QOVETIA VEUT MARQUER SA DIFFÉRENCE - La Semaine Vétérinaire n° 1894 du 09/04/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1894 du 09/04/2021

RÉSEAU

ANALYSE

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL

Nouvel entrant dans la ronde des groupes vétérinaires intégrés, Qovetia entend bien se distinguer. Fondé par des vétérinaires français, par Careventures, fonds d’investissement belge, et Unexo, société de capital-risque du Crédit agricole, ce nouvel acteur veut satisfaire les attentes de vétérinaires entrepreneurs libéraux désireux de valoriser leur patrimoine.

C’est une pierre de plus dans la consolidation du marché vétérinaire français. Et une nouveauté pour une profession plutôt habituée à voir débarquer les concepts internationaux. Trois ans après l’arrivée des groupes AniCura, IVC Evidensia, VetPartners ou VetFamily, des vétérinaires normands et francs-comtois ont fondé en mars 2020 Qovetia, un groupe français ouvert aux vétérinaires libéraux à la fibre entrepreneuriale affirmée, désireux de marquer leur différence et de maîtriser leur destin dans une profession en pleine mutation. « Depuis trois ans, le visage de la profession a changé pour répondre aux problématiques générationnelles et aux difficultés de recrutement. Mais quand on est propriétaire d’une clinique, entrepreneur dans l’âme et attaché à une pratique libérale ou jeune vétérinaire dans l’incapacité financière de pouvoir racheter des parts de cliniques, et donc de valoriser son patrimoine, aucune des solutions n’est satisfaisante », justifie Thomas Albertini, l’un des associés de la clinique vétérinaire de Bayeux, en Normandie, rejoint par les associés de la clinique Pasteur à Dole (Jura) pour fonder Qovetia. Une structure créée avec le fonds d’investissement belge Careventures et la société de capital-investissement Unexo, filiale du Crédit agricole, venue pour la première fois dans le secteur vétérinaire. « Pour donner de la crédibilité à notre démarche, il fallait nous adjoindre des compétences financières et juridiques », ajoute Thomas Albertini.

Une autonomie de gestion statutaire

À travers ce tour de table, Qovetia, détenu à 40 % par Careventures, Unexo et quelques managers, dispose d’une capacité de développement de 75 millions d’euros, dont un tiers est financé par un prêt accordé par la BNP, le CIC et le Crédit agricole. « Ces moyens seront revus à la hausse en fonction des besoins », assure Eric Souêtre, cofondateur de Careventures en 2014 et ex-P.-D.G. du groupe de biologie médicale Labco qui a intégré 350 laboratoires et levé 780 millions d’euros pour devenir leader en Europe. Un savoir-faire utile pour Qovetia, qui a déjà séduit vingt cliniques, soit une centaine de vétérinaires. Dans le cadre des rachats de cliniques, les associés doivent réinvestir individuellement tout ou partie de leurs dividendes dans la holding Qovetia et dans une nouvelle société au capital réduit, qui permet aux vétérinaires de détenir 51 % afin d’être majoritaires au capital et dans les droits de vote. Un mécanisme astucieux. « C’est utilisé par d’autres professions libérales et cela permet à des vétérinaires de s’adosser à des compétences et des fonds financiers qu’ils n’ont pas et de valoriser leur patrimoine », indique Eric Souêtre qui se dit « là pour longtemps. On ne cherche pas une rentabilité mais à créer de la valeur. »

« Notre offre garantit une autonomie de gestion statutaire des structures et le statut des associés est préservé. En aucun cas le groupe ne peut mettre un associé dehors sans l’aval des vétérinaires. L’accès aux jeunes vétérinaires est facilité en raison de parts moins coûteuses. Enfin, 50 % de la holding appartient aux vétérinaires du groupe. L’accès au capital de la holding est ouvert de façon très significative et avec des actions détenues à parité entre financiers et vétérinaires. Et ça, c’est très important dans le caractère entrepreneurial et patrimonial du projet », souligne Thomas Albertini qui prévoit le développement de services RH, formation, vente en ligne, etc., tout en laissant aux structures la liberté de leurs achats. Au-delà du territoire français, où il souhaite s’enraciner en canine, rurale et équine avec un réseau de 150 à 200 cliniques, Qovetia ambitionne d’exporter son concept en Europe, notamment vers l’Espagne, Italie, l’Allemagne, la Suisse et la Belgique.

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