DÉBUTER EN CHIRURGIE OSSEUSE

En clientèle généraliste, un matériel polyvalent et de coût raisonnable est à privilégier pour débuter en chirurgie osseuse. Il pourra être complété au fur et à mesure de l’augmentation de ses compétences. Côté budget, compter a minima 10 000 à 15 000 euros pour s’équiper du matériel présenté ci-contre, la perceuse représentant le principal poste de dépense.

Matériel de base

Réaliser un abord chirurgical adapté limite le temps opératoire, la difficulté à visualiser ou à manipuler et les risques de complications en préservant notamment les principaux faisceaux vasculo-nerveux. Une approche consistant à respecter au mieux les tissus devra toujours être privilégiée. Pour cela, il faut maîtriser l’anatomie et disposer d’un matériel adéquat pour obtenir une bonne accessibilité. Tout d’abord, posséder une boîte de base incluant un bistouri bipolaire (1) et/ou monopolaire (2), un scalpel (3), une pince d’Adson-Brown (4), des ciseaux de Metzenbaum (5) et de Mayo (6), un porte-aiguilles (7), des clamps (8), des pinces à champs (9), des compresses (10) et du matériel de rinçage (11). Disposer ensuite d’écarteurs à main de Senn-Miller (12), de Farabeuf (13), de Hohmann (14) ou des écarteurs autostatiques de Gelpi (15), qui permettent la rétraction des tissus. Enfin, un élévateur à périoste (16) permet de séparer les tissus adhérents à l’os.

Matériel de réduction

Une fois le foyer fracturaire abordé, il convient de manipuler les abouts osseux, afin d’obtenir l’alignement et l’apposition souhaités, à l’aide d’instruments spécifiques : les daviers réducteurs. Crantés (17), ils permettent une bonne prise sur le fût osseux et sont utiles à la distraction, l’alignement et la réduction d’une fracture ; à pointe (18), ils aident à maintenir la réduction.

Implants et matériel de pose

Comme matériel d’ostéosynthèse pour débuter, privilégier des plaques DCP (dynamic compression plate, 19). Elles existent en différentes largeurs et longueurs, permettant de s’adapter à un large panel de gabarits. Pour les contourner, des fers à cintrer (20) sont nécessaires. Reste alors à disposer de vis (21) et d’un matériel de pose, qui inclut : guide de perçage (22), foret (23), jauge de profondeur (24), taraud (25) et tournevis (26), tous adaptés à la taille des implants choisis. D’autres implants peuvent s’avérer complémentaires : les broches de Kirschner (27) et les cerclages (28), qui nécessiteront notamment une pince coupe-broche (29) pour être utilisés. En complément d’une plaque, ils peuvent aider à la réduction ou participer à la stabilisation, mais doivent être employés avec précaution, notamment les cerclages dont la pose entraîne souvent des dé vascula risations délétères. Une perceuse électrique (30) sans fil s’avérera enfin utile pour manipuler ces différents implants (forage/brochage).

Ne pas faire l’impasse sur la formation

Outre le fait de s’équiper, débuter en orthopédie, c’est surtout se former ! Discerner la complexité d’une fracture, connaître les indications opératoires, les voies d’abord, les montages à privilégier, les dimensions des implants à utiliser, etc. Cet apprentissage est fondamental et permet d’éviter des complications souvent lourdes de conséquences : mal-unions, non-unions, fractures d’implants, déviations angulaires, reprises chirurgicales, etc. Des formations spécifiques alliant théorie et pratique vous donneront les premières clés nécessaires pour débuter en orthopédie. Des ouvrages de référence seront enfin précieux au quotidien : anatomie, principes appliqués de l’ostéo synthèse, voies d’abord et description des montages recommandés en fonction du type de fracture.