés pour fournir à l’Ordre les informations demandées. Sur le terrain, de plus en plus de collègues pratiquent des actes de télémédecine, surtout de la téléconsultation et de la télésurveillance.

Quels sont vos usages en pratique ?

Dans notre secteur d’activité, la téléconsultation sert généralement à la réalisation d’un examen nécropsique, qui sera réalisé, sur notre demande, par l’éleveur, dans le respect du cadre réglementaire du bilan sanitaire et du suivi sanitaire permanent. Cela permet un vrai gain de temps, mais qui n’empêchera pas une visite ultérieure. L’aspect visio professionnalise aussi notre prestation vis-à-vis de l’éleveur, qui accepte ainsi qu’une facturation y soit associée. Pour l’activité de la télésurveillance, c’était déjà une pratique courante. Toutefois, le partage de données à distance était difficile avec des éleveurs qui ne nous les envoyaient pas forcément par mail. Nos échanges pour les analyser se faisaient couramment par téléphone. Aujourd’hui, nous bloquons un rendez-vous d’une heure pendant lequel nous procédons à un partage d’écran ce qui permet de visualiser l’ensemble des paramètres techniques et sanitaires d’intérêt. Malgré ce cadre, c’est toujours difficile de traduire ce genre de prestations en facturation. Pour l’aspect facturation, tout n’est pas standardisé : certains actes de télémédecine sont facturés en tant que tel, d’autres rentrent dans le cadre d’une contractualisation, et il y a aussi des actes qui ne donnent pas lieu à une facturation supplémentaire.

Quel est votre ressenti global ?

De manière générale, cette expérimentation nous a poussés à mieux formaliser nos actes et méthodes de travail. Notre moteur n’est pas la facturation mais plutôt la qualité de la prestation. À ce stade, nous laissons la demande venir du terrain, et il ressort que les éleveurs y trouvent vraiment un intérêt.

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