NUTRITION
PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC
FORMATION
Auteur(s) : CHARLOTTE DEVAUX
La croissance est une période sensible pour l’alimentation, durant laquelle les erreurs nutritionnelles ont bien plus de conséquences que chez l’animal adulte.
Chez le chiot, le premier défi en termes de conseil nutritionnel est de déterminer le poids adulte estimé. Si pour un chien de race pure il suffit de demander le poids du parent de même sexe, ou a défaut de chercher le poids standard de la race dans Google, pour un chien croisé ou de race inconnue il est quasiment impossible dans l’état actuel des connaissances de prédire un poids adulte à partir d’un âge et d’un poids actuel. Le suivi de la croissance peut alors se faire avec les courbes de croissance données dans la littérature1, qui fonctionnent de la même manière que celles des carnets de santé des enfants. Le praticien vérifie alors uniquement que le chien « suit sa courbe » et qu’aucune cassure importante n’est observée. Chez le chaton, la donnée manquante est plutôt son âge. Les connaissances actuelles permettent d’estimer que les chatons naissent à un poids de 100 g et prennent 100 g par semaine pendant les 8 premières semaines (donnée à moduler pour les chatons des rues mal nourris ou les grandes races).
Pour le chien, toutes les équations de calculs du besoin énergétique nécessitent de connaître le poids adulte estimé. Cependant, les modalités de croissance variant selon les races, ces équations ne correspondent pas exactement aux besoins de chaque chiot. Le principe à retenir est que pendant la croissance mieux vaut un animal trop maigre que trop gros. Une sous-nutrition légère entraînera un ralentissement de la croissance mais sans impacter le format final, qui sera juste atteint plus tardivement. Le vrai risque est la surnutrition qui provoque une croissance trop rapide, responsable de problèmes orthopédiques. Chez le chat, l’aliment pourra être donné à volonté jusqu’à la stérilisation, la quantité devra ensuite être rationnée. Pour un chat standard, la dose sera d’environ 50 g de croquettes par jour ou 1 sachet de 80 g d’aliment humide associé à 30 g de croquettes.
La stérilisation augmente la prise alimentaire, réduit l’activité et aboutit à une réduction du besoin énergétique de 20 %, voire de 30 %. Il convient de prévenir les propriétaires que leur mission après la stérilisation est de maintenir leur animal à son poids de forme. L’alimentation à volonté doit être bannie même chez le chat, pour lequel la distribution d’une quantité contrôlée dans une gamelle anti-glouton est privilégiée et l’activité encouragée. Pour éviter de devoir réduire les doses, un aliment 20 % moins calorique peut être choisi. Chez un animal d’une race prédisposée à la prise de poids (labrador, golden retriever, terre-neuve, etc.) et sédentaire, la stérilisation devra être mûrement réfléchie face au risque d’obésité encouru. La race ne pouvant être modifiée, c’est sur l’activité qu’il faudra insister ainsi que sur le choix d’un aliment adapté à la restriction calorique (aliment pour le traitement du surpoids). Chez le chat, la stérilisation juvénile - à 4 mois ou avant - pourrait permettre de lutter contre l’obésité en évitant la suralimentation post-stérilisation et la prise de poids importante associée.
La première chose à vérifier dans un aliment de croissance est la présence d’acide docosahexaénoïque (DHA), acide gras oméga-3 à longue chaîne, essentiel pour la formation du cerveau et des yeux. Si celui-ci ne figure pas dans la composition, la présence d’huile de poisson est un bon indicateur. Concernant le calcium, contrairement à l’idée couramment répandue, le risque est plutôt celui de l’excès que de la carence. En effet, la carence ne se rencontre qu’en cas de régime ménager déséquilibré de type « tout viande ». En petfood, le risque est plutôt l’excès de calcium car, chez le chiot, son absorption n’étant pas régulée, tout excès d’apport entraînera un excès d’absorption qui pourra provoquer un arrêt de la croissance osseuse. Il conviendra donc de bannir toute supplémentation en calcium lorsqu’un régime complet est distribué et d’éviter l’administration d’os sans calcul précis de la teneur en calcium fournie au chiot.