JADIS AU PRINTEMPS

“Serions-nous spectateurs d’un grand complot ?! Le port du masque étouffe à petit feu nos libertés, le gouvernement veut nous contrôler en nous injectant des puces, la pandémie n’existe pas, Bill Gates est à la manœuvre… N’en déplaise aux crédules qui avalent les pseudo-vérités des médias mainstream. Et si nous résistions à l’ère des fake news ? C’est nécessaire, la situation est critique et inédite. Loin des discours complotistes, la profession joue sa partition. Pour faire face à la troisième vague de l’épidémie, l’exécutif l’appelle de nouveau en renfort. Après les dons de matériels, les vétérinaires rejoignent la liste des professionnels autorisés à vacciner contre le Covid-19. Malgré les divergences de point de vue qui s’expriment, la profession répond à l’appel, en témoigne la mobilisation des inspecteurs de la santé publique vétérinaire (ISPV), nombreux à se porter volontaires. Au-delà de l’acte médical, il s’agit d’une reconnaissance de son professionnalisme. Mais pas que ! Et si dans cette campagne vaccinale, son rôle ne se résumait pas à injecter le vaccin mais aussi à sensibiliser les récalcitrants qui viennent à sa rencontre, ceux surnommés les antivax ? Son esprit critique et sa connaissance épidémiologique des zoonoses font du vétérinaire un atout pour réconcilier le monde scientifique et le grand public face à de futures pandémies. Il est une voix rationnelle dans cette ambiance complotiste, qui gagne en visibilité sur les réseaux sociaux. Et bien plus encore, pendant cette pandémie, les vétos écrivent un nouveau chapitre de leur histoire. Ils en sont les acteurs, communiquent et sont écoutés. Sur les bancs des écoles nationales vétérinaires, les futurs étudiants déchiffreront leurs manuels techniques et reviendront sur ce tournant historique. En attendant la sortie de crise, espérons que les témoins de cette période difficile se souviendront qu’au printemps 2021, un vétérinaire a vacciné un être humain.