Les 10 ans du RSPV - La Semaine Vétérinaire n° 1898 du 07/05/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1898 du 07/05/2021

COMMUNAUTE VETO

Auteur(s) : Propos recueillis par Tanit Halfon

À l’occasion des 10 ans d’existence du Réseau santé publique vétérinaire, une visioconférence a été organisée le 1er avril dernier pour débattre des évolutions de la santé publique vétérinaire. Le point avec Pascale Parisot, présidente de l’association.

Quel bilan tirez-vous des actions menées au sein de l’association Réseau Santé publique vétérinaire1 ?

L’association est montée en puissance. Au départ, l’objectif était de promouvoir les métiers auprès des étudiants et des vétérinaires en exercice, et de stimuler les candidatures dans la fonction publique, au travers notamment d’actions de communication vers les écoles et de dispositifs de parrainage pour aider aux évolutions de carrière. Dans un second temps, nous avons cherché à développer des partenariats pour construire un réseau. Nous avons aussi recensé les différentes formations en santé publique vétérinaire. Ces dernières années, nous sommes dans une dynamique de rencontres, et nous cherchons à créer des liens entre les fonctionnaires de la santé publique vétérinaire et les salariés du privé, entre vétérinaires et non-vétérinaires. Cette dynamique se matérialise par des dîners-débats organisées en région, sur des thématiques précises. L’idée est que les invités appréhendent la culture des métiers autres que le leur, mais qui relèvent aussi de la santé publique vétérinaire. Pour l’instant, seuls six dîners ont pu être organisés, la crise du Covid-19 ayant modifié nos plans. Promouvoir le concept One Health fait aussi partie des objectifs du RSPV et l’idée serait de se rapprocher des instances professionnelles de santé humaine, notamment l’Ordre des médecins, pour associer les médecins à nos événements. À ce sujet, nous avions été sollicités en 2019 pour participer à la construction du programme Actualités du Pharo : ces journées de conférences de médecine et de santé publique tropicales, organisées annuellement par l’association le Groupe d’intervention en santé publique et épidémiologie (Gispe), avait pour thème principal le One Health. Pour les épidémiologistes du Gispe, c’était une première de monter l’ensemble du programme scientifique avec des vétérinaires. Des membres de notre réseau ont aussi récemment développé l’initiative 1S pour fédérer autour du One Health.

En dix ans, quelles grandes évolutions avez-vous constatées en matière de santé publique vétérinaire (SPV) ?

Le périmètre d’action s’est élargi au-delà de l’animal et de ses produits. Les services vétérinaires s’intéressent par exemple aujourd’hui beaucoup plus aux problématiques environnementales : un contaminant du végétal, c’est un contaminant possible dans les productions animales. Il y a aussi le rapport à la société qui a changé : en matière de communication, le savoir-faire ne suffit plus, il faut faire évoluer notre façon de communiquer. Les 10 ans du réseau ont été l’occasion de réfléchir sur l’évolution de la SPV, notamment sur sa définition qui date de 1997. Bien que complète, cette définition est longue et peu lisible par le grand public. Pour avancer sur le sujet, nous nous sommes basés sur une enquête lancée par l’association juste avant la crise sanitaire. Nous avions eu 202 répondants, dont près de trois quarts issus du secteur public et 10 % de vétérinaires praticiens. Cela nous avait permis de proposer une nouvelle définition plus transversale, intégrant les considérations environnement et bien-être animal : « L’ensemble des actions en rapport avec l’animal, ses productions et ses services dès lors qu’elles contribuent à préserver et améliorer les santés animale, environnementale, humaine. » Les échanges lors de l’assemblée générale du 1er avril ont permis de recueillir des commentaires intéressants parmi lesquels l’utilité de mentionner explicitement la qualité de l’alimentation pour rappeler l’implication historique des acteurs de la SPV en la matière. L’écologie des sols et l’utilisation des contaminants chimiques du végétal ont aussi un impact direct ou indirect sur la santé humaine. Lors de la clôture de cette session, le directeur général de l’Alimentation, Bruno Ferreira, a indiqué le large champ embrassé par la DGAL [direction générale de l’Alimentation, NDLR], l’autorité compétente en matière de santé publique vétérinaire, qui en effet inclut la contamination du végétal et l’alimentation, mais aussi la qualité nutritionnelle des produits.

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