LA DENTISTERIE DES PETITS MAMMIFÈRES - La Semaine Vétérinaire n° 1880 du 18/12/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1880 du 18/12/2020

MATÉRIEL

PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC

Auteur(s) : ELIZABETH GOMBERT*, LAURA PEPIN**, MINH HUYNH***

Fonctions :
*assistante NAC
**assistante NAC
***spécialiste
en médecine et chirurgie des oiseaux, service NAC dentisterie au centre hospitalier vétérinaire (CHV) Frégis (Arcueil, Val-de-Marne).

Les petits mammifères sont particulièrement sujets aux affections buccodentaires, un bon équipement est donc indispensable. Passage en revue des instruments.

Chez les petits mammifères, dont la croissance des dents est dite continue (hypsodonte), les affections bucco-dentaires font partie des anomalies cliniques les plus fréquentes. L’examen dentaire se fait sous anesthésie générale (anesthésie gazeuse). Par la suite, différentes interventions sont possibles en fonction de l’affection : parage dentaire, extraction dentaire, gestion d’un abcès dentaire ou d’une fistule oro-nasale…

L’examen de la cavité buccale

L’examen peut être réalisé :

– sur une table de dentisterie. Son inclinaison doit avoir été préalablement réglée pour faciliter l’accès à la cavité buccale. L’animal est ensuite positionné sur la table avec le pas-d’âne placé derrière les incisives. En cas d’anesthésie gazeuse, le masque peut être maintenu sur le nez de l’animal à l’aide d’élastiques. Le pas-d’âne de la table de dentisterie est alors réglé pour visualiser l’intérieur de la cavité buccale.

– en utilisant un pas-d’âne simple (numéro 8) en l’absence de table de dentisterie pour maintenir la cavité buccale de l’animal ouverte. L’animal est alors positionné en décubitus dorsal ou ventral pour la procédure.

– en positionnant l’écarte-joues (numéro 3) de façon à repousser les joues latéro-latéralement.

La première étape de l’examen consiste en un examen buccal complet des quatre cadrans dentaires. À ce stade, la spatule (numéro 4) est utilisée pour repousser la langue et les tissus jugaux afin d’évaluer les anomalies dentaires. Elle permet entre autres de mettre en évidence des pointes ou des ponts dentaires mais aussi des lésions des tissus mous (ulcères).

Les interventions dentaires

Différentes procédures peuvent être réalisées : réduction coronaire, coupe d’incisive, extraction dentaire…

– La fraise dentaire et son moteur (numéro 1) permettent de réaliser la réduction coronaire. Ils sont utilisés aussi bien pour les incisives que pour les molaires.

– L’utilisation de la protection de la fraise est recommandée pour protéger les tissus mous (langue, gencive et tissu jugal) au cours de la procédure.

– En l’absence de fraise dentaire, il est possible d’utiliser une lime dentaire (numéro 10) et une pince coupante pour molaire (numéro 9) pour la taille de pointe dentaire.

– En cas de trop forte élongation des incisives, un disque rotatif (numéro 2) peut être recommandé.

Le cas de l’extraction dentaire

Le matériel d’extraction dentaire diffère selon qu’il s’agit d’une incisive ou d’une molaire.

– Le syndesmotome ou élévateur de Crossley (numéro 5) est adapté pour une extraction des incisives. En effet, sa forme arrondie et plane facilite son introduction entre la gencive et la dent et ainsi la désinsertion du ligament parodontal.

– L’élévateur de Crossley pour les molaires (numéro 6) comporte quant à lui deux extrémités différentes : une aplatie rostro-caudale et l’autre latérolatérale. La première extrémité permet de rompre le ligament parodontal des faces mésiale (face regardant vers le centre de l’arcade dentaire) et distale de la molaire alors que la seconde s’utilise pour les faces linguale et jugale.

– Une fois la molaire ou l’incisive désinsérée avec un élévateur de Crossley, la dent est extraite à l’aide d’une pince d’extraction (numéro 7). Celle-ci a une longueur et une taille adaptées à la cavité buccale des petits mammifères.

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