SMARTEMIS : UNE ALTERNATIVE CONJUGUANT VALEUR ET VALEURS - La Semaine Vétérinaire n° 1893 du 02/04/2021
La Semaine Vétérinaire n° 1893 du 02/04/2021

RÉSEAUX

ANALYSE

Auteur(s) : JACQUES NADEL

Smartemis cherche à faire sa place dans le monde des réseaux de cliniques vétérinaires en France. Sans brusquer. L’offre se veut respectueuse de valeurs fortes comme l’indépendance professionnelle, et se propose de conjuguer valorisation du fonds avant cession et autonomie du vétérinaire.

Pour créer une offre alternative et disruptive dans le paysage des réseaux et groupes de cliniques vétérinaires, Bill Hughson, président et fondateur de Smartemis, et Christophe Magaud, vétérinaire, directeur France et cofondateur de Smartemis, ont regardé ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas avant de se lancer. Car le développement des réseaux et chaînes de cabinets et de cliniques vétérinaires reste une source d’inquiétude pour de nombreux praticiens qui craignent de perdre leur indépendance face aux grands groupes financiers.

Une approche douce et progressive

Pour se préparer à la consolidation du marché vétérinaire, Smartemis propose aux vétérinaires une méthode douce et progressive préservant leurs intérêts. Plutôt que de racheter ex abrupto leur affaire à bon prix, Smartemis invite les vétérinaires à rentrer à hauteur de 75 % du capital de cette société à actions simplifiées (les 25 % d’actions restantes étant détenues par les cofondateurs et des investisseurs), de manière à participer en tant que « copropriétaire » à la gouvernance du groupe. Les vétérinaires restent propriétaires à 100 % de leur outil de travail et sont seulement liés par une promesse d’achat et de vente à terme. « Au travers de Smartemis, l’idée est de créer une communauté de vétérinaires, chefs d’entreprise, autonomes et collaboratifs », présente Christophe Magaud. La cession de la clientèle attendra cinq à six ans, ce temps des fiançailles étant mis à profit pour valoriser au mieux le capital de chaque structure. Et en groupe, c’est toujours plus simple que tout seul !

Dans le respect de l’indépendance et de l’autonomie de fonctionnement et de décision du vétérinaire, sans empiéter sur les platebandes des GIE (achats, etc.), Smartemis a pour objectif de décharger le vétérinaire des tâches administratives sans valeur ajoutée pour faciliter sa pratique quotidienne, de l’accompagner dans son développement et ses problématiques (gestion des ressources humaines, management, formation, intégration des nouvelles technologies, etc.), créant ainsi de la valeur pour sa structure et engendrant plus de revenus. Pour encourager les cliniques qui rejoindront le réseau cette année, Smartemis propose une contribution d’actionnaire minorée leur permettant de devenir actionnaires de la société, en leur donnant en même temps accès à tous les services susceptibles de valoriser leur activité. Cette contribution n’excédera pas 5 % dans les années suivantes.

Douze à seize fois l’EBE

Une fois la mariée embellie au bout des cinq ou six ans, la clinique est cédée à des fonds d’investissement internationaux dans des conditions financières précises quant à leur entrée au capital : à 100 % dans Smartemis France et à 49 % dans le capital des structures vétérinaires, rétribution par distribution de dividendes égale à un pourcentage du CA annuel, le vétérinaire conserve 51 % du capital et des droits de votes, 100 % des droits financiers (bénéfices après dividendes). Les deux cofondateurs tablent à cinq ans sur une valorisation doublée en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE) par rapport à une cession isolée, soit entre douze à seize fois l’EBE. « Le multiple de l’EBE sera plus important et appliqué à une base qui se sera développée », précise Christophe Magaud. Après la cession, Smartemis continue d’accompagner les vétérinaires qui auront l’opportunité de valoriser à nouveau quelques années plus tard leurs parts, à prix moindre et attractif pour un jeune qui souhaite accéder à la propriété. L’offre Smartemis s’adresse à tout type et taille de structure, aux praticiens canins et mixtes, qui souhaitent préparer sereinement la transmission de leur structure. Seule contre-indication : les vétérinaires proches de la retraite. Ambitions affichées : recruter une dizaine de structures vétérinaires d’ici fin 2021 et entre cinquante et cent à l’horizon 2026-2027.

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