CAMPYLOBACTÉRIOSE ET SALMONELLOSE, PREMIÈRES MALADIES EN EUROPE

La campylobactériose et la salmonellose restent les maladies zoonotiques les plus signalées en Europe. C’est l’une des conclusions du dernier rapport¹ One Health sur les zoonoses 2019 de l’Union européenne, réalisé par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), publié fin février. Le document, de près de 300 pages, contient les données transmises par 36 pays, entre 2015 et 2019, dont les 28 membres de l’Union européenne, et met en évidence une situation assez encourageante. La campylobactériose, maladie gastro-intestinale la plus répandue en Europe depuis 2005, a touché en 2019 plus de 220 000 personnes, tandis que la salmonellose, à la deuxième place en termes d’incidence, en a affecté 88 000. Les cas humains de ces deux principales maladies d’origine alimentaire restent stables entre 2015 et 2019.

Moins de salmonelloses chez les volailles

Sur 66 000 échantillons d’aliments emballés et prêts à manger (sans cuisson) analysés, 0,3 % a été testé positif pour Salmonella. Ces résultats montent à 1,5 % pour les 191 181 échantillons d’aliments non prêts à consommer. La propagation des salmonelles reste toutefois stable. Le rapport européen partage en effet des données encourageantes. En 2019, 18 des 26 États déclarant des données relatives à leurs programmes de lutte contre Salmonella dans les populations de volailles – considérées comme la principale source de cette maladie – ont réussi à réduire l’incidence des infections. En 2018, 14 pays avaient atteint cet objectif. Autre donnée intéressante, la prévalence des troupeaux contaminés par Salmonella reste stable depuis 2015 pour les poules reproductrices, les poules pondeuses, les poulets de chair et les dindes d’engraissement, avec des fluctuations pour les dindes reproductrices. En 2019, les sources les plus courantes de foyers épidémiques de salmonellose étaient les œufs et les produits à base d’œufs. Pour les carcasses de porcs ainsi que les volailles, les résultats des tests sont plus souvent positifs lorsque les tests ont été réalisés dans le cadre de plans de contrôle nationaux que lorsqu’ils ont été effectués par les producteurs.

Une diminution de 12,3 % des foyers épidémiques

Après la campylobactériose et la salmonellose, les autres maladies les plus signalées sont l’infection à Escherichia coli productrice de shiga-toxine (STEC), la yersiniose et la listériose. La listériose est la maladie zoonotique la plus grave et à l’origine de taux élevés d’hospitalisation (92 %) et de mortalité (17,6 %). Concernant cette maladie, après de nombreuses années d’augmentation, une stabilisation du nombre de cas signalés a finalement été enregistrée entre 2015 et 2019. L’an dernier, 2 621 cas ont été rapportés principalement chez des personnes âgées de plus de 64 ans. Par ailleurs, le rapport analyse la cause des foyers épidémiques de maladies d’origine alimentaire dans l’UE, « c’est-à-dire les flambées au cours desquelles au moins deux personnes contractent la même maladie après avoir consommé le même aliment contaminé ». Là encore, les indicateurs sont positifs avec une diminution de 12,3 % des foyers épidémiques par rapport à 2018. Salmonella reste l’agent pathogène le plus fréquemment détecté et est à l’origine de 926 foyers. S. enteritidis a provoqué moins d’épidémies en 2019, une donnée restée stable par rapport à 2017-2018. Enfin, les norovirus présents dans le poisson et les produits de la pêche sont à l’origine du plus grand nombre de foyers épidémiques (145).

1. www.bit.ly/2Qnxcp5