« ENCORE PEU DE VÉTÉRINAIRES SONT SENSIBILISÉS À CES OUTILS » - La Semaine Vétérinaire n° 1900 du 21/05/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1900 du 21/05/2021

DOSSIER

Auteur(s) : DOROTHÉE LEDOUX

Fonctions : ENSEIGNANTE-CHERCHEUSE À VETAGRO SUP (CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE LYON)

Quel est votre champ d’études ?

Les recherches que j’effectue au sein de l’UMR sur les herbivores de l’Inrae VetAgro Sup portent sur le lien existant entre les modifications comportementales et l’apparition ainsi que l’évolution des maladies chez les bovins, notamment en élevage laitier. Un grand intérêt des outils de l’élevage de précision, notamment des accéléromètres, est de fournir l’emploi du temps de la vache en continu et sur le long terme (temps passé dans les activités alimentaires, de repos, d’activité locomotrice) contrairement à une observation ponctuelle par l’éleveur ou par le vétérinaire. En effet, si les animaux ne sont observés que deux ou trois fois par jour, certains signes de mal-être (par exemple le temps passé couché) sont parfois manqués. Les capteurs soulagent et renforcent le niveau de surveillance visuelle de l’agriculteur et ils peuvent également nous donner accès à des paramètres difficilement observables au quotidien comme le nombre de buvée grâce à un thermobolus placé dans le réticulum. Aujourd’hui, les capteurs servent essentiellement à détecter les chaleurs, mais ces mêmes outils pourraient nous transmettre quantité d’autres informations intéressantes.

Quel rôle reste au vétérinaire ?

Ces capteurs n’envoient que des données souvent peu spécifiques. C’est donc au vétérinaire qu’il revient de les analyser et de les intégrer à leur observation clinique afin de déterminer de quelle maladie il s’agit. Mais, au-delà de la difficulté pour les vétérinaires d’avoir accès aux données hors de l’élevage, encore peu d’entre eux en ont l’habitude ! Les premiers jeunes vétérinaires sensibilisés à ce genre d’outils sont en fait juste en train de sortir des écoles vétérinaires. Par exemple, ici à Lyon, sur un troupeau pédagogique, les 3e et 4e années apprennent à poser des accéléromètres, des thermobolus. Puis ils analysent les résultats en les intégrant dans les examens cliniques quotidiens.

1. Unité mixte de recherche sur les herbivores de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr