PRÉVENTION
PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
FORMATION
Auteur(s) : TAREK BOUZOURAA
La durée de vie des animaux de compagnie s’allonge au fil des années, surtout chez le chat, pour qui l’accompagnement et l’évolution de soins vétérinaires dédiés, dont la gériatrie, sont de plus en plus rapportés en pratique. Deux groupes d’experts - issus de l’American Animal Hospital Association (AAHA), de l’American Association of Feline Practitioners (AAFP) et de l’International Society of Feline Medicine (ISFM) - se sont réunis pour définir les stades de vie chez le chat, afin de renforcer leur prise en charge et leur suivi1. Leur objectif est d’aider les praticiens à choisir les options de prise en charge les plus adaptées aux différents stades de vie du chat et de fournir une approche individualisée. Cela est d’autant plus important que, contrairement au chien, les signes d’atteinte clinique chez le chat sont discrets, peu spécifiques et trop souvent méconnus des propriétaires. Les experts proposent une nouvelle classification qui simplifie la version précédente, qui comprenait 6 stades, avec désormais 4 stades (voir tableau) associés à une série de décisions à prendre et une autre catégorie équivalente à « la phase de fin de vie ». Ils ne sont pas totalement dépendants de l’âge, car des variations individuelles existent entre chaque chat.
Le plus important chez le chaton est d’initier un protocole vaccinal et une vermifugation adaptés au (futur) mode de vie. Le dépistage d’un portage d’agents infectieux viraux ou parasitaires d’élevage (rhino trachéite ou gastro-entérite) est également primordial. Il est aussi suggéré d’évaluer le comportement et le niveau de socialisation lors des premières visites, afin de réduire le risque d’agressivité, notamment en appliquant des méthodes d’éducation positive. Enfin, la recherche des affections congénitales raciales est indispensable à ce stade (dépistage génétique ou évaluation médicale approfondie).
Le jeune chat peut présenter des vomissements épisodiques, parfois de trichobézoards, le plus souvent sans répercussion sur l’état général. Ils ne sont, en règle générale, pas interprétés comme un réel problème par les propriétaires. Il est cependant indiqué de dépister ces signes d’inflammation chronique dès leur initiation afin de ne pas laisser progresser une gastroentéropathie chronique. Par ailleurs, la toux est également une anomalie fréquente chez le jeune chat et traduit une bronchopneumopathie au sens large (asthme, bronchite chronique, parasitose).
Dès cette étape de vie, le clinicien peut proposer le dépistage des maladies chroniques fréquentes - notamment hyperthyroïdie, néphropathie chronique, hypertension, cardiopathie ou arthrose. Le vétérinaire recherchera si des signes tels que la polyuro-polydipsie, les vomissements ou la diarrhée existent. Chez le chat sénior, il est important aussi de rechercher des signes tels que des vocalises, une activité nocturne anormale ou des changements de comportement pouvant suggérer un déficit cognitif, une réduction de mobilité ou de vision, voire de la douleur. Ainsi, le dépistage d’une possible douleur (ostéo-articulaire notamment, souvent sousestimée chez le chat) et l’évaluation du confort de vie font partie des bases du suivi clinique des chats adultes et séniors. Les signes de douleur chronique ou d’anxiété doivent motiver le clinicien à intervenir précocement, notamment par le biais préalablement d’une sensibilisation des propriétaires.
1. Quimby J., Gowland S., Carney H.C. et coll., 2021 AAHA/ AAFP Feline Life Stage Guidelines, J Am Anim Hosp Assoc., 2021;57(2):51-72 et. J. Feline Med. Surg. 2021;23(3):211-233.